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PM à Kayes: ‘‘ le gouvernement ajustera les priorités…’’
Publié le lundi 2 septembre 2019  |  Info Matin
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Le démarrage des travaux du tronçon Kati-Didiéni long de 160 km, la partie la plus dégradée de l’axe Kati-Kayes ; l’opérationnalisation d’une compagnie aérienne nationale, sont entre autres engagements pris par le Premier ministre Boubou Cissé à Kayes. Ce samedi, les propos du Premier ministre face à cette population Kayesienne exaspérée par l’état de sa route et l’arrêt de son chemin de fer ont été rassurants. « Aujourd’hui, nous sommes venus, pas pour faire des annonces populistes, nous sommes venus vous dire ce que nous sommes capables de faire dans les mois à venir », a-t-il dit. Le Dr Boubou Cissé a expliqué à ses hôtes que les attentes des populations sont nombreuses. Face à cela, il a souligné que gouvernement va avoir le sens des priorités, tout en prenant l’engagement qu’il ajustera les priorités à l’aune des besoins urgents identifiés. Il a annoncé une mission qu’il effectuera dans les cercles de Kéniéba et de Yélimané qui ne sont pas pris en compte dans le présent programme, dans les jours et semaines à venir.
Nous vous proposons un large extrait de son intervention.

Mesdames et Messieurs,
Je voudrais tout d’abord vous remercier pour l’accueil chaleureux que vous m’aviez réservé ainsi qu’à ma délégation. Je saisis l’occasion pour saluer très fraternellement toutes les populations, depuis notre départ de Bamako, qui nous ont exprimé leur fraternité, leur joie et ferveur d’espoir dans la pure tradition de la ‘’Djatiguiya’’ malienne.
Je ne suis pas surpris de cet accueil chaleureux, qui est l’émanation de la solidarité qui caractérise la région de Kayes. Au nom des ministres qui m’accompagnent et à mon nom propre, je vous dis merci. En retour, je voudrais vous transmettre également les salutations du président de la république, Ibrahim Boubacar KEITA, qui m’a mis en mission auprès de vous afin de permettre au gouvernement de s’enquérir de plus près des réalités de votre quotidien en chacun des cercles de la région de Kayes, d’être à votre écoute afin d’apporter les solutions, les meilleures, et les plus adaptées à vos attentes sans doute légitimes.
En décidant de rallier Kayes par la route, de parcourir les 7 cercles de la 1re région administrative du Mali, je n’ai nullement la prétention de vouloir accomplir un quelconque acte de bravoure encore moins venir en villégiature ou même d’effectuer une aventure périlleuse. Non, pour être sincère. En venant à vous ici, dans la capitale des Rails, au plus près de vous, j’entends marquer tout d’abord ma solidarité avec les braves populations de la région de Kayes.
Je tiens également à exprimer la solidarité du gouvernement de la république Mali face aux conditions extrêmement difficiles que vous éprouvez du fait de la dégradation dangereuse des RN3 et 4 ainsi que les pistes rurales en cette période hivernale qui sont les artères nourricières de la région de Kayes et par ricochet, l’une des veines nourricières de notre pays tout entier, le Mali. Nous le savons tous, la région de Kayes joue un rôle prépondérant dans l’économie du Mali de par sa position géographique, zone minière par excellence, bénéficiant d’une forte contribution de la diaspora. Je saisis l’occasion pour demander de prier avec nos hommes de foi pour un hivernage abondant et clément, un hivernage bienfaiteur, bienfaisant pour les cultures, pour les hommes de chaque terre et pour la nature.
Mesdames et messieurs,
Au-delà de cette expression de solidarité, en venant ici, le gouvernement entend également exprimer son sens de l’écoute, son sens de priorité et sa disponibilité à s’enquérir de vos difficultés qu’il n’ignore pas du reste, mais dont l’ampleur s’est accrue, ce dernier temps, du fait des phénomènes malheureusement indépendants de notre volonté. Dès lors, quoi de plus normal que de venir tâter, de plus près, la réalité du terrain afin d’envisager, dans les meilleurs délais, les solutions urgentes que nécessite l’ampleur de la situation.
Pour moi, il n’était pas question de resservir les recettes toutes faites, à partir de mes bureaux, à Bamako, où j’ai pris soin de recevoir tous ceux qui ont voulu répondre à l’invitation à aller échanger afin de poser le diagnostic le plus approprié à la situation.
