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Grogne sociale en passe de se généraliser au Mali : IBK rattrapé par ses promesses de campagne
Publié le lundi 2 septembre 2019  |  Infosept
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© aBamako.com
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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C’est sur fond de promesses à la fois nombreuses et difficiles à tenir que le Président-candidat IBK a rempilé pour un second et dernier mandat à la tête du Mali, en 2018. Avec un bilan du quinquennat passé, largement en déça des attentes de ses nombreux électeurs et du peuple malien, il lui fallait promettre pour avoir les voix des maliens et pour gagner face à une opposition, certes moins organisée, mais décidée à en découdre avec lui. Ce travail fait à grands renforts médiatiques et avec les moyens de l’Etat, a tellement bien réussi qu’il a fini par remporter les élections.


Aujourd’hui, IBK est face à ses nombreuses et intenables promesses. Les régions qui sont considérées aujourd’hui comme l’épicentre de la protestation, comme Kayes, Koulikoro, Gao et Tombouctou ont pourtant voté IBK, pas sur la base des réalisations, mais sur celle des promesses. Près d’un an après sa réélection, la lumière, celle du début des travaux des grandes infrastructures indispensables pour le développement de leurs localités, n’a toujours pas jailli pour ces régions, ce qui crée la colère noire.

A Kayes, en plus de la promesse de réhabilitation du chemin de fer, de la réfection de la route RN3 et de la mise en service de l’Aéroport, le candidat IBK a affirmé également avoir déjà eu le financement de la Banque pour le rail à hauteur de 300 millions de dollars. Pour les Kayésiens, il vaudrait mieux voter pour celui qui est déjà là, qui a la main à la pâte et qui a juré avoir eu le financement pour le chemin de fer, plutôt que de donner le pouvoir à un nouveau président qui prendra du temps avant de se frayer un chemin. Dja-Dja ce n’était que des promesses électoralistes ! Après, les Kayésiens n’ont eu que leurs yeux pour pleurer, avant de prendre conscience que seule la lutte paie.

Dans la région de Koulikoro, la route de Nara, ce vieux projet n’arrive toujours pas à être réalisé. Aux populations de Nara également, promesse a été faite lors de la campagne que dès les premiers mois de la victoire les travaux vont démarrer au grand bonheur des populations. La promesse est jusque-là restée creuse.

Dans la région de Sikasso, les cotonculteurs ont été floués, en leur accordant une subvention à la veille des élections et même en leur promettant d’autres avantages qui n’ont jusque-là pas été tenus. Selon nos informations, les paysans attendent toujours la concrétisation des nombreuses promesses et il y a même un risque de mauvais rendement cette saison à cause de la mauvaise qualité des engrais et surtout de leur cherté.

A Ségou, la zone rizicole connait les mêmes difficultés que les paysans de Sikasso. Les engrais sont devenus des denrées rares et l’aménagement promis se fait à compte-goutte. Qui ne se rappelle pas de la rencontre entre le chef de l’Etat et les chefs des villages de la région de Ségou à la veille des élections. A ces patriarches et à toutes les populations de Ségou, IBK a promis de développer la région en aménageant des périmètres irrigables et en modernisant l’agriculture. Ils attendent toujours et risquent de s’impatienter après « la révolte du Rail »

A Mopti, il a non seulement promis de pacifier la région en boutant hors d’état de nuire les ennemis de la paix que sont les narco djihadistes, mais aussi et surtout, de développer la région, autrefois zone de tourisme par excellence, aujourd’hui épicentre de l’insécurité. La Venise du Mali et ses huit chefs-lieux de cercles sont toujours en proie à une insécurité grandissante et un sous-développement avec son corollaire de famine et de maladies.

A Tombouctou, comme à Gao, les mêmes problèmes existent, à savoir le manque d’infrastructures routières, le manque des perspectives pour les populations et un chômage endémique des jeunes. A ces maux, il faudrait ajouter l’insécurité chronique et l’absence de l’Etat. Et pourtant, le Président candidat avait promis de rectifier les tirs et redresser la barre du quinquennat en donnant à ces laborieuses populations le minimum vital pour qu’ils se sentent Maliens.

En somme, c’est toutes ces pratiques politiques et ces nombreuses promesses non tenues, décrédibilisent l’homme politique, mais creusent un abyssal fossé entre les populations à la base et leurs dirigeants.

Youssouf Sissoko

Source: Infosept

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