Attendu depuis longtemps pour recouvrer la liberté, l’ex-chef de la junte, le général Amadou Haya Sanogo, est enfin annoncé pour être définitivement libre dans les jours à venir. L’information a été officieusement annoncée par des sources proches du processus de Dialogue national inclusif enclenché par le gouvernement, le mois dernier.
L’acte politico-judiciaire participera à un meilleur renforcement de l’esprit de réconciliation nationale et permettra, sans nul doute, d’apaiser le climat sociopolitique aussi bien que de neutraliser les germes d’une nouvelle crise susceptible d’assombrir l’avenir du pays. Le général Sanogo est donc bientôt attendu en famille.
En effet, incarcéré depuis le 23 novembre 2013 avec plus d’une dizaine de ses compagnons d’armes, à l’instigation directe de l’ex-ministre de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga, le pouvoir en place n’est jusqu’ici pas parvenu à tenir un procès judiciaire digne de ce nom pour juger l’ex-chef de la junte et ses collaborateurs. Cela, malgré de nombreuses demandes de la société civile, en particulier l’Association des épouses de militaires de Kati.
Accusé de complicité d’assassinat suite au contrecoup d’Etat manqué, lancé par des soldats bérets-rouges, le 30 avril 2012, le général Amadou Haya Sanogo, n’a plus retrouvé la liberté depuis six bonnes années. Selon des experts juridiques, sa détention relève d’une pure illégalité d’autant plus que le délai légal de son incarcération avant la tenue du procès, a largement expiré, donc il devrait bénéficier de la liberté provisoire jusqu’au jour où aura lieu son procès.
C’est fondamentalement pour cette raison que de nombreux observateurs de la scène malienne, voient en la détention prolongée du général Sanogo, des motivations essentiellement politiques aux relents de vengeance, en rapport avec le putsch perpétré le 22 mars 2012. C’est d’ailleurs cette injustice flagrante, consistant à garder le général Sanogo en détention sans procès, qui avait valu de multiples et bruyantes manifestations de l’opinion nationale contre le régime IBK qu’elle accusait ouvertement d’abus de pouvoir vis-à-vis d’un citoyen, contre qui aucune preuve de culpabilité n’a jusqu’ici été concrètement officialisée par la Cour de justice. L’intervention des leaders religieux auprès du gouvernement ainsi que les pressions fortement exercées par les femmes militaires de Kati pour réclamer soit le jugement du général Sanogo et ses codétenus soit leur libération immédiate, n’ont point réussi à tordre la main aux autorités de l’Etat. Celles-ci sont restées fermes sur leur décision de garder en prison sans jugement, l’ex-professeur d’anglais de l’Emia. Cela, pour des raisons qui n’ont jamais été clairement avouées. Aujourd‘hui, après moult atermoiements, si le processus de dialogue national inclusif, qui est une exigence fondamentale de la communauté internationale, prévoit d’inclure la libération des hommes du Camp Soundiata de Kati dans ses conclusions, cela sera évidemment acclamée par des millions de Maliens épris de justice et de paix sociale.
La rédaction