La section URD d’Ansongo avait choisi le jeudi 11 juillet dernier pour lancer la campagne de son candidat Soumaïla Cissé. Pour la circonstance, la place de l’Indépendance située en plein cœur de la ville a été parée aux couleurs du parti à la poignée de mains. Une situation inattendue est venue perturber cette rencontre pourtant bien engagée.
En effet, le secrétaire général de la section URD en la personne de Chérif Ben Ahmed, leader de la communauté arabe d’Ansongo, qui s’était réfugié au Niger en même temps que l’ensemble des siens, a été aperçu en ville le jour du lancement de la campagne. Cette présence a provoqué une marche de protestation de la jeunesse qui voulait le lyncher. Ayant compris qu’il était indésirable, il s’est mis à l’abri dans la cour de la gendarmerie. Les marcheurs ont alors mis le siège devant la brigade de la gendarmerie. La foule se faisant menaçante, le commandant de brigade de la gendarmerie d’Ansongo, le major Almoustapha Yattara, s’est vu contraint de faire des tirs de sommation.
Une fois la situation calmée, le commandant de brigade et certains de ses hommes avaient décidé d’escorter Chérif Ben Ahmed jusqu’à la frontière avec le Niger avant de recevoir des instructions de leur hiérarchie de l’amener à Gao.
Chérif Ben Ahmed, un opérateur économique du cercle d’Ansongo, fut également président du conseil de cercle pendant 10 ans. C’est donc une personnalité politique de premier plan de la région. Aujourd’hui, la jeunesse d’Ansongo l’accuse d’accointances coupables avec les jihadistes du MUJAO pendant l’occupation. Le commandant de brigade s’est, de son propre aveu, simplement préoccupé de sauver une vie et d’éviter un acte de justice expéditive.
Les organisateurs de la kermesse de campagne de l’URD ont juré qu’ils n’étaient pas informés de l’arrivée de leur secrétaire général.