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La CMAS, un parti politique ou une Association Islamique ?: Sept bonnes questions à l’Imam Mahmoud Dicko
Publié le samedi 10 aout 2019  |  Infosept
Meeting
© aBamako.com par A S
Meeting du Haut Conseil Islamique du Mali
Bamako, le 10 février 2019 60.000 personnes se sont réunies dimanche dans le plus grand stade de Bamako
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La Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants, CMAS, a été mise en place par des adeptes de l’Imam Dicko le 1er Août 2019 pour soutenir les idéaux de ce dernier. Mouvement politico-religieux, selon les organisateurs, la CMAS fera, sans nul doute, figure d’organisation qui influencera dans les mois, voire les années à venir, les grandes décisions politiques au Mali. Son leader, qui est l’Imam Dicko, auréolé du franc succès de la mobilisation du 5 Avril, donnera à coup sûr du fil à retordre aux hommes politiques. En attendant la première grande sortie des militants de la CMAS, voici sept bonnes questions à l’Imam Dicko.

Première question : pourquoi, Imam Dicko, avez-vous attendu que vous quittiez la présidence du Haut Conseil Islamique du Mali pour créer ce Mouvement ?
Cette question vaut son pesant d’or, car pour ses détracteurs il n’a pas digéré le fait qu’il ait quitté la tête de la faitière des organisations et associations islamiques, qu’est le HCIM. Et que pour rester audible et peser sur les décisions majeures dans ce pays, il a trouvé opportun de créer un Mouvement dénommé CMAS, lui permettant non seulement d’avoir son mot à dire, mais aussi et surtout, d’être une force alternative, car l’objectif ultime de tout mouvement de ce genre est la conquête et l’exercice du pouvoir.

Deuxième question : Imam Mahmoud Dicko, avez-vous des ambitions politiques, malgré que vous ayez affirmé Urbi et Orbi que vous n’êtes pas intéressé par aucun poste politique ?
Tout porte à croire que ce Mouvement a un relent politique, ce qui créerait la confusion par rapport à sa position. L’Imam Dicko pourra-t-il éclairer la lanterne de ses militants, sympathisants et surtout de ses détracteurs sur ses ambitions politiques ? Cette question est importante car son Mouvement rappelle fort opportunément celui des frères musulmans en Egypte, qui ont fini par remporter les élections Présidentielles, même si la rue, aidée par l’armée, a fini par les chasser du pouvoir.

Troisième question : Imam Dicko ayant fait des cours de théologie en Egypte, creuset de l’islam politique, n’avez-vous pas l’intention de rééditer l’exploit des frères musulmans de ce pays au Mali ?
Tous ceux qui savent analyser la géopolitique mondiale, sont arrivés à la conclusion que la tendance religieuse à laquelle appartient l’Imam Dicko, à savoir la tendance « extrême du Sunnisme », sa finalité est la conquête et l’exercice du pouvoir politique afin d’inculquer, voire appliquer l’idéologie ou leur vision de la gestion des affaires publiques.

L’Imam pourra-t-il nous démentir cette affirmation, en levant toute équivoque sur ses intentions. Dans le cas contraire, pourra-t-il laisser tomber les masques et descendre véritablement dans l’arène politique.
Quatrième question : Quels seront les rapports entre le HCIM, dirigé par le guide des Ançares, Ousmane Chérif Haidara et la CMAS que l’Imam Dicko dirigera bientôt ?

Selon nos sources, le Mouvement proche de l’Imam Dicko et le HCIM se regarderaient en chiens de faïence, car leur antagonisme est d’ordre idéologique. A cela s’ajouterait, la propension de Dicko à faire de la politique, ce qui ne serait pas l’ambition de la tendance de Haidara. Il y aurait un risque de collision et de conflits d’intérêts surtout que ceux qui subventionnent les deux mouvements sont les mêmes hommes politiques. L’Imam Dicko pourra lever tout doute sur un éventuel conflit d’intérêts entre son nouveau Mouvement et le Haut Conseil Islamique du Mali qu’il a dirigé.

Cinquième question : Avez-vous le soutien du Chérif Bouyé de Nioro, qui passe pour être votre maître à penser, si oui comment appellera-t-on cette alliance, qui ne serait pas idéologique, mais certainement politique ?
Nombreux sont les analystes qui pensent que l’alliance entre l’Imam Dicko et le Chérif Bouyé Haidara de Nioro est plus politique que religieuse. Sinon, du point de vue religieux, Bouyé serait plus proche d’Ousmane Chérif Haidara que de Dicko. L’Imam Dicko est alors attendu pour dire à l’opinion quel rôle le Chérif de Nioro serait appelé à jouer dans le nouveau mouvement politico-religieux.

Pour rappel, les deux chefs religieux travaillent en étroite collaboration depuis le combat contre le code de personne et de la famille sous l’ancien Président ATT.
Sixième question : Imam Dicko, quelle serait votre position vis-à-vis de l’Opposition, incarnée par Soumaila Cissé et la Majorité présidentielle autour d’IBK ?
A en juger par sa grande mobilisation du 5 Avril 2019 pour exiger le départ du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga, on pourrait affirmer que l’Imam Dicko est plus proche de l’Opposition que de la Majorité. Mais après avoir obtenu le départ du Premier ministre sans aucun soutien politique avéré, va-t-il s’ériger en force alternative aux deux pôles politiques ? Si tant est que le Mouvement est politique, l’Imam Dicko ne pourra être que dans son propre jeu. Et en ce moment, comme les partis politiques, son mouvement se positionnera pour être à la ligne de départ pour la conquête de Koulouba.

Septième question : Imam Dicko, votre Mouvement ne violerait-il pas la Constitution du 25 février 1992 qui proscrit la création d’un parti politique ou même d’une association à caractère politique sur une base confessionnelle, ethnique, régionale ou communautaire ?

A en juger par les propos tenus par Issa Kaou Djim, le porte-parole de l’Imam Dicko, il y a peu de doute sur le caractère politique du Mouvement, alors que personne n’est autorisé à créer un mouvement sur la base des éléments ci-dessus cités. Les autorités vont-elles fermer les yeux là-dessus de peur de ne pas s’attirer la colère de Dicko ou bien dans l’hypothétique espoir d’avoir son soutien politico-électoral, comme ce fut le cas en 2013 ? En se taisant sur la violation de la loi fondamentale, les autorités feront preuve de laxisme, voire de forfaiture.
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