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Edito : La trahison des ‘’démocrates’’ !
Publié le mercredi 21 aout 2019  |  Le Démocrate
Rassemblement
© aBamako.com par Momo
Rassemblement citoyen des partis politiques contre le terrorisme
Bamako, le 21 janvier 2017 les partis politiques de la majorité et de l`opposition ont ont organisé un rassemblement au monument de la paix pour soutenir les FAMAS
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Les “démocrates” ont trahi le peuple après la chute du Général Moussa Traoré(GMT). Au moment où le peuple scandait dans la rue : “multipartisme”, “démocratie”, “liberté”, ” Kokadjè”,…les intellectuels du mouvement démocratique se sont mis ensemble pour élaborer une constitution qui confère au président de la République des pouvoirs quasi monarchiques: il est le chef de l’État (art. 29); Il nomme le Premier ministre et les autres ministres (article. 38); il préside le conseil des ministres (article.39); il est le chef suprême des armées (article.44); il est le président du Conseil supérieur de la magistrature (article.45); il a pleins pouvoirs, par le biais du Conseil des ministres qu’il préside, sur la nomination des officiers généraux, des gouverneurs de région, des ambassadeurs et des directeurs des administrations centrales (article.46); Il peut dissoudre l’Assemblée nationale.

La mainmise du président de la République est totale sur l’administration. Cela pourrait être dicté par un impératif de responsabilité: au bout d’un mandat de cinq ans, c’est lui qui sera jugé par le vote des citoyens sur sa gestion des affaires publiques. Mais il est indéniable que la pression qu’il peut exercer sur tous les relais administratifs (ministres, directeurs, gouverneurs, préfets, sous-préfets,…) est de nature à fausser tous les résultats du vote qui ne devient alors qu’une simple formalité.

Il y a plus grave que tout ce que je viens d’évoquer. Puisque le président de la République qui ne doit être que le chef de l’Exécutif a une mainmise remarquable sur le pouvoir législatif (il peut dissoudre l’Assemblée nationale) et sur le pouvoir judiciaire (il est le président du Conseil supérieur de la magistrature, il a un quota de trois juges au sein de la Cour constitutionnelle). Quand l’on y ajoute sa fonction de chef suprême des armées, l’on remarque que rien ne peut échapper au président de la République.

On est en droit de se demander aujourd’hui comment les constitutionnalistes ont pu faire avaler une telle couleuvre aux héros de mars 91 pour nous faire vivre dans une quasi-monarchie républicaine qui autorise toutes les dérives. C’est pour cela que nous disons haut et fort que les “démocrates” ont trahi le peuple. Un autre constat se dégage amèrement, c’est que l’avènement de la démocratie, acquise dans le sang, a ouvert la porte à la gabegie et la corruption. En plein midi, la démocratie est devenue un véritable festival des brigands.

Au risque de déplaire, je dirais que les ‘’démocrates’’ se sont révélés être des affairistes à la tête de l’État. Avec le système qu’ils ont réussi à mettre en place, la corruption a encore de très beaux jours devant elle.

Le mouvement démocratique qui était une étape dans le combat de notre peuple pour plus de justice sociale, pour plus d’équité, pour plus de liberté politique, a été sacrifié sur l’autel. Ce combat pour la démocratie le peuple l’a mené et en a tiré le maximum qu’il pouvait tirer. Le peuple a été tout simplement trahi.

Aliou Touré
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