Samba Alhamdou Baby, Vérificateur général du Mali, a évoqué l’intensité du travail abattu par son équipe en l’espace de six mois. C’était au cours d’une conférence de presse qu’il a animée le 2 avril au siège de l’institution qu’il dirige à l’ACI 2000 de Bamako. Ce travail a décelé des irrégularités dans des services sensibles comme les aéroports du Mali et la Pharmacie populaire du Mali(PPM).
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Le rapport présent comporte dix vérifications dont deux financières réalisées à la suite des saisines de citoyens. «Nous avons placé l’homme (le citoyen malien) au centre des travaux de vérification. J’ai eu l’opportunité de faire une présentation du rapport annuel 2018 au bureau du Conseil national de la société civile(CNSC) le mercredi 17 juillet 2019 ; ensuite, aux représentants des Partenaires techniques et financiers (PTF) le mardi 23 juillet 2019 ici même dans nos locaux », a déclaré le Vérificateur général.
Au plan des innovations, le Bureau du vérificateur général a mis l’accent sur le strict respect de son cadre légal et ne plus qualifier les faits constitutifs d’infractions en fraude et mauvaise gestion. «C’est pour ne pas empiéter sur les prérogatives de la Section des comptes de la Cour Suprême, juridiction supérieure de contrôle des finances publiques et des Pôles économiques et financiers, en charge des investigations relatives aux dénonciations », a affirmé le Vérificateur.
L’une des innovations a été l’accent sur les saisines des citoyens sur des cas d’irrégularité dans la gestion des services publics. C’est ainsi que les vérificateurs ont découvert des irrégularités à la mairie rurale de Baguinéda dépassant quatre fois le budget de la commune. «C’est sur la saisine des citoyens qu’on a fait une vérification de performance à la commune de Baguineda ; si des citoyens font une saisine, nous allons vérifier», a commenté le Vérificateur général.
L’hôpital Gabriel Touré et les Aéroports du Mali ont également fait l’objet d’une vérification financière, ainsi que la Pharmacie populaire du Mali(PPM). Dans cette dernière structure, les vérificateurs ont découvert un stock de médicaments périmés d’une valeur de 5 millions de FCFA. Mais le Vérificateur général s’est gardé de conclure que la PPM a laissé des médicaments périmés à la portée de la population, estimant qu’il n’en a pas la preuve.
A la question de savoir si les recommandations peuvent être suivies de près par le BVG, le conférencier a été clair. Selon lui, les services contrôlés sont suivis afin de savoir s’ils se conforment aux recommandations. «Nous avons des moyens de pression ; nous pouvons écrire au gouvernement pour l’informer que les recommandations ne sont respectées pas par le service concerné », a-t-il dit.