Tout au long du mois d’août, alors que la mission des Forces armées canadiennes au Mali prend fin graduellement, 45eNord fait le point avec certains des membres déployés sur cette mission qui est tout, sauf ordinaire. Cette semaine: les équipes médicales.
Le Dr El Mostafa Benzaid n’est pas un nouveau venu dans le monde médical et encore moins dans les déploiements. 45eNord l’avait d’ailleurs rencontré en 2012 à Kaboul, durant l’Opération ATTENTION en Afghanistan.
Seuls les meilleurs des meilleurs pouvaient espérer se déployer au Mali pour aider aux évacuations aéromédicales et les médecins choisis l’ont été sur un critère important: savoir pratiquer aux urgences.
Une fois sélectionnés, les médecins ont eu une formation en lien avec le théâtre pour bien comprendre toutes les subtilités de la culture et de la géographie, mais aussi une formation médicale d’abord de base, puis spécifique à la mission. Des Néerlandais sont d’ailleurs allés jusqu’à Petawawa pour donner une formation aéromédicale. Une autre formation a été donné par les Américains. Des cours de sauveteurs de combats ou sauveteurs tactiques se sont aussi donnés.
«Tout ça c’est vraiment nouveau», explique le Dr Benzaid, qui lance d’emblée: «Je ne veux pas que les Forces armées canadiennes perdent cette capacité-là. Ça aide beaucoup aux opérations et donne un bon support. Elle mérite d’être prolongée et améliorée pour le futur».
Au Mali, les hélicoptères canadiens poussés à leurs limites [PHOTOS]>>
La difficulté était que les médecins, infirmiers et techniciens médicaux devaient apprendre à travailler tous ensemble dans un espace extrêmement réduit, avec une chaleur étouffante, du bruit continu, des vibrations… sans compter la présence de membres de la protection de la force tout autour.
«Avec toutes ces conditions c’est pas facile du tout. La communication devient vite mauvaise, le patient est au niveau du sol et notre travail consiste à lui donner des soins durant toute la durée du vol […] mais on a été capables d’améliorer beaucoup de choses. Parfois on utilisait par exemple un tableau blanc pour écrire si la communication était vraiment pas possible», précise le docteur.
Cette capacité a d’ailleurs été développé pour que les militaires puissent aller retrouver directement sur le terrain leurs patients et les ramener en sécurité par la suite.
Un technicien médical interrogé aussi par 45eNord.ca rappelle qu’à bord des Chinook les équipes médicales ne font pas de chirurgie. «Nous sommes comme une salle d’urgence dans un hôpital. D’abord on stabilise le patient ici afin qu’il puisse ensuite se rendre dans la salle de chirurgie. On peut faire tout ce qui est en lien avec la pression artérielle, la perte de sang et même lui donner certaines médications pour le stabiliser».
Il précise que la mémoire musculaire prend le-dessus à force de pratiquer donc «ça c’est extrêmement bien passé quand on l’a fait pour vrai».
Au cours des 12 mois de mission, la force canadienne au Mali a effectué 11 évacuations aéromédicales et secourus pas moins d’une quarantaine de personnes.