24 militaires tués. C’était le lundi 19 août à Koutougou, localité située dans le Nord du Burkina Faso, à près de 300 km de Ouagadougou la capitale. Quatre militaires tués le mercredi 21 août dans le centre du Mali. Au Burkina comme au Mali, ces attaques meurtrières contre les armées nationales sont l’œuvre des hommes du tristement célèbre Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans. Si, cette fois-ci, le bilan macabre est plus important au Burkina qu’au Mali, il est évident que les deux pays en plus de partager une même frontière vivent le même destin cruel que leur impose des djihadistes qui, sous le voile trompeur de la religion, massacre des populations innocentes. Les Forces de défense et de sécurité qui paradoxalement doivent servir de bouclier aux civils paient un lourd tribut aux attaques de ces hommes sans foi ni loi qui écument le Sahel africain dont ils ont fait leur sanctuaire. Les armées malienne et burkinabè, ne résistent visiblement pas à la puissance de feu de leurs ennemies, dans cette guerre asymétrique, nulle part enseigné dans une école conventionnelle. Pire, elles font toujours les frais de l’effet surprise dont se sont rendus maîtres les assaillants félons qui multiplient les guet-apens dans lesquels les forces loyalistes tombent régulièrement.
Le cycle est ininterrompu depuis lors et une seule question taraude les esprits des populations qui ne savent plus finalement à quel armée se vouer: à quand la fin? Interrogation par laquelle le profane que nous sommes qui ignore tout des stratégies de guerre ne peuvent malheureusement apporter de réponse. La seule suggestion que nous ne cesserons de seriner à l’endroit des Etats pris dans les serres du terrorisme, c’est d’équiper davantage les troupes, et surtout d’affiner les services de renseignement. Sans information fiable, aucune armée, même dotée de matériels de guerre les plus sophistiqués ne saurait être efficace sur le terrain. Les meilleures stratégies qui contribueront à la neutralisation de la nébuleuse djihadiste seront bâties sur des renseignements de première main. En dehors de cette option, la lutte contre les terroristes qui eux bénéficient de complicité, de protection et d’appui insoupçonnés est vouée à l’échec. Il urge donc de repenser les schémas de guerre pour transformer les armées maliennes et burkinabè en des machines offensives, toute chose qui permettra d’acculer les forces du mal dans leurs derniers retranchements et leur porter, le cas échéant, le coup de grâce. Certes, l’appui des populations sera déterminant en matière de dénonciation des terroristes qui ne viennent plus forcément de loin, les cellules locales étant devenues les plus actives. La force conjointe du G5 Sahel mort née ne représente visiblement plus ce rempart salvateur annoncé par ses géniteurs, notamment, la Mauritanie, le Mali, le Tchad, le Burkina Faso et le Niger. La force française Barkhane, victime actuellement d’un fort sentiment anti-français dans certains pays du Sahel dont le Mali, n’a pas réussi à faire le ménage escompté, malgré ses nombreuses frappes.
Que faire? Faut-il continuer à assister impuissant à l’hécatombe? Question vitale à nos dirigeants devenus experts dans les rédactions de communiqués de condoléances aux familles des victimes et de souhaits de prompt rétablissement aux blessés.