Le Chérif Cheick Hamahoullah a été un résistant pacifique anticolonial, un combattant inlassable de la liberté, d’un islam pacifique et tolérant.
Pour ses convictions, il a préféré souffrir dans sa chair te dans son âme.
Il a accepté la déportation et la prison pendant des années, loin de sa famille, de ses disciples et de sa terre natale le soudan français actuel Mali. Hostile au système colonial et à son maintien, il voulait vivre dans un pays libre. C’est pourquoi, je comprends aisément le sens de sa fameuse déclaration à propos des français dont je cite « La présence des français sur cette terre d’islam est provisoire. Il ne faut donc pas se compromettre à leurs côtés ». C’était une manière très habile pour le saint homme de Nioro du Sahel d’éveiller les consciences de ses compatriotes de la nécessité de se soustraire du joug colonial. Il apparaissait donc aux yeux des français comme un personnage dangereux pour le système colonial.
Cheick Hamahoullah a été aussi victime de sa fierté et son sentiment nationaliste. Ce sentiment nationaliste a d’ailleurs caractérisé le président Modibo Keita et son régime jusqu’à sa chute en Novembre 1968.
Chaque malien doit être animé par cette fierté nationale et resté debout pour la patrie. Le Mali a assez de valeurs culturelles et intellectuelles dans le passé et le présent pour reprendre sa place dans le concert des grandes nations. Voilà pourquoi j’affirme que le vaillant Chérif Hamahoullah fait partie de l’histoire du Mali et de ses héros. Si les édifices publics portent les noms Askia Mohamed, Elhadj Omar Tall, Ahmadou Hampaté Bah, Firhoun, Attaher Ag Illy, Babemba Traoré et j’en passe, par conséquent, le Chérif Cheick Hamahoullah mérite la reconnaissance de la nation toute entière car son héritage est incommensurable.