NOUAKCHOTT - Un Canadien, détenu en Mauritanie pour terrorisme, a été condamné dimanche en appel à 18 mois de prison ferme, mais il doit instamment quitter la prison, ayant déjà passé cette période en détention à Nouakchott, a appris l'AFP de source judiciaire.
"Le Canadien Aaron Youn a été condamné dimanche par une cour de cassation à un an et demi de prison ferme, mais il a passé cette période en prison et doit en conséquence sortir du pénitentier instamment", a déclaré cette source sous couvert de l'anonymat.
"Nous ne pouvons dire comment et quand, mais il doit quitter la prison, et probablement être éloigné du pays", a encore indiqué la même source.
Le procureur de la Cour de Cassation de Nouakchott avait requis dix ans de prison ferme contre le Canadien, qui est accusé d'avoir tenté de rejoindre les camps d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au Mali voisin, lors d'un procès en appel entamé le 14 mai dernier et dont le verdict a été rendu dimanche à Nouakchott.
M. Youn, qui est d'origine coréenne, purgeait jusqu'à présent une peine de deux ans à la prison de Nouakchott, prononcée en première instance par la Cour criminelle de la capitale mauritanienne en juillet 2012.
Il avait "plaidé non coupable" lors de son procès et avait affirmé "n'avoir jamais appartenu à une organisation terroriste", déclarant qu'il était venu en Mauritanie pour "apprendre le Coran".
Cependant, le parquet mauritanien continue de penser que M. Youn a de "solides liens avec les terroristes d'Aqmi et que son projet de rejoindre le maquis de cette nébuleuse est incontestable", selon le procureur de la Cour de Cassation.
Le Canadien doit payer une amende équivalente à 1.250 euros, contre 18.000
euros en première instance, a indiqué la source judiciaire.
Aaron Youn avait été arrêté "fin décembre 2011 alors qu'il tentait de se
rendre dans les camps d'Aqmi au Mali", selon l'accusation.
Il aurait affirmé aux autorités mauritaniennes lors de son arrestation
qu'il "venait du Maroc pour apprendre le Coran et la langue arabe dans ses
instituts islamiques", avait indiqué à l'AFP une source judiciaire
mauritanienne.
La Mauritanie partage plus de 2.200 kilomètres de frontière avec le Mali,
où une opération militaire franco-africaine est en cours depuis plus de quatre
mois contre les groupes jihadistes, dont Aqmi, qui ont occupé pendant
plusieurs mois en 2012 le nord malien.
Cette opération a permis de chasser les jihadistes des grandes villes, mais
des poches de résistance demeurent dans certaines zones.