L’Ambassade du Mali à Madrid n’a pas fait l’objet d’un appel d’offres, en vue de sa privatisation. Du moins, pas à notre connaissance. Mais tout porte à croire qu’elle est victime, depuis 2015 à nos jours, d’une Offre Publique d’Achat (OPA) qui ne dit pas son nom : elle est au service exclusif de l’Ambassadeur, le Général Abdoulaye Koumaré et de ses parrains tapis à l’ombre : gestion clanique des ressources humaines et financières, détournement à la pelle, achat de conscience et de silence, magouille et affairisme à ciel ouvert… Tout y passe sans que cela n’offusque personne. Décidément, la diplomatie malienne en Espagne porte les germes de sa propre destruction.
Face à la gabegie ambiante à la Chancellerie du Mali à Madrid et à l’affairisme du clan qui la dirige, doit-on s’emmurer dans un silence pour éviter les foudres de sa colère ? Heureux, ceux qui se posent, encore, ces questions. Car, il y a longtemps que l’oligarchie de l’Ambassade du Mali à Madrid a anesthésié les convictions. Avec espèces qui sonnent en trébuchant. Et partout, le même constat, l’amer constat : motus et bouche cousus. Personne pour dénoncer ces détournements à la pelle. On reste de marbre, face à la gestion clanique de la représentation diplomatique, face à cette gabegie ambiante qui hypothèque l’avenir des maliens de la diaspora.
Partout, le même silence assourdissant. Parce que le tout-puissant Ambassadeur du Mali à Madrid et son Agent Comptable versent des liasses dans leur escarcelle. Donc, il faut applaudir leurs faiblesses, tolérer leurs fantasmes.
L’Ambassade du Mali à Madrid ou les Entreprises Koumaré
L’Ambassade du Mali à Madrid est devenue, depuis des lustres, un monde à part, avec ses « dieux », ses anges, ses prophètes et ses esclaves. Un monde, avec ses lois, ses règles. Un monde dans lequel prévaut une seule règle : tous ceux, qui ne sont pas avec nous, sont contre nous. Alors, il faut les briser. Coûte que coûte. Et quoiqu’il en coûte. C’est tout le sens de l’affaire dite de la « gestion des fonds de la Chancellerie » et de celle dite de « la réforme des biens et matériels de l’État ». Des affaires à travers lesquelles, l’Ambassadeur Abdoulaye Koumaré et le Secrétaire Agent Comptable entendent régler leurs comptes avec certains travailleurs, dont le tort est d’avoir s’opposé à leurs pratiques malsaines. C’est exactement ce qui s’est passé dans une autre affaire : l’affaire de l’achat et de l’entretien du véhicule de commandement de l’Ambassadeur.
Pour faire diversion, le Gal. Abdoulaye Koumaré, Ambassadeur du Mali à Madrid, a fait un dépassement budgétaire de plus de 5 millions de FCFA (5 298 225F). En réalité, l’acquisition a coûté la somme de 84 301,6 Euro, soit 55 298 225 FCFA. Ainsi, il se dégage un écart correspondant à un dépassement de 5 298 225 FCFA non supporté par une notification de crédit supplémentaire. Toutes ces sales affaires ont vu le jour à la Chancellerie du Mali à Madrid. Mais personne ne lève le petit doigt. Conséquence : il y a un trou de 51 millions (51 047 885F) de francs CFA dans la caisse au titre des exercices 2015, 2016 et 2017.
Cependant, peut-on parler d’homme qu’il faut à la place qu’il faut, lorsque l’Ambassadeur Koumaré et son Secrétaire Agent Comptable règnent, depuis des ans sur l’Ambassade du Mali à Madrid ? Surtout que plusieurs dizaines de millions de nos francs ont pris d’autres destinations, jusque-là encore, inconnues. Peut-on parler de changement dans notre pays, lorsque tout est devenu normal : le viol du dénier public, la corruption, le népotisme etc.
Peut-on parler de démocratie, lorsque les règles les plus élémentaires du Droit, sont piétinées par ceux-là même, chargés de les appliquer ?
Peut-on parler de lutte contre la pauvreté, lorsque certains services, comme l’Ambassade du Mali à Madrid sont victimes d’une Offre Publique d’Achat qui ne dit pas son nom ?
En clair, la Chancellerie malienne à Madrid est en proie à une gestion patrimoniale. Il est au service exclusif de ses cadres sous les ordres de Son Excellence, le Gal. Abdoulaye Koumaré. Au même moment, l’octroi d’indemnités et de gratification, sans base légale, n’est pas de nature à tempérer les curiosités.
Sauf revirement de dernière minute, l’État malien risque, les jours à venir, de faire le deuil de sa politique pour la diaspora en Espagne.
À l’Ambassade du Mali en Espagne, les décaissements sont sans rapport avec les besoins réels de la structure. Autrement dit, l’argent coule de source et dans d’autres sources. Pire, la non-tenue d’une comptabilité régulière est de notoriété publique.
Mais contre toute attente, un rapport d’enquête indique que les dépenses indues dans le cadre des missions consulaires se poursuivent sans discontinuer. Avant de poursuivre que l’octroi, sans base légale, d’indemnités et de gratifications est le sport favori du représentant diplomatique du Mali en Espagne, le Gal Abdoulaye Koumaré et de son Secrétaire Agent Comptable. Rien qu’au cours de ces dernières opérations, la caisse de la chancellerie a saigné à hauteur de 10,8 millions de nos francs pour des indemnités de déplacement à l’intérieur du pays de résidence de la Chancellerie. Au même moment, précise le document, la perception des recettes de la représentation diplomatique par d’autres personnes se poursuivent. Et au rythme où vont les choses, l’Ambassade du Mali à Madrid risque d’être sacrifiée sur l’autel des intérêts égoïstes de l’Ambassadeur et de son Agent Comptable.
La Chancellerie, victime de sa hiérarchie
L’Ambassade du Mali à Madrid est malade. Malade de ses responsables, qui n’en font qu’à leur guise.
« C’est fini, la représentation du Mali en Espagne est morte ! Elle n’existe que pour une poignée de cadres, proches de l’Ambassadeur, le Général Abdoulaye Koumaré », nous confie un malien de la diaspora à Madrid. Et son collègue d’ajouter, l’air visiblement déçu : « si l’Ambassade du Mali à Madrid est censé être le fer de lance de la politique malienne en Espagne, sa gestion, aujourd’hui est d’une opacité sans équivalent ». Avant de conclure : « si des changements ne sont pas apportés au sein de cette représentation, les prochains jours seront durs pour l’État, les maliens… »
Certes, l’équipe du Gal. Abdoulaye Koumaré, Ambassadeur du Mali en Espagne vaut mieux que rien, mais elle reste la pire en ce qui concerne la gestion de cette représentation. Et pendant que la structure saigne, ses responsables roulent dans de luxueuses bagnoles tout en hissant des bâtisses dans les quartiers huppés de notre capitale. Mieux, selon certaines indiscrétions, ils se taillent des périples partout en Occident. Voilà, tout le sens à donner à l’hémorragie financière que connaît, aujourd’hui, l’Ambassade du Mali en Espagne.
À quoi jouent donc les responsables de la Chancellerie du Mali en Espagne ?
«Se mettre au service de la veuve et de l’orphelin ne dispense pas pour autant, quant l’occasion s’en présente, de défendre le veuf et l’orphelin », a dit Pierre Dac.