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Yirimadio Kadobougouni : Me Hamadoun Maïga renonce à ses parcelles au profit des couches défavorisées
Publié le jeudi 29 aout 2019  |  Soleil Hebdo
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Le litige qui opposait Me Hamadoun Maïga aux résidents de la zone Yirimadio Kadobougouni depuis plusieurs années a connu son épilogue. L’avocat qui dispose d’un titre de propriété a finalement décidé de renoncer à sa lutte au niveau de la justice. Le consensus a été trouvé grâce à la médiation initiée par la coordinatrice des victimes, Mme Sagara Bintou Maïga. Me Hamadoun Maïga a offert gratuitement 11 parcelles aux occupants.

Une dizaine de maisons construites dans la zone Kadobougouni de Yirimadio Séma étaient toutes menacées de démolition par Me Hamadoun Maïga, avocat de son état. Il dispose d’un titre de propriété depuis une vingtaine d’années. Selon les occupants, les parcelles concernées ont été achetées par feu Mahamoud Bocar Maïga, ancien Inspecteur des finances de son état et ex-directeur de l’hôpital du Point G. Il a construit une maison à usage d’habitation à Yirimadio. Me Hamadoun Maiga, fils, a passé un moment hors du pays. « Au retour, le fils ainé de Maïga a été jugé bon de s’octroyer des lots à usage d’habitation à travers son feu père. Ce qui fut fait vers les années 2000. Il a pu avoir une concession rurale de 3 ha, répartis en 10 parcelles d’habitation où vivent aujourd’hui à peu près 10 familles », raconte Mohamed Dagnoko, résident à Kadobougouni.

Malheureusement, regrette-t-il, la situation s’est dégradée. « Puisque les spéculateurs fonciers ont revendu ces lots à nous les occupants. Le propriétaire des lots a fini par attaquer les occupants au niveau de la justice. Depuis plus d’une décennie, cette affaire est jugée par les autorités judiciaires qui ont donné raison à M. Maïga. Ce dernier détient toutes les grosses des jugements effectués. S’en est suivi une décision de déguerpissement des habitants, de démolition des maisons réalisées par les occupants. Cette tension a perduré durant des années malgré des intervenants de tous bords, en vue de parvenir à un terrain d’entente. Toutes les tentatives ont été vaines. D’ailleurs, un jugement sera rendu le 4 septembre 2019 pour décider des expulsions des habitants et la démolition de tous les bâtiments. Entre temps, le bon Dieu nous a accordé cette faveur…», se réjouit-il.

Le porte-parole de la coordination des victimes, Youssouf Maïga, a fait savoir que Mme Sagara Bintou Maïga, Coordinatrice nationale des associations des victimes de la répression des évènements de 2012, a été déterminante dans ce processus. « Le titre en question a été l’objet de plusieurs contagieux. Et la justice a confirmé la paternité de Me Hamadoun Maïga. Une dernière décision devait être rendue le 4 septembre. Mais grâce aux mécanismes traditionnels de la présidente de la coordinatrice des victimes, un consensus a été trouvé. Me Hamadoun a accepté d’arrêter toute poursuite judiciaire contre les occupants et de rétrocéder à titre onéreux les lots d’habitation concernés».

Ce qui est important dans cette affaire, c’est qu’il faut faire confiance à nos mécanismes traditionnels de médiation, ajoute-t-il. « Les occupants ont vécu pendant plus d’une décennie dans le stress et la désolation. C’est à nous de demander aux autorités de porter ce message fort ; que son exemple serve de levier aux populations pour que de tels actes soient multipliés dans la mesure où beaucoup de situations similaires existent sur le territoire… »

Selon Me Hamadoun Maïga, cette décision a été prise juste au nom de la justice sociale. « Au-delà de la justice, il faut que les gens comprennent qu’il y a d’autres mécanismes de résolution des crises sociales. C’est vrai, la justice joue un rôle important pour la stabilité du pays, mais la médiation contribue à une réconciliation. Et j’ai renoncé au nom de cette réconciliation… »

En plus de retrocéder les 11 parcelles aux populations, Me Hamadoun Maïga s’est engagé à donner un titre de propriété à tous.

André Traoré

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