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Histoire : … du chien et de son maître
Publié le mardi 6 aout 2019  |  Le 26 Mars
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© aBamako.com par A S
Journée de lutte contre la rage
La journée de lutte contre la rage a eu lieu le 29 Septembre 2016 a Bamako. Photo: Un chien
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Jamile est un commerçant malien d’origine libanaise domicilié à Quinzambougou. Célibataire sans enfants, Jamile dans son imposante villa, a toujours été en compagnie d’un effroyable animal : un gros chien de la taille d’un veau de 3 mois qui ressemble beaucoup plus à une Hyène qu’à un cabot.

A cause de la férocité de l’animal qui dévore quotidiennement 4 kg de viande, son maître le tient toujours attaché dans la cour de sa maison pendant ses absences.

La seule vue de l’animal suffisait en effet à faire changer d’avis aux éventuels voleurs. Mais, il y a quelques semaines, pendant que son maître se reposait dans le salon, l’animal est arrivé à briser la chaîne qui l’attachait et à s’introduire dans la maison.

Voilà qui pouvait paraître normal, mais bizarrement, le gros chien était allé droit vers Jamile., ouvrait la gueule et menaçait de le croquer vivant.

Notre commerçant tout tremblant a usé de tous les mots affectifs pour calmer l’animal, mais celui-ci semblait décidé à “manger” son maître.

Comprenant le danger, Jamile fit un ‘’bond de Kangourou’’ et se projeta au dehors, par ‘’effraction’’, pardon par la fenêtre. Du coup, l’animal se mit à mordre et à tout casser dans le salon.

Jamile en profita pour fermer (du dehors) portes et fenêtres du salon tenu en otage par le chien dévastateur.

Pendant deux jours, notre commerçant n’avait plus accès à son salon à cause de l’animal fou, qui y était enfermé.

Jamile a passé ses nuits dehors dans un petit magasin.

N’en pouvant plus, il confia son malheur à un voisin et sollicita son aide afin de se débarrasser de sa bête.

C’est alors que son voisin fit venir le 25 juillet dernier au domicile de Jamile, un vieil homme accompagné d’un autre plus jeune, tous amateurs de viande canine.

Les deux hommes ont donné la ferme assurance au commerçant, qu’ils le débarrasseraient ce jour, de l’animal.

Pour le travail, ils n’ont point d’argent réclamé. Le chien étant suffisamment gros et gras pour remplir deux respectables marmites.

17 heures en ce 25 juillet. Jamile s’impatientait de voir arriver les deux hommes qui devraient mettre fin à son calvaire. Mais, ce ne fut que vers 21 heures que ceux-ci ont franchi sa porte. Discrétion oblige. Les deux hommes ont apporté sur les lieux, couteaux, coupe-coupes, un gros sac et d’autres ‘’armes’’.

Fièrement, après avoir mis de côté leur matériel, les deux hommes, armés de bâtons et de gourdins, ordonnèrent à Jamile d’ouvrir la porte du salon.

Notre commerçant trouva plus sage de leur remettre plutôt la clé, avant de s’éloigner des lieux.

On passa alors à l’action.

Consigne de ‘’guerre’’, le plus âgé des deux, ordonna à son compagnon de rester à la porte du salon et d’abattre l’animal à l’aide d’un gourdin dès qu’il tenterait de s’échapper. Lui-même le Vieux, s’introduisit dans le salon, guidé par les grognements du chien qui depuis deux jours n’avait rien mangé.

Notre brave homme s’en approcha. A la vue, de la taille extraordinaire du chien, il voulut mettre ses jambes au cou, oubliant la consigne que lui-même avait donnée. Alors, de toutes ses forces, son compagnon l’abattit à la porte avant de se rendre compte qu’il s’était trompé de cible. Trop tard ! L’animal libéré se jeta sur l’homme qui tenait encore, ahuri son gourdin. La bête le mordra au cou et à la hanche avant de le laisser évanoui et de s’enfuir.

Quant à notre commerçant, il avait eu le temps de grimper sur un des manguiers dans la cours. Il n’en descendit pour constater les dégâts, que lorsque le gros chien avait disparu dans la nature.

A présent, il faut s’occuper des deux chasseurs “chassés”.

Les deux hommes ont été admis dans une clinique aux frais du commerçant.

Ils auraient regagné leur domicile 2 jours après. Sans le chien, mais avec la vie sauve.

Quant à Jamile qui redoute encore un retour du méchant chien à la maison, il aurait changé (provisoirement) de domicile… et de quartier. Mais, les chiens dit-on, auraient un flair extraordinaire…

Boubacar Sankaré
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