Mesdames et messieurs,
La route Bamako-Kati-Kolokani-Didièni-Kayes est, comme vous le savez tous, une route vitale pour l’économie nationale. C’est donc une lapalissade que de le dire ici. Elle est devenue un corridor névralgique et surutilisé, depuis la crise ivoirienne de 2002, qui a vu le basculement du trafic routier national vers le port de Dakar, de manière drastique afin d’assurer l’approvisionnement correct de notre pays et l’écoulement de ses produits d’exportation vers les marchés sous régional et international. L’extrême densité du trafic routier ajoutée au non-respect de la charge à l’essieu et aux conditions climatiques extrêmes explique la dégradation prématurée des infrastructures routières construites en grande partie grâce à la solidarité internationale, mais aussi avec les ressources du budget spécial d’investissement de l’État. En décidant de visiter les différents cercles de la région de Kayes au moment où l’amertume et même l’exacerbation de la population riveraine se sont fait entendre jusqu’à Bamako, j’ai fait le choix de la responsabilité. Le gouvernement que je dirige ne souhaite pas se limiter aux effets d’annonce ni à des solutions cosmétiques encore moins à des mesures sommaires. Je suis venu, j’ai vu et l’État va agir et s’assumer en conséquence, à la hauteur des demandes. L’État va s’assumer à la hauteur de vos attentes qui est la dimension des défis auxquels la région est confrontée. Il avait été annoncé que dans quelques jours les travaux vont débuter, dans 3 semaines, suite aux échanges et aux rencontres que nous avons même avec les services techniques, les partenaires et les entreprises ; cette échéance va être ramenée plutôt en raison de l’extrême urgence que j’ai moi-même constatée.
Mesdames et messieurs,
Le désenclavement intérieur et extérieur du pays, qui est une priorité du gouvernement du Mali, s’inscrit dans le programme du président du Mali notre « Grand Mali avance ». L’État du Mali prendra toutes les mesures publiques dans les délais les plus courts pour engager les travaux de construction, rénovation de la RN3 et de la RN4. Au-delà de la région de Kayes, le gouvernement accorde ordre de priorité élevée au désenclavement intérieur et extérieur de notre pays pour assurer la sécurité et la continuité de son approvisionnement correct en produits vitaux et en denrée de première nécessité. Dans ce cadre, il a élaboré un vaste programme d’infrastructures routières destiné à relier les régions, les unes aux autres et à connecter les zones de production aux zones de consommation. Le gouvernement est conscient que Kayes partage hélas la même fortune que d’autres villes du Mali. Je pense particulièrement à la route Sévaré-Gao ; Goma Coura-Tombouctou ; Macina-Téninkoun-Diafarabé ; Kangaba frontière guinéenne ou la route Bourem-Kidal, frontière algérienne et toutes les routes que vous venez de citer ici cet après-midi. Et que nous avons bien entendu.
L’État travaille inlassablement à réunir les conditions de leur financement. Malis la situation sécuritaire empêche la réalisation correcte ou la poursuite effective ; quand bien même, le financement est parfois disponible. De gros chantiers devront voir le jour pour relier le sahel occidental à la zone Office du Niger ; la route du poisson au Delta central du Niger, Douentza à Tombouctou et Taoudéni via la route du sel ; Ansongo-Ménaka à la frontière avec le Niger.
Au-delà des infrastructures routières, le gouvernement travaille au quotidien pour la mise aux normes très prochainement des différents aéroports dans notre pays. Il travaille à la recherche d’investissement pour développer le trafic voyageur à partir de l’aéroport Dag Dag de Kayes. Il a été dit ici que l’aéroport Dag Dag est hors service, ce n’est pas exploité. Je voudrais rectifier légèrement cela, cet aéroport, Mesdames et messieurs, est en service.
Au premier semestre 2019, il y a eu plus de 56 vols au départ avec un peu plus de 300 passagers au départ et à l’arrivée. Ce qui n’existe pas aujourd’hui, et ce sur quoi le gouvernement est en train de travailler, est peut-être une compagnie privée qui va assurer de liaison entre Bamako-Kayes et entre Bamako et les différentes villes de la région de Kayes ou les différentes villes sur le territoire national. Ce travail est en cours, soyons un peu patient et inchallahou dans les prochains mois à venir, nous pourrions voir cela.
J’ai vu dans la salle, on parle de 300 millions simplement pour mettre en place une compagnie aérienne. Je pense que c’est ce que le monsieur est venu dire tout à l’heure et la pancarte que je vois là-bas. Nous sommes là pour que nous puissions travailler dans la confiance, toute personne qui vous a dit cela, ne vous a pas dit la vérité.
