Hier, mardi 20 août 2019, les responsables de la Coordination des Associations et ONG Féminismes du Mali (CAFO) étaient face à la presse à la Maison du Partenariat Bamako- Angers pour non seulement inviter les autorités maliennes dont le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), mais aussi, les leaders religieux à s’impliquer pour trouver une solution à la crise qui règne au sein de la CAFO. Le point de presse était animé par la présidente de la CAFO, Mme DEMBELE Oulématou SOW, en présence de Mme Karembé Namissa Diakité, secrétaire à l’organisation de la CAFO, de Mme Sangaré Nana Coulibaly, secrétaire générale de la CAFO et d’autres femmes leaders.
« Nous avons l’honneur de vous informer qu’une Assemblée Générale Nationale Extraordinaire de la Coordination des Associations et ONG Féminismes du Mali, en abrégé (CAFO), a été tenue le 30 Décembre 2017, au Mémorial Modibo KEITA, à Bamako, à l’issue de laquelle un nouveau Bureau Exécutif National (BEN /CAFO) a été mis en place. Le présent bureau est présidé par Mme DEMBELE Oulématou SOW et a vu la participation de plus 300 femmes, venues de toutes les régions, cercles du Mali et des communes du district de Bamako. Elle a aussi enregistré la participation d’Autorités administratives, politiques, civiles coutumières et religieuses non moins importantes du Mali », a déclaré la présidente nationale de la CAFO, Mme DEMBELE Oulématou SOW au cours de ce point de presse. Avant de rappeler que 40 agents de sécurité ont maintenu l’ordre public, au cours de ladite Assemblée Générale Extraordinaire.
Selon elle, les résolutions de cette assemblée générale ont été relayées à travers des correspondances adressées à tous les gouverneurs, préfets, sous-préfets, maires et chefs coutumiers, pour une prise en compte explicite du nouveau bureau et ses démembrements dans le schéma institutionnel national, régional, local et communal. « Par ailleurs, Nous venons porter à votre connaissance que Mme KEITA Fatoumata CISSOKO, 1ère secrétaire aux finances, clans l’ancien bureau (2008), sous prétexte d’être la (présidente intérimaire) disposition non prévue dans nos textes, qui prévoient la préséance, et en situation d’illégitimité, est en train de perturber la quiétude des femmes sur le terrain, en les convoquant à une autre assemblée générale extraordinaire illégale, le 23 août 2019 à la Bibliothèque Nationale, à Bamako, pour mettre en place un bureau parallèle de la CAFO. Ceci risquerait d’envenimer la situation sur le terrain et perturberait l’ordre public, encore fragile », a indiqué Mme Dembélé Oulématou Sow.
Elle poursuit en disant ceci : « Mme KEITA Fatoumata CISSOKO, 1ère secrétaire aux finances dans l’ancien bureau, dont le mandat est échu depuis 2012, avait saisi le tribunal de Grande Instance de la commune III aux fins d’annulation des résolutions de l’assemblée du 30 Décembre 2017 ; mais le jugement n° 164 du 15 Février 2018, l’a déclaré irrecevable pour défaut de qualité. Mme Fatoumata SISSOKO a révélé appel une seconde fois contre le jugement sus visé et la Cour d’Appel de Bamako qui rendit l’arrêt n° 57 du 16 Janvier 2019, signifiant des irrégularités imputables à l’Assemblée Générale, alors que, conformément à nos textes, toutes les représentantes des régions, cercles du Mali et les communes du district de Bamako ainsi que celles des organisations affiliées ont pris part à ladite Assemblée Générale Extraordinaire ». Ainsi, la CAFO, représentée par sa présidente Mme DEMBELE Oulématou SOW a formé pourvoi devant la Cour Suprême du Mali.
«A présent, l’affaire est pendante devant ladite juridiction supérieure. Ce qui rend suspensif, les résolutions de l’arrêt N° 57 du 16 janvier 2019 de la Cour d’Appel. En conséquence, il serait quasiment impossible à Mme KEITA Fatoumata CISSOKO, d’organiser une assemblée générale quelconque, tant que la procédure judiciaire ne soit close et ce, en plus de sa situation de défaut de qualité.
C’est pourquoi, Nous, membres du Bureau Exécutif National de la CAFO (BEN/CAFO) venons informer l’opinion nationale, à travers les medias, afin que vous soyez témoins de l’histoire. Votre implication dans la gestion des affaires concernant les femmes du Mali, s’avère être aujourd’hui, une impérieuse nécessité, afin d’épargner celles-ci du gouffre et ce, à travers la fourniture de la saine et fiable information, notamment en cette période de crise », a martelé Mme Dembélé Oulématou SOW. Selon elle, la CAFO est la première faitière des femmes du Mali, qui a été reconnue comme la seule organisation représentative des femmes depuis 1992 par les plus Hautes Autorités du Mali et inscrite dans le mécanisme institutionnel.
« Des individus mal intentionnés ne sauraient en faire leur propre patrimoine. La CAFO est un espace, une chance pour les femmes du Mali, et nos Autorités doivent tout faire pour que cela soit ainsi, en protégeant cet organe, qui représente une fierté nationale et même sous régionale, au bénéfice de toutes les femmes du Mali. C’est aussi un acquis démocratique, un symbole pour les femmes du Mali, qui ne saurait enfreindre aux principes et normes de la démocratie. Elle doit être un espace où la gouvernance démocratique doit être observée, afin que les femmes puissent jouer ce rôle de rempart, notamment, en cette situation de crise qui nous interpelle tous depuis 2012. Nous demeurons convaincues de votre engagement pour plus de la justice sociale et pour la cause de la femme dans notre pays et osons compter sur votre parfaite implication dans la gestion de cette situation, qui n’a que trop perdurer », a-t-elle conclu.
A sa suite, Mme Karembé Namissa Diakité, secrétaire à l’organisation de la CAFO a fait savoir que les femmes du Mali souffrent. « Nous interpellons les autorités maliennes, les leaders religieux pour le triomphe de la vérité. Depuis décembre 2017, nous avons mis en place notre bureau avec le respect des normes. On a gagné tous les jugements sauf le dernier qui est pendant devant la Cour suprême du Mali. Du moment que le jugement est pendant devant la Cour Suprême du Mali, il ne doit pas y avoir d’activité. Or, on entend que l’autre camp va organiser une assemblée extraordinaire. Nous demandons au président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) de s’impliquer personnellement pour une issue heureuse à cette crise entre les femmes. Le Mali a besoin d’entente et de paix. IBK si vous n’êtes pas au courant on vient de vous informez», a déclaré en langue Bambara, Mme Karembé Namissa Diakité de la CAFO.
Selon elle, les autorités judiciaires doivent se lever aussi, car, ce que l’autre camp entend faire, dit-elle, n’est pas admis par la loi. « Nous lançons un appel aux leaders religieux de s’impliquer pour trouver une solution à la crise au sein de la CAFO. Le Mali a besoin des femmes car la famille aussi bien que la nation ne peuvent se construire sans les femmes », a-t-elle conclu.