Talentueux, Seri Bayo Dakoua Alias Seri Bernado fait partie de ses jeunes artistes en herbe qui ont besoin de d’appui pour être mieux connu.
Séri Bayo Dakouo alias Séri Bernado vient du village de Mandiakuy, artiste musicien de 26 ans.
Il a débuté sa carrière musicale quand il fréquentait le lycée, il y a quelques années de cela. Il accompagnait un groupe d’artistes et c’est là que l’artiste a appris à jouer la guitare à travers son voisin direct qui avait de nombreux instruments. “ C’est de là que m’est venu l’amour de la musique”, se souvient-il. Après avoir fait un son, M. Séri fait une pause pour plusieurs raisons. “Je me suis lancé en faisant un premier son puis je me suis retiré pendant trois ans et c’est en 2017 que j’ai décidé de me lancer proprement dit dans la musique”, affirme-t-il. Malheureusement, le groupe d’artistes qu’il accompagnait s’est disloqué mais, avec quelques membres de ce même groupe, ils se rencontrent souvent.
Bernado a de nombreuses activités professionnelles et associatives. Il organise des concerts, participe à des festivals, et est membre de quatre associations : Une association des jeunes de son village. “Avec cette association, nous organisons un festival qu’on appelle Festi-Jeune chaque mois d’août dans mon village”. Aussi, il est membre de l’association “Faso dew international” qui regroupe des jeunes militants pour le changement au Mali.
Notre artiste ne fait pas un seul genre de musique, parce que “j’ai commencé par le zouk, mais maintenant, je ne le fais plus parce que pour moi, dans tout ce que nous faisons, on le fait tout d’abord pour le profit, le zouk ne marche pas assez ici au Mali raison pour laquelle je l’ai maintenant mis de côté”. Actuellement, il fait du RNB et pourquoi ne pas faire le rap dans l’avenir dit-il.
“Ce qui m’a poussé à devenir un artiste est que j’ai compris qu’étant un musicien, c’est plus facile de faire véhiculer un message, dire ce qu’on ressent, parce qu’un musicien est tout d’abord un messager, un créateur d’œuvre, un transmetteur de message et d’informations, il faut donc savoir donner un bon message à travers la musique. J’aime également les instruments de musiques en un mot, j’aime la musique et tout ce qui va avec notre culture”. Notre artiste a pour source d’inspiration la nature, la famille, le quartier, la société, il suffit seulement de les regarder pour s’inspirer.
Comme tous les autres artistes, M Séri rencontre également certains problèmes : “ j’ai souvent un problème de studio surtout quand on est débutant dans la musique, il est très difficile de se procurer un bon studio. On est très souvent négligé, on peut même avoir un rendez-vous dans un studio et en même temps un artiste plus aisé, plus connu et qui paye mieux que soi arrive, et là on est obligé d’attendre que ce dernier finisse”. Bien vrai que c’est le début de ma carrière, j’ai souvent des projets et il me manque des financements pour les réaliser. “J’ai des difficultés à me procurer certaines choses dans la musique “, explique t-il.
Toujours optimiste et courageux, il a un projet d’album qui est en cours. Il affirme n’avoir jamais eu de problème de piratage d’album par ce qu’il n’a pas encore eu l’occasion d’en faire et que de nombreux artistes souffrent à cause de ce phénomène. Pour lui, on ne choisit pas le genre musical que l’on peut faire, cela vient tout seul, “la première fois que j’ai été inspiré c’était du zouk par ce que c’est l’amour qui m’a inspiré et je l’ai exprimé selon mon savoir-faire et mon savoir être et plus tard quand je serai inspiré par autres chose dans la société il est serait probable que je fasse du reggae ou tout autre genre”. Avoir des fans pour lui est prioritaire au matériel ; la musique, “je la fais par amour; donc je ne regrette rien par ce que l’essentiel pour moi c’est d’avoir des fans, des gens qui sont heureux de me voir chanter et qui sont heureux d’entendre ma voix, d’écouter ma musique ; le matériel est aussi nécessaire mais ça vient au plus tard”.
Toujours patient et confiant, notre artiste a de grands projets en chemin. Il a récemment créé une équipe dans laquelle il réunit ses amis, ses compagnons et avec eux se considère encore plus fort et avec des grands projets qui sont en cours, il se dit que le meilleur est à venir.
MICRO TROTTOIR
La musique ne nourrit pas son homme
Du bout de ses 18 ans, cet étudiant ne cherche pas loin pour dire la musique rapport peu à ceux qui ont embrassé ce métier. Son analyse n’est pas sans arguments.
Etudiant : Je pense que le marché de la musique est en mauvais train surtout par rapport aux temps anciens. Avant, on avait un bon système, mais tel n’est plus le cas aujourd’hui. Si aujourd’hui, ton seul travail est de chanter tu ne pourras jamais subvenir à te besoins ni à ceux de ta famille : les griots peuvent avoir quelque chose en faisant des louanges. Par exemple, il suffit que j’achète un seul album pour que tous mes amis puissent l’avoir. Il n’y a plus de moralité dans les chansons des artistes d’aujourd’hui, je préfère aller au concert des grands artistes traditionnels que d’aller suivre des petits rappeurs.
Le problème est aussi bien vrai qu’on peut imiter des gens, mais nous ne savons pas imiter, c’est aussi un de nos grands défauts. Les artistes doivent eux mêmes faire des études de faisabilité. Personnellement, j’aime les musiques maliennes que toute autre musique. Le public doit aussi savoir que ces artistes vivent du fruit de leur travail, chacun doit s’acquitter de son devoir.