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Le ministre Hamadoun Konaté à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de l’aide humanitaire "Célébrer la femme, en célébrant l’aide humanitaire, c’est lui rendre justice"
Publié le vendredi 23 aout 2019  |  L’Indépendant
Journée
© aBamako.com par momo
Journée mondiale de l’aide humanitaire
Bamako, le 19 aout 2015 la célébration de la journée mondiale de l’aide humanitaire a eu lieu au Cinéma Babemba de Bamako
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Le Mali, à l’instar de la Communauté internationale, a célébré, le mardi 20 août dernier, la journée internationale de l’aide humanitaire. Pour la circonstance, c’est la » Cité des Balanzan » Ségou, qui a été désignée pour abriter la cérémonie. Rappelons que cette journée, célébrée pour la 10e fois à travers le monde et la 7e au Mali, depuis son institution par les Nations Unies en 2008, vise à rendre un vibrant hommage aux femmes engagées dans le travail humanitaire.

Notons que le choix de Ségou, pour abriter cette cérémonie, n’était pas du tout fortuit. En effet, depuis le déclenchement de la crise sécuritaire au Centre du pays, Ségou et environs accueillent près de 22 045 personnes déplacées internes. Lesquelles viennent s’ajouter à 37 000 personnes victimes des récentes inondations. La région de Ségou fait également face à une insécurité alimentaire qui touche plus de 55 000 personnes. A en croire les données de la Commission mouvement de Population, au total 47% des personnes déplacées internes vivent dans les régions de Ségou et Mopti avec actuellement 79 900 déplacés comparativement à environ 19 850 l’année dernière à la même période.

Selon la Représentante Spéciale Adjointe du Secrétaire général de l’ONU et Coordonnatrice Résidente et Humanitaire ONU, Mme Mbaranga Gasarabwe, » le but de la journée est de rendre hommage aux travailleurs et travailleuses humanitaires à travers le monde et de rappeler aux Etats du monde entier leurs obligations de les protéger conformément au droit international « .

Elle a aussi déploré le fait que malgré le rôle important que les femmes jouent sur le terrain, leur nombre reste encore faible dans les organisations humanitaires. Elles ne représentent qu’environ le tiers du personnel de ces organisations. Elle a plaidé pour que cette tendance soit inversée puisque la majorité des personnes les plus vulnérables dans les crises sont des femmes et des enfants. Avant de soutenir que » les femmes se confient plus facilement aux femmes surtout sur les questions les plus sensibles en matière de protection comme par exemple les violences basées sur le genre« .

De son côté, le ministre de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté, Hamadoun Konaté a rappelé que cette journée marque le 16ème anniversaire de l’attentat à la bombe contre les Bureaux des Nations Unies à Bagdad en 2003 et qui avait fait 22 morts. Parmi les victimes, 15 étaient membres de l’ONU dont 5 femmes et 10 hommes et 7 d’autres catégories d’employés. Depuis cette date, plus de 4 000 humanitaires ont été tués, blessés, détenus, kidnappés ou empêchés de mener à bien leurs activités. Ce qui représente en moyenne 300 cas par an. Rien qu’en 2018, il y a eu 369 attaques contre des travailleurs humanitaires, notamment des enlèvements, des détentions et des agressions, qui ont entraîné la mort de 120 travailleurs.

Aussi, selon l’ONU, plus de 22 8000 civils ont été tués ou bléssés en 2018, dans des attaques enregistrées dans six pays affectés par les conflits notamment l’Afghanistan, l’Irak, le Mali, la Somalie, le Soudan du Sud et le Yémen.

Le ministre Konaté a aussi salué l’hommage rendu aux femmes humanitaires pour l’édition de cette année. Selon lui, « Célébrer la femme, en célébrant l’aide humanitaire c’est lui rendre justice « .Il a soutenu que partout dans le monde, les femmes jouent un rôle vital dans tous les aspects de la réponse humanitaire, même lorsqu’elles ont elles-mêmes tout perdu. Pour lui, au regard du grand rôle que les femmes jouent dans le domaine humanitaire, les dirigeants du monde, ainsi que les acteurs non étatiques doivent veiller à ce que la protection qui leur est offerte par la loi internationale soit garantie à tous.

Spécifiant ce rôle joué par les femmes, il a indiqué qu’outre leurs interventions sans relâche dans les actions humanitaires, » elles préparent et distribuent de la nourriture, mettent en place des écoles, installent des abris, entre autres « .

Il convient de rappeler que le Mali, à l’instar des autres pays du monde affectés par des conflits, est confronté à de nombreux défis humanitaires. Aujourd’hui, plus de 285 000 Maliens sont déplacés à l’intérieur du pays ou dans les pays voisins à cause de l’insécurité. En effet, sur les plus de 147 000 personnes déplacées internes, il faut ajouter plus de 138 000 réfugiés au Burkina Faso, en Mauritanie et au Niger. Le Mali accueille aussi quelque 2 000 personnes venues chercher refuge.

Par ailleurs, 3,9 millions de personnes sont dans le besoin humanitaire au Mali. Alors que seuls 30% (soit 92 millions de dollars sur 296 millions de dollars) des fonds nécessaires ont pu être mobilisés. Une situation qui affecte des organismes comme le Programme Alimentaire Mondial qui ne peuvent plus distribuer des nourritures de qualité aux victimes de la crise.

Il n’est pas exclu que le financement du besoin humanitaire au Mali nécessite une augmentation d’environ 28 millions de dollars dans les tout-prochains jours.

Massiré DIOP

Source: l’Indépendant
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