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De 91 A nos jours, le Mali aurait mal partout: Faut-il remettre en cause la démocratie ou les hommes chargés de l’animer ?
Publié le lundi 19 aout 2019  |  Infosept
Alpha
© Autre presse
Alpha Oumar Konaré
Président de la République du mali de 1992 à 2002
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Et pourtant, c’est au prix du sang des martyrs, dont l’on craint qu’ils soient pour pas grand-chose, que le Mali a conquis la démocratie en 1991. Cette démocratie que le peuple malien, dans son écrasante majorité a préférée à la dictature militaire ne semble pas produire, pour l’instant, les résultats escomptés. L’administration publique comme privée est gangrenée par la corruption, l’école, espoir d’une Nation, meurt à petit feu, l’armée, notre outil de défense, hier source de fierté, est sur le point de s’effondrer, l’unité, ciment de notre Nation est en train d’aller à vau-l’eau. Qu’est-ce que la démocratie a apporté aux Maliens lambda, si ce n’est la désolation ? Voici le tableau peu reluisant de la gestion du Mali sous la démocratie, qui du reste est un bon mode de gouvernance, sous d’autres cieux.

Pour venir à bout du régime dictatorial du Général Moussa Traoré, l’élite s’est réfugiée derrière la démocratie en vantant les vertus de ce mode de gouvernance, qui serait le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple. De son avènement au Mali à nos jours, c’est plutôt le contraire que le citoyen lambda a constaté. La démocratie a non seulement permis à une petite minorité de s’enrichir illicitement, mais aussi et surtout, à la naissance de trois classes comme en France avant la révolution, à savoir la Noblesse, avec la minorité au pouvoir, le clergé, avec les associations et organisations religieuses inféodée à la classe politique et enfin le tiers Etats, constitué par la grande majorité et qui est extrêmement pauvre.

En trois décennies de gouvernance démocratique, le tableau est peu reluisant, car les secteurs clés que sont l’éducation pour préparer les citoyens de demain, la santé pour une population en bonne santé afin qu’elle produise mieux et enfin la création des richesses pour un développement harmonieux afin d’améliorer le cadre de vie des populations, ont été des rêves jusque-là irréalisés. Le bilan de la gestion du pays sous l’ère démocratique est très largement en deçà de l’espoir que son avènement avait suscité. Il se résume à une corruption endémique, une éducation bafouée, une santé réduite au strict minimum et un développement qui ne se limite qu’à des discours. Tous les présidents ont échoué dans ces domaines ; même si c’est à des degrés différents.  

D’Alpha Oumar Konaré, à Ibrahim Boubacar Keita, en passant par Amadou Toumani Touré, aucun n’a véritablement réussi à endiguer les fléaux qui ont caractérisé la gestion des affaires sous le régime dictatorial de Moussa Traoré, au point que certains nostalgiques pensent à tort ou à raison que la gestion du général Moussa Traoré était mieux que celle des présidents qui se sont succédés après lui. Pour les défenseurs du Général Moussa Traoré, malgré l’extrême pauvreté, les maliens avaient préservé certaines valeurs comme la dignité, l’honneur, la droiture, la probité et l’intégrité, toutes choses qui sont rares aujourd’hui. Et de conclure que la démocratie a juste permis à certains intellectuels de s’enrichir au détriment de la grande majorité.

En définitive, les hommes chargés d’animer la démocratie ont tellement déçu que nombreux sont les citoyens qui pensent qu’une dictature à la Sankara ou à la Mouammar Kadhafi vaut mieux qu’une démocratie qui, à part l’alternance, n’a jusque-là pas permis aux peuples africains de sortir de la torpeur et du traintrain quotidien. Alors, vivement un mode de gouvernance à cheval entre la démocratie et la dictature, si et seulement si, il peut apporter des solutions aux nombreux problèmes auxquels les peuples sont confrontés. Une Démocratie à l’Africaine bien sûr.

Youssouf Sissoko          

Source: Infosept 
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