Le gouvernement malien promet de faire toute la lumière sur l’achat des hélicoptères PUMA qui défraie la chronique au Mali. L’annonce a été faite, sur twitter, par Yaya Sangaré, le ministre de la communication et porte parole du gouvernement.
«Le Gouvernement du Mali rassure que suite sera donnée aux révélations faites sur l’achat des hélicoptères PUMA. Toute la lumière sera faite, les responsables nationaux et extérieurs seront identifiés et punis conformément aux lois de la République, à la gravité des faits incriminés. », a indiqué, dans un tweet, hier lundi 5 août 2019, le porte parole du gouvernent malien.
L’affaire fait grand bruit au Mali. Dans une interview accordée à Jeune Afrique, le président IBK a révélé que les avions achetés, les « deux hélicoptères PUMA, sont cloués au sol faute de maintenance appropriée ». A sa suite, son fils et non moins président de la commission défense de l’Assemblée Nationale, Karim Keïta, lors d’une interpellation des députés français d’origine malienne à Paris, a confirmé les dires de son père et s’interroge si le Mali « n’a pas été floué à l’achat ». Selon l’honorable Karim, les avions « ne peuvent plus voler, ça marchait au début mais vraisemblablement on a un problème d’entretien depuis l’achat, je me demande si, on n’a pas été floué à l’achat ». Joël Meyer, l’ambassadeur de France au Mali, dans les colonnes de L’indépendant, a précisé qu’ «avant de passer la commande, les acheteurs étaient bien conscients qu’il s’agissait d’hélicoptères d’occasion avec tous les risques que cela comporte, y compris celui lié à la maintenance».
Les autorités maliennes ont été sommées de s’expliquer sur l’affaire. Pour le Front Pour la Sauvegarde de la Démocratie(FSD), un regroupement de l’opposition malienne dirigée par Soumaïla Cissé, « que le Mali ait été floué, cela ne semble faire l’objet d’aucun doute. Que ceux qui ont initié les procédures d’achats et qui ont la charge de défendre les intérêts de la nation, annoncent de façon aussi désinvolte que les équipements de l’armée en temps de guerre, ont été compromis, demande plus d’explications devant la nation. »
Aujourd’hui, explique, dans un communiqué, l’opposition, de forts soupçons de détournements, de surfacturations, d’escroquerie dans la passation des contrats d’achat des hélicoptères PUMA, comme des avions « Super Tucano » pèsent sur le régime IBK. « Ainsi, de l’achat des aéronefs et d’autres matériels et d’équipements militaires, à la formation des pilotes, un vaste réseau de spoliation des ressources dégagées pour la mise en œuvre de la loi de programmation militaire, impliquant, généraux, ministres et proches collaborateurs et parents du chef de l’Etat a été mis en place. De graves et dramatiques conséquences en ont découlées pour la nation : aggravation de l’insécurité, des centaines de victimes civiles et militaires tuées dans diverses attaques en raison de l’impuissance d’une armée nationale déterminée mais sans équipements adaptés à la nature des conflits. »
L’ancien Premier ministre du Mali Soumana Sako, estime que, devant le peuple Malien, la responsabilité politique et morale du Président de la République est engagée, ce qui lui fait obligation de mettre en œuvre toutes les voies de droit pour faire rendre gorge à toute personne, civile ou militaire, et à tous opérateurs nationaux ou étrangers ayant trempé dans cet ignoble marché des hélicoptères qui a coûté des milliards de FCFA à l’État malien ainsi que des centaines de morts et de blessés imputables au moins en partie à l’absence de couverture aérienne découlant de ce scandale indicible.