L’Institut national de formation judiciaire abrite depuis hier mercredi un séminaire de formation des magistrats sur les normes déontologiques et éthiques. La cérémonie d’ouverture était président par Directeur national de l’administration de la justice (DNAJ), Abel DIARRA, représentant le ministre de la Justice, en présence du Directeur général adjoint de l’INFJ, Badra Alou COULIBALY ; du Coordinateur de USAID-MJP, Me Jean H. LAVOIE…
Mali justice project (MJP) en collaboration avec le ministère de la Justice, dans le cadre de son programme de renforcement des capacités des acteurs de la justice, a initié cette session de formation afin de mieux outiller les magistrats sur les règles déontologiques et d’éthiques primordiales à l’exercice de la haute fonction de magistrat. Ce séminaire a pour objectif de définir et de distinguer la déontologie de l’éthique ; d’appréhender leurs similitudes et leurs différences ; d’examiner au plan statutaire les dispositions relatives à l’éthique et à la déontologie ainsi que les vides juridiques à combler dans ce domaine ; d’analyser et discuter les principes fondamentaux relatifs à l’indépendance de la magistrature ; de mieux cerner les obligations inhérentes à la fonction de magistrat ; d’étudier le serment judiciaire, ses obligations et sa portée ; de connaitre l’évolution historique de la déontologie au Mali ; d’approfondir et partager les bonnes pratiques sur les concepts et les valeurs morales ; d’examiner les sanctions disciplinaires qu’encoure le magistrat lorsqu’il contrevient à son code éthique.
Le Directeur général adjoint de l’Institut national de formation judiciaire, Badra Alou COULIBALY, a salué les efforts des différents partenaires pour accompagner l’Institut dans sa mission de formation initiale et continue. Il a affirmé que le thème sur la déontologie et l’éthique du magistrat est important en ce sens que la seule connaissance technique des magistrats ne fait pas un bon magistrat. La qualité technique devant être complétée par le respect des normes d’éthique et de déontologie.
Le Coordinateur du projet USAID-MJP a noté que la confiance des citoyens est ébranlée suite à des expériences négatives avec le système judiciaire. Néanmoins, soutient-il que ces mêmes citoyens espèrent que les juridictions leur fourniront des solutions et s’attendent à ce que leurs dossiers soient traités avec professionnalisme, efficacité et l’intégrité. Me LAVOIE estime que les dysfonctionnements, les inadéquations et irrégularités auxquels les justiciables peuvent être confrontés affectent négativement la perception de la justice.
Pour sa part, le Directeur national de l’administration de la justice, Abel DIARRA, a informé de la préparation d’un avant-projet de loi dont la finalité, dans les cinq prochaines années, est de doter le Mali d’un système de justice plus accessible, plus performant et efficace de nature à gagner davantage la confiance des citoyens.
Rappelons qu’en 2015 les gouvernements malien et américain ont lancé une initiative pour le renforcement de l’Etat de droit et de la gouvernance sécuritaire au Mali. Le projet justice au Mali (USAID/MJP) en est l’une des traductions, notamment pour assister le Gouvernement dans son double objectif de rendre plus efficient, efficace et compétent le système judiciaire et de redonner confiance aux citoyens dans le service public de la justice.
Aussi, en 2016, la coopération française a confié à Avocats sans frontières-France le soin de développer et de mettre en place un projet destiné à lutter contre l’impunité et à accompagner la restauration du service public de la justice dans le Nord du Mali. Dans ce cadre, le projet de renforcement des capacités des magistrats du nord intitulé « PROCAMANO » a été déployé entre avril 2017 et juillet 2018 au profit des magistrats du ressort de la Cour d’Appel de Mopti pour permettre l’amélioration de la qualité et de la célérité de la justice tant espérées par le justiciable dans cette localité en proie à l’insécurité.
Le programme PROCAMANO étant arrivé à son terme, l’USAID-MJP en partenariat avec la DNAJ et l’INFJ, a décidé d’étendre les thématiques abordées lors de ces formations aux autres juridictions du Mali afin de renforcer les capacités du personnel magistrat en vue de garantir la crédibilité de l’édifice en mettant en exergue la qualité des décisions rendues par les juridictions et une perception positive de l’ensemble de l’appareil judiciaire malien.