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Congrès MNLA à Gao : l`avenir pour l`Azawad en question?
Publié le samedi 28 avril 2012   |  Autre presse




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Ouvertes mercredi à 16h, au gouvernorat de la cité des Askia, les assises du MNLA prendront fin ce vendredi, après avoir épuisé les 7 points inscrits à l'ordre du jour dont l'indépendance ou non et la démarcation avec les groupes islamistes comme ANSARDINE, AQMI, MUJAO et BOKO HARAM.
Ils sont des centaines de personnes à affluer vers Gao, mercredi, parmi lesquelles les notabilités, les chefs coutumiers et religieux, les groupes armés, etc., appartenant aux principales couches sociales du Nord: Touaregs, Arabes, Kountas, Songhoys, Peuls, etc.

Selon des sources proches de la rencontre, le premier point inscrit à l'ordre du jour était relatif à l'indépendance ou non de l'Azawad.
Tous ceux qui se sont exprimés sur le sujet, notamment les jeunes et les groupes armés, ont plaidé en faveur de l'indépendance «pure et simple» de l'Azawad par rapport au Mali, indiquent les mêmes sources.

Mais, ce qui était le plus attendu, nous a confié un congressiste, c'était la position des vielles personnes, notabilités, chefs coutumiers et religieux.
Il y a surtout le vieux Intalla, le chef des Touaregs Ifoghas, dont l'influence est très grande sur toutes les communautés du Nord au-delà des Touaregs dans leur grande diversité clanique, a-t-il précisé.

«Avant même ce congrès, Intalla avait dit qu'il mourrait Malien, quoiqu'il advienne. Maintenant, je ne sais pas, avec l'évolution de la situation sur le terrain militaire, il a changé de position», a ajouté la même source.

«Je dois reconnaître que les Arabes, majoritairement, ne sont pas venus à ce congrès, sans doute parce que la plupart d'entre eux se sont réfugiés en Mauritanie ou ailleurs avec la prise des principales villes du Nord par les groupes rebelles armés», a concédé cette source.

Après cette question de l'indépendance ou non de l'Azawad, la relation ou la cohabitation avec les groupes islamistes est le second point devant être débattu lors de ce congrès du MNLA qui soutient défendre un projet de société laïc et républicain pour avoir l'accompagnement et l'assistance des puissances occidentales, notamment ceux de la France, pour «débarrasser» l'Azawad des groupes extrémistes islamistes et autres trafiquants en tous genres.

«Ça ne sera pas facile, car celui qui dirige ANSARDINE, à savoir Iyad Ag GHALI, est le chef historique de la rébellion des années 1990 et c'est son cousin qui est à la tête d'un autre groupe islamiste proche de AQMI. D'autre part, Iyad a fait savoir qu'il était moins intéressé par l'indépendance de l'Azawad que par l'imposition de la charia, la loi islamique, partout au Mali.
Mais, je crois que sa stratégie est très simple: à défaut de tout le Mali, avoir les mains libres pour appliquer une «charia modérée» dans les principales villes du Nord, c'est-à-dire le port du voile par les femmes, l'interdiction des bars et débits de boissons alcoolisés, un fin de non recevoir au prosélytisme chrétien, le châtiment des délinquants sexuels, etc.
Or, il sait que les autres musulmans du pays, notamment les sunnites, ne sont pas fondamentalement opposés à de telles restrictions en matière de religion islamique», a expliqué cette source proche de Iyad lui-même.

Ensuite, il s'agira de travailler au rapatriement des populations réfugiées dans tout le voisinage du Mali (Algérie, Burkina Faso et Niger), dont le nombre, selon les organisations humanitaires, est estimé à plus de 200 000 déplacés, principalement les femmes, les enfants et les vieilles personnes.

Mais, le hic, c'est que le MNLA n'a pas organisé ce congrès d'adhésion ou non en amont avant d'engager la lutte armée pour l'indépendance des trois régions du Nord (Tombouctou, Gao et Kidal) qu'il assimile à l'Azawad.

D'autre part, les Touaregs, qui sont les principaux leaders du MNLA, ne sont pas «majoritaires» dans cet espace Azawad, comparés par exemple aux Songhoys et aux Bellas (culturellement apparentés aux Touaregs, mais ayant la peau noire).
Par ailleurs, pendant ces deux mois d'occupation militaire de cette zone par les groupes armés, l'on signale plusieurs cas de viols et de violences dont ont été victimes, surtout à Gao, les femmes et les jeunes filles.

Par-dessus tout, selon plusieurs observateurs, les accusations portées par le MNLA contre le gouvernement malien, en termes de manque d'attention et de développement, ne sont pas fondés au regard des efforts consentis en faveur des trois régions du Nord. Il y a même eu une discrimination positive à ce sujet au détriment de la région de Kayes et toute la bande sahélienne des régions de Ségou et de Koulikoro qui vivent dans les mêmes conditions difficiles à cause des aléas de la nature caractérisée par la sécheresse récurrente et la pénurie en tous genres.

L'autre grand reproche que l'on fait au MNLA, c'est sa volonté sournoise de falsifier l'histoire du Mali en faisant croire que le Sud et le Nord du Mali n'ont été «unifiés» que par le biais de la colonisation française.
Or, tout le monde sait, et les écrits arabes l'attestent avec éloquence, que Tombouctou fait partie du Mali depuis 1324 avec le voyage mémorable de Kankou Moussa KEITA à la Mecque et à Médine, d'où il a ramené les lettrés musulmans qu'il a établis dans la future cité universelle.
En d'autres termes, Tombouctou lui doit plus tard sa renommée mondiale comme épicentre de la culture islamique au Moyen-age. Il y a aussi le fait que c'est Ségou qui a volé au secours de Tombouctou, en 1787, quand la ville était occupée par les Mossi.
Et, pour les besoins de cette défense, Ségou a établi des têtes de pont à Douentza (une déformation peule du bambara «cadet Zan»), à Korienzé (une déformation peule du bambara «aîné zan») et à Bambaramaoudé (village du «plus âgé des Bambara», en peul), qui se troue à 100 km de Tombouctou.
Ségou en ensuite étendu sa domination jusqu'à Ansongo, où l'armée avait établi sa limite géographique, comme le témoigne le village de Monzonga (village de Monzon). De son côté, l'Empire Songhoy, bien antérieur à celui de Ségou, s'étendait au Sud jusqu'à San avec le Sanakoy (le chef de San, en songhoy). Idem pour le pouvoir des Arma ou Pachas de Tombouctou qui ont régné jusqu'à Djenné

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