Ces partenaires œuvrent à l’amélioration des rendements agricoles, de la transformation et de la commercialisation des produits et des revenus des paysans.
La Directrice générale de l’Association Sasakawa pour l’Afrique (SAA) financée par la Fondation Sasakawa du Japon, Dr Juliana Rwelamira a effectué une visite de terrain d’une dizaine de jours (du 23 juin au 3 juillet) dans notre pays. En provenance d’Addis Abeba où réside le siège régional de SAA en Afrique, elle était venue s’enquérir des résultats obtenus par deux projets agricoles pilotés par l’ONG Sasakawa Global 2000 (SG2000) au Mali auprès des paysans de leurs zones d’intervention. Dr Rwelamira a assuré que cette visite de terrain trimestrielle dans les pays relevant de sa juridiction, a pour objet d’apprécier les points d’exécution de deux projets. Le premier est intitulé « Post-récolte et accès au marché ». Il est financé par l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) pour un montant de plus de 500 millions Fcfa sur une période de trois ans (2011-2014) dans la région de Sikasso. Le second dénommé « Initiative d’urgence en vue d’accroître la production alimentaire au Mali » est financé par le Royaume des Pays Bas à hauteur de 1,124 milliard Fcfa de juin 2012 à décembre 2013. Ces deux projets sont pilotés par l’ONG Sasakawa Global 2000 dirigée par Dr Abou Berthé dans les régions de Koulikoro, Ségou et Sikasso. Le Projet AGRA relatif au renforcement des capacités des ménages ruraux pour l’accès au marché vise à accroître les revenus de 30.000 producteurs et productrices de 30% grâce à un meilleur accès aux services de gestion post récolte et à l’accès au marché. L’objectif, a expliqué Dr Juliana Rwelamira, est de réduire les pertes post récoltes et d’améliorer la qualité des produits agricoles destinés à la consommation, à la transformation et à la commercialisation. Il améliorera l’accès au crédit et les producteurs et productrices apprendront la meilleure recette de commercialisation collective de leurs produits agricoles. Réduire les pertes post récolte. A terme, les producteurs agricoles réduiront leurs pertes post récolte de 60% au moins, grâce essentiellement à un meilleur accès aux services de post-récolte, la majorité des producteurs participant au programme doivent répondre aux normes de qualité. Ce projet AGRA a également pour objet d’élever le niveau de confiance des producteurs auprès des institutions bancaires en vue de faciliter leur accès en les rendant plus solvables et crédibles. Une dizaine de centres de gestion post-récolte et de commercialisation ont été créés et sont opérationnels dans les zones d’intervention. Ces centres disposent chacun d’un comité de gestion composé de 7 membres dont 3 femmes. Les membres des comités de gestion de Sélingué et Madina Kouroulamini ont même été formés en gestion économique et financière simplifiée d’entreprises et sont en phase de se doter d’un plan d’affaires. D’autres types de formations ont été dispensés aux opérateurs, animateurs, agents des directions régionales d’agriculture, aux maintenanciers. Ces derniers sont aptes à utiliser et à assurer la maintenance des équipements de post-récolte et de transformation acquis par les groupements de producteurs. D’autres activités comme la formation en opérations post-récolte, à la gestion coopérative, en GPS, la mise à disposition des cartes de prestataires, la réhabilitation des magasins de stockage, la vente groupée des produits agricoles sur les sites identifiés sont, entre autres, des résultats obtenus à l’actif des bénéficiaires. Dr Juliana Rwelamira a visité les centres de gestion de Diomaténé, Koutiala, N’Golonia-naso, Koloto et Kondogola. Elle a constaté avec satisfaction que tous les centres disposent des équipements nécessaires à la bonne exécution de leurs missions comme les batteuses multigrains, les décortiqueuses de riz et d’arachide, de magasins de stockage et d’étuveuses de riz. Le même enthousiasme a été perçu au niveau du Projet d’Initiative d’urgence en vue d’accroître la production alimentaire au Mali. Face à la crise institutionnelle, sécuritaire et aggravée par la situation alimentaire qui a résulté de la mauvaise campagne agricole 2011-2012, le Royaume des Pays Bas a accepté de financer le projet d’urgence. Qui vise à réduire la vulnérabilité des producteurs/productrices aux contraintes de la production agricole (intrants, accès au crédit et au marché etc). Ainsi, la stratégie du projet d’urgence a été basée sur la diffusion à large échelle du modèle d’intensification de la production notamment l’utilisation des semences de variétés performantes, l’utilisation d’engrais appropriés, les doses et le mode d’application, le semis à la bonne date, le respect de la densité de semis et l’utilisation de la fumure organique. Le Projet fait recours également à la commercialisation des produits vivriers par l’utilisation des techniques améliorées post récolte, le stockage collectif et la vente groupée développés depuis 2002 par SG2000 en partenariat avec la Direction Nationale de l’Agriculture (DNA). Le Projet doit toucher 8100 producteurs et productrices des cercles de Banamba, Barouéli, Kati, Kolokani, Macina et Ségou et 257 organisations paysannes. Il vise à produire 11.933 tonnes de céréales sèches (maïs, mil, sorgho, riz pluvial, arachide et niébé) sur une superficie de 6000 hectares. Des intrants (engrais minéraux) et des semences de variétés améliorées sont fournis aux producteurs. Pour obtenir ces résultats, le projet a mis l’accent sur les organisations paysannes, les agro dealers, l’appui conseil fourni par l’encadrement. Le constat est satisfaisant s’est réjouie la directrice générale de SAA, car le projet a touché 6180 producteurs, produit 9850 tonnes de cultures vivrières. Il a également équipé les organisations paysannes de batteuses, décortiqueuses et de balances. Dr Juliana Rwelamira a particulièrement apprécié les efforts déployés par une organisation paysanne de Ouéléssébougou qui a réussi à ouvrir un compte bancaire et gère les revenus issus de leurs activités commerciales. Dr Juliana Rwelamira est repartie confiante en l’avenir. Elle garde l’espoir que le Mali pourrait gagner le pari de la sécurité alimentaire. Les appuis indispensables en engrais, semences, techniques culturales améliorées, transformation, commercialisation, une meilleure gestion coopérative doivent être maintenus.