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INSECURITE au pays Dogon : Dana Ambassagou ou la Résistance
Publié le mardi 20 aout 2019  |  l'evenement
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© aBamako.com par Momo
2ème édition du festival de Kirina
Bamako, le 09 avril 2016 la 2ème édition festival de Kirina a été lancé
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Le Pays Dogon est, depuis quelques années, la cible d’attaques terroristes, avec des centaines de morts et d’autres dégâts. Pour faire face à cette situation d’insécurité, un groupe d’autodéfense, appelé «Dana Ambassagou» ou «sous la protection de Dieu» est né. Devant la multiplication des attaques, l’heure est aujourd’hui à la mobilisation et à la résistance contre les terroristes qui écument le Pays Dogon.




Depuis 2012, le Mali connait une crise multidimensionnelle sans précèdent. Débutée dans la partie septentrionale du pays, il y a de cela huit ans, la crise sécuritaire s’est transportée depuis plus de trois ans au Centre. La zone dite du Pays Dogon, composée des cercles de Bandiagara, Bankass, Koro et Douentza est aujourd’hui la cible d’attaques terroristes avec des centaines de morts. Des villages entiers sont souvent brulés, avec des morts d’hommes, des greniers ou des cases contenant du vivre incendiés et du bétail emportés. Les forces armées maliennes, de la MINUSMA, de Barkhane ou du G5 Sahel n’ont pas pu, jusqu’à présent, contrer la menace qui pèse sur la quasi-totalité du Pays Dogon.

Ainsi, depuis 2016, le groupe d’autodéfense «Dana Ambassagou» ou «sous la protection de Dieu» a été fondé. Cela, selon nos sources, après l’assassinat de M. Théodore Somboro, qui dirigeait à l’époque la société des chasseurs dogons. Ce groupe apparaît, cependant, au grand jour au cours de l’année 2018, dans un contexte de conflits communautaires, dits entre Peuls et Dogons. Loin d’être un groupe de génocidaires, comme certains tentent de le faire croire, le groupe Dana Ambassagou a comme seul objectif, défendre, à tout prix, la population dogon contre les attaques des gens sans foi, ni loi. Accusé à tort d’être l’auteur de certains massacres, surtout d’Ogossagou, les responsables du groupe répondent que leurs cibles sont des malfaiteurs non pas une ethnie. Comme pour dire que les dogons n’ont pas de problèmes avec les peuls, mais avec les gens qui viennent les attaquer dans leur paisible vie. Depuis, ce groupe avec plusieurs centaines de chasseurs évoluant dans les cercles de Bandiagara, Bankass, Koro et Douentza s’est érigé en rempart face à la recrudescence des attaques avec les moyens de bord. Leur action de sécurisation et de protection de la population est globalement bénéfique, pour beaucoup.

«Les Dogons ont trop attendu que l’État agisse et comme il ne réagissait pas, c’est par l’intermédiaire des chasseurs, dont l’une des missions principales est de protéger la brousse et les villages, qu’ils se défendent », expliquait récemment Ali Inogo Dolo, le maire de Sangha dans un média occidental.

Les conséquences de cette situation sécuritaire fortement détériorée sont énormes. Ainsi, après des mois de conflits, une bonne partie des paysans dans cette zone n’arrivent pas à cultiver la terre. Ils sont aujourd’hui dans une détresse totale, guettés par la famine. Les marchés et les foires, poumons économiques de ces zones, tournent au ralenti ou sont à l’arrêt.

Il faut de la résistance

En plus de l’action des quelques centaines d’hommes du groupe Dana Ambassagou, des voix s’élèvent aujourd’hui pour demander à la population civile de faire résistance dans les villages et hameaux contre les vagues d’assaillants armés et terroristes.

On dénonce tout de même les actes des militaires maliens qui viendraient souvent désarmer tout un village les laissant à la merci des terroristes. Comme, ce fut le cas récemment avec l’attaque du village de Doundioulou. Ici, des sources locales nous informent que dans ce village, les quelques habitants qui avaient des armes de protection ont été désarmés. Ainsi, après plusieurs tentatives, les terroristes ont finalement eu le dessus face à une population sans défense et presque abandonnée à elle-même.

En somme, pour mettre fin à ce cycle infernal, il faut la fermeté et la volonté d’un État fort avec la présence des militaires partout pour faire respecter l’autorité de l’Etat tout en sécurisant les zones. Mais, en attendant, la population est sous la protection de Dana Ambassagou, pardon, de Dieu.

Dieudonné Tembely

tembelydieudonne@gmail.com

Source: L’Evènement
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