Suite à l’appel des ressortissants de la région de Kayes, le vendredi 23 août, les populations de la ville de Kéniéba ont bloqué la route nationale 24 à toute circulation de véhicules pendant toute la journée. C’était une façon pour elles de demander la réhabilitation de cette route, la construction d’une nouvelle route goudronnée (Kéniéba-Diema-Kayes) et en même temps de s’associer à la manifestation générale de la région.
” Ce mouvement est initié pour attirer l’attention des décideurs sur la première région. Beaucoup d’accidents sur le tronçon Kita-Kéniéba sont dus à l’état de la route et non la faute des conducteurs ou l’état des véhicules. La région de Kayes regorge d’immenses richesses. Nous ne sommes pas contre l’investissement de ses richesses dans d’autres localités du pays, mais nous voulons que notre région soit priorisée. Nous demandons la réhabilitation de nos routes et la construction d’une nouvelle route goudronnée entre Kéniéba et Kayes en passant par Diéma “, explique Mohamed Lamarana DIALLO, secrétaire général du conseil local de la jeunesse de Kéniéba, comme la motivation principale du mouvement.
D’après ses dits, la manifestation est soutenue par les syndicats des transporteurs de la ville et l’ensemble des associations de la société civile de Kéniéba. Elle est coordonnée par le conseil régional de la société civile. Majoritairement composés par des jeunes, ils ont installé des barricades sur la RN24, en plein centre de la ville au niveau de la station d’essence STF.
Sur place, malgré leur petit nombre, environ une trentaine de personnes, les manifestants ont tenu tête aux multiples intimidations de quelques voyageurs impatients, surpris par le blocage. Par contre, beaucoup d’autres voyageurs soutenaient la mesure. Les forces de sécurité ont brillé par leur absence.
Vers 22 heures, les barricades ont été enlevées par les manifestants pour le bonheur de tout le monde. Mais, ils se sont dits déjà prêts à réitérer la manifestation si les autorités ne réagissent pas.
”Le courage n’est pas l’absence de la peur, mais la force de la vaincre”, disait Nelson Mandela. Cet adage a pris corps le vendredi 23 août dans la région de Kayes.