Alors que Yacouba Katilé se croit le nouveau patron du Syndicat national des travailleurs des administrations d’Etat (Syntade) à l’issue du congrès du 26 juin 2013, le secrétaire général sortant, Siaka Diakité, également patron de la centrale syndicale UNTM, le prend pour un rêveur : « Le 12e congrès ordinaire du Syntade est suspendu. Les travaux reprendront à une date qui sera fixée par le bureau exécutif de l’UNTM ».
Face à la presse le vendredi 12 juillet 2013, le secrétaire général sortant du Syntade, Siaka Diakité, qui était flanqué de son adjoint à l’UNTM, Tibou Telly, était aussi en compagnie des secrétaires généraux d’une dizaine de sections sur les 16 que compte le syndicat, a expliqué qu’après l’ouverture des travaux où il était présent avec le représentant du ministre de la Fonction publique, on a procédé à une vérification des mandats.
C’est là où il a été constaté que les délégués élus des sections de Bamako n’étaient pas présents.
Or, l’article 5 des statuts du syndicat stipule que sont membres du congrès : les membres du Conseil national, les délégués élus des sections nationales et les délégués élus des divisions locales. Une première difficulté s’est posée à ce niveau, puisqu’il y avait un problème autour de l’interprétation de cet article. Et puisque le quorum n’était pas de ce fait atteint et par conséquent on ne pouvait pas délibérer, en sa qualité de secrétaire général, il a demandé une suspension des travaux jusqu’au lendemain.
A en croire Siaka Diakité, c’est Yacouba Katilé, à qui il avait confié l’organisation du congrès, qui a annoncé au micro la suspension du congrès. Siaka Diakité d’ajouter que cette suspension devait permettre de convoquer les délégués élus des sections. La reprise des travaux le lendemain a confirmé que le quorum n’était toujours pas atteint. C’est un principe élémentaire qu’une assemblée est tenue d’observer pour prendre une décision crédible, a expliqué Siaka Diakité. Cette décision a été de reporter le congrès à une date ultérieure.
Elucubrations
« Que certains ne veuillent pas comprendre que le respect de ce principe, de cette règle est une exigence de démocratie nous a paru pour le moins suspect. Les syndicats sont des écoles de démocratie par excellence », a expliqué Siaka Diakité. Le secrétaire général sortant du Syntade rejette ce congrès qu’il qualifie de dérisoire.
« La fin d’un mandat exige toujours la présentation d’un bilan devant les instances qui doivent en débattre afin de définir les nouvelles étapes à atteindre ou à franchir. Nos investigations nous ont permis de comprendre qu’une peur soudaine s’est emparée d’eux, de ces agitateurs de la dernière heure, de la dernière minute. Ils voulaient nous conquérir et nous placer sous le joug de leurs élucubrations », a souligné Siaka Diakité.
Selon Siaka Diakité, c’est l’UNTM même qui a exigé la suspension du congrès vu les difficultés rencontrées et cette décision a été transmise à toutes les structures du Syntade par voie d’huissier. M. Diakité a estimé que ceux qui ne se sont pas pliés à cette décision se sont auto-exclus du Syntade.
Ce sont ces personnes qui se sont auto-exclues, mais pas leurs sections. Mais ce qui écœure encore Siaka Diakité c’est la diffusion biaisée sur l’ORTM où les images de l’ouverture du congrès illustrent la cérémonie de clôture d’un congrès qui a été suspendu.
« Que certains aient voulu tenir un hypothétique et dérisoire congrès en s’autoproclamant d’une légitimité absurde, qu’ils s’acharnent à se hisser au-dessus de quelque tribune qui retransmet urbi et orbi les images de leurs rêveries, de leur beuverie expliquent leurs préoccupations dont les échos leurs sont renvoyés », a expliqué Siaka Diakité avant d’ajouter « le 12e congrès ordinaire du Syntade est suspendu. Les travaux reprendront à une date qui sera fixée par le bureau exécutif de l’UNTM ».
Abdoulaye Diakité