Récurrentes et extrêmement violentes sont les agressions terroristes dans les pays du Sahel. Les attaques ciblent à la fois les militaires que les civils. Même si la menace est perceptible partout, le Burkina, Mali Niger, Nigéria et le Tchad semblent être les cibles essentielles de ces agressions.
Ce malgré la mise en en place de nombreux dispositifs militaires dans un pays comme le Mali. Outre la Mission de stabilisation des Nations Unies au Sahel et au Mali (Minusma), la France y a déployé l’opération Barkhane pour lutter contre le terrorisme international. Elles sont censées appuyer les armées nationales. De même, le G5 Sahel (qui regroupe des troupes fournies par les pays de la région Sahel) a déployé pas moins de 12 à 13.000 soldats au Sahel.
Au Mali, , rien que cette année, on dénombre des milliers de morts causés directement ou indirectement par les mouvements terroristes. Le Niger voisin est aussi dans le collimateur du terrorisme avec ces centaines de personnes tuées. Le Burkina Faso est en train de devenir le ventre mou des pays ciblés par le terrorisme au Sahel occidental. On a dénombré cette année plus de 500 morts au ‘’Pays des Hommes Intègres’’. Une situation très périlleuse qui n’est pas de nature à rassurer les Etats cibles qui dénoncent.
De plus en plus, autorités burkinabè et nigériennes se plaignent que l’intérieur des frontières maliennes soit devenu la base arrière et le refuge des mouvements terroristes qui opèrent dans leurs pays respectifs. Dans une récente interview accordée à notre confrère «Jeune Afrique», le président Mamadou Issoufi n’a pas hésité à dénoncer le statut spécial (dont le Gouvernement malien semble s’accommoder) accordé par la Communauté internationale, notamment la France, à la ville de Kidal. Une ville que le Chef d’Etat nigérien a explicitement désignée comme le sanctuaire des mouvements terroristes, par conséquent une grave menace pour son pays et l’ensemble des Etats du Sahel.
Accusation fondée?
Une chose est toutefois claire et nette, malgré la présence symbolique d’un faible contingent militaire malien confiné et du Gouverneur, la ville de Kidal échappe bel et bien à la souveraineté de la République malienne. Ce sont les miliciens de la CMA, les soldats de la Minusma et Barkhane qui sont les seuls maitres des lieux. Des armes et des terroristes y circulent dans Kidal. Ce, au vu et su de la Communauté internationale.
Si la France et la Communauté internationale sont vraiment sincères et n’ont pas un agenda caché, pourquoi n’aident-elle pas le Mali à ce que Kidal cesse de rester ce No Man’s Land qu’elle est depuis la fin de l’opération Serval ?