Pour mettre, en place une compagnie aérienne nationale, l’État en train déjà de travailler sur ça. Nous sommes partis, le ministre de Transport est là, jusqu’aux Émirats arabes unis pour chercher des capitaux étrangers pour venir investir avec l’État dans la création d’une compagnie nationale qui pourrait desservir Bamako et Kayes. Cette compagnie a été créée, elle existe. Les premiers investissements ont été faits, certains avions ont été acquis déjà. Mais nous sommes dans une communauté régionale qui à sa régulation, nous sommes dans une communauté internationale qui est l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) qui a ses régulations. L’OACI demande au moins 4 à six mois pour nous donner le droit à cette compagnie de pouvoir être opérationnelle. Donc, nous sommes en train de travailler sur ça, Inch Allahou ! Nous espérons que cette compagnie sera là dans les six mois à venir. On a déjà fait deux mois. Nous espérons que nous allons avoir cette réponse de l’OACI dans les prochains mois et nous verrons quelques avions voler entre Bamako et Dakar, entre Bamako et Kayes pour amener vos parents qui viendront de la France et d’ailleurs, dès qu’ils sont à Bamako, ils pourront directement continuer sur Kayes. Là où je veux en venir, c’est qu’il faut faire attention avec les chiffres. Rien que pour mettre en place une compagnie aérienne, il faut une caution de 4 milliards de F CFA. Donc, toute personne qui vous dit avec ‘’300 millions de F CFA, on peut mettre en place une compagnie aérienne qui vole entre Bamako et Kayes, vous aura induit en erreur’’.
Le ministre des Transports là, c’est de l’information publique que vous pourriez avoir au niveau de l’ANAC ou de n’importe quelle autre structure qui travaille sur les questions aéroportuaires.
Donc, sur la question de l’aéroport, l’aéroport en lui-même n’a pas de problèmes. Nous qui sommes là aujourd’hui, on aurait pu prendre un avion de Bamako pour venir atterrir à Kayes Dag-Dag. Ça, c’est déjà possible. Donc, l’aéroport est opérationnel ; c’est un aéroport qui est déjà aux normes qui sont établies par l’ASECNA de l’OACI. Maintenant, travaillons ensemble pour que cette compagnie, que nous espérons, va voir le jour, dans les prochains mois, puisse effectivement voir le jour.
Mesdames et Messieurs, les priorités, c’est vrai, sont nombreuses et les attentes sont encore plus fortes et pressantes. Je voudrais vous rassurer que le gouvernement n’abdiquera pas devant les difficultés ; il ne capitulera pas face aux défis conjoncturels. Le temps peut paraitre long aux yeux de certains, mais le gouvernement que j’ai la chance de diriger ne se complaira pas dans l’indifférence ni dans la résignation. Nous devons avoir le sens des priorités. Et je donne l’engagement que le gouvernement ajustera les priorités à l’aune des besoins urgents identifiés. Nous devons cultiver la foi en l’avenir et la persévérance dans l’effort pour sortir notre beau pays, notre grand pays de la turbulence dans laquelle il se trouve. Nous y arriverons certainement avec l’aide de Dieu, dans l’effort, dans l’union des filles et de fils de notre pays face aux défis qui menace la cohésion et l’unité. Nous devons canaliser nos énergies, canaliser l’énergie, l’enthousiasme et la vigueur de notre vaillante jeunesse en les orientant le combat de la paix, de l’unité nationale, de la cohésion nationale, de la justice sociale de la bonne gouvernance et du redressement de notre pays. C’est le sens de la mobilisation citoyenne que nous avons vue çà et là, dans l’ordre et la discipline. Aux côtés des acteurs politiques et de la société civile, on veillera à impliquer tous les segments de notre société dans les moments à venir sur le dialogue politique inclusif pour poser les nouveaux du contrat politique national et du consensus. C’est le sens de notre engagement dans l’action publique, c’est également le sens des orientations et des directives que le chef de l’État a donné au gouvernement bâtir un Mali nouveau, un Mali d’espérance débarrassé de l’instabilité et de l’insécurité. Un pays ouvert sur le monde et profondément ancré dans ses valeurs sociétales et sa culture multiséculaire.
Je ne saurais terminer mes propos sans parler de l’entente entre les communautés de la région de Kayes au regard des incompréhensions apparues, ces derniers temps dans la région, susceptibles des blocages à tout développement. Aussi, remercier et féliciter la diaspora pour sa forte contribution à l’économie du pays. J’invite la jeunesse à s’éloigner des aventures malheureuses de la migration clandestine.
Dans les semaines à venir, inch Allah, j’effectuerais une mission dans les cercles de Kéniéba et de Yélimané qui ne bénéficient pas de cette visite en raison des contraintes de l’agenda, mais aussi de la spécificité de ces cercles. Je l’ai déjà dit dans un autre cadre, je suis, et je le pense, avec l’ensemble des membres du gouvernement, nous sommes des serviteurs de l’État. Et ce que nous demandons ici, à vous ici présents, c’est de nous aider à mieux servir ce peuple. Je pense que vous en avez les moyens. On ne pourra bien le servir que dans le respect, dans la transparence, dans la confiance et dans l’union des cœurs, on en a besoin. Et aujourd’hui, nous sommes venus, pas pour faire des annonces populistes ; nous sommes venus vous dire ce que nous sommes capables de faire dans les mois à venir. Et dans cela, ce que nous sommes capables de faire, il y a cette question de la route la (RN3), en particulier, son tronçon allant de Kati jusqu’à Didiéni long