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Routes secondaires à Bamako : Le bitume disparaît sous les couches de sable et de boue
Publié le jeudi 29 aout 2019  |  L’Essor
Travaux
© aBamako.com par A S
Travaux de Réhabilitation de la route Kati-Kolokani-Didiéni
Bamako, le 29 octobre 2018 La ministre des Infrastructures et de l’Equipement, Mme Traoré Seynabou Diop, s’est rendue hier, à Kati pour visiter le chantier du projet de réhabilitation et de renforcement du tronçon Kati-Kolokani-Didiéni
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En cette période d’hivernage, certaines voies goudronnées sont difficilement carrossables et représentent un danger pour la santé des riverains à cause de la poussière.


Depuis quelques années, les routes secondaires bitumées se multiplient dans la capitale, reliant ainsi plusieurs quartiers. Cependant, l’état de la plupart de ces voies n’encourage point les usagers, surtout en cette période d’hivernage. En effet, elles sont tout simplement envahies par des couches de sable épaisses. Cette situation inconfortable est due aux eaux pluviales qui charrient des torrents de boue et de sable. A cause du défaut d’assainissement, ces détritus restent sur les voies bitumées.
Mohamed Adama Diawara, agent des travaux publics de la maire de la Commune VI, explique que pendant l’hivernage, les tas de sable formés par le ruissellement des eaux de pluie finissent par stagner sur le goudron. Toute chose qui contribue à la dégradation de la voie, dit-il.
Nous avons arpenté quelques unes de ces rues qui se détériorent de jour en jour sous les yeux indifférents des riverains et des usagers. Magnambougou-projet est parmi les 10 quartiers de la Commune VI, où les habitants peuvent se targuer de l’aménagement d’un nombre important de rues. Cependant, une grande partie des rues aménagées attend impatiemment des coups de balais. Celle qui quitte le secteur surnommé «Pneuba carré» pour atteindre la voie principale, mérite une véritable attention. Réalisée il y a moins d’une année, elle est aujourd’hui méconnaissable à cause de couches épaisses du sable. Assis au bord de cette route, un homme d’une trentaine d’années accepte de répondre à nos questions mais sous anonymat. Il témoigne que la voie est rarement nettoyée depuis son bitumage.
Notre interlocuteur se souvient qu’une association s’en est occupée une fois. Après cela, regrette-t-il, elle n’est plus revenue. Avant que la route ne soit aménagée, notre homme se rappelle que les jeunes riverains avaient déjà mis en place une commission pour l’assainissement de leur rue. Cette commission a rencontré une élue du centre secondaire d’état-civil de Magnambougou afin d’obtenir des outils d’assainissement. Selon lui, la commission n’a pas eu gain de cause. Le jeune homme est conscient du péril sanitaire que provoque la poussière pour les riverains et les autres usagers. «La poussière soulevée par les voitures met notre santé en danger», fait-il savoir.

DANGER POUR LA SANTE- «Si on ne nettoie pas la route comme il se doit, elle n’aura pas la longévité que l’on souhaite. Cette dégradation peut provoquer des accidents», prévient notre interlocuteur. Pour lui, la solution doit venir d’abord de la population dont la vie est en danger. Lui et sa commission souhaitent avoir des kits d’assainissement notamment des brouettes, pelles et balais pour rendre leur rue plus attrayante.
Au bord de la même voie, Djibril Traoré répare les motos. Il nous accueille sur un banc. Ce jeune homme de 32 ans attend le démarrage des activités d’assainissement pour s’impliquer. Il soutient que les efforts d’une seule personne ne sont pas suffisants pour relever ce défi. « Même si je balaie devant mon atelier, la poussière des autres viendra m’envahir», argumente t-il. Pour venir à bout de ce problème, Djibril pense qu’il faut davantage de cohésion et d’implication des chefs de famille.
Avec son bébé d’environ 2 mois au dos, Ami Sanogo, sourire aux lèvres, vend des légumes au bord d’une de ces routes de Magnambougou envahies par la boue et du sable. En réponse à notre question de savoir pourquoi elle ne se débarrasse pas du sable sur le goudron au niveau de son négoce, elle explique craindre les conducteurs des véhicules. A l’en croire, ces derniers ne respectent que les personnes qui portent des tenues dans le cadre de l’assainissement des routes comme les travailleurs d’Ozone.
A Sogoniko, la route bitumée qui serpente entre des maisons pour aboutir aux des halles de Bamako est envahie par du sable. L’état de la voie qui passe devant le 10è arrondissement ne suscite pas non plus de la gaieté.
Néanmoins, certains lieux attirent les usagers par la propreté qu’affichent leurs rues. Ces voies peuvent être comptées sur le bout des doigts. Les habitants dont les maisons abordent ces rues et certains citoyens ont fait siennes l’article 15 de notre Constitution qui stipule que toute personne a droit à un environnement sain.

ENGAGEMENT CiTOYEN- La protection, la défense de l’environnement et la promotion de la qualité de la vie sont un devoir pour tous et pour l’Etat. Nous avons retrouvé deux de ces rues à Magnambougou non loin du marché communément appelé «Alaminaisougou». Là, on peut voir de beaux exemples de l’engagement citoyen. Sur ces voies, le sable et autres déchets n’ont pas leur place. Ici, l’environnement offre un air moins polluant aux riverains. On peut dire qu’ils sont à l’abri de la poussière ambiante. Une vendeuse de friperie portant le voile intégral fait son commerce devant l’une de ses rues. «Notre rue est balayée chaque matin. C’est pourquoi, je ne crains aucune poussière pour mes produits», raconte-t-elle, toute préoccupée à trier les habits pour les tout-petits. Selon nos informations, les personnes qui assainissent ladite route sont rémunérées par un riverain fortuné.
La vendeuse de Yougou-yougou rappelle que l’assainissement des routes ne devrait pas être un problème si l’on se réfère à notre coutume qui est que chacun doit nettoyer devant sa porte.
Mamadou Traoré dit «Rougeot» opère dans le domaine des transferts d’argent au bord de la route. Il nous explique comment les riverains sont arrivés à faire disparaître le sable de leur voie. « Nous qui avons des magasins dans le carré, payons 2000 Fcfa par mois. A cette somme, s’ajoute la contribution des familles riveraines, et aussi le soutien important d’une personne généreuse», dit-il. Un bel exemple d’engagement collectif à suivre.

Mohamed D.
DIAWARA

Source: L’Essor- Mali
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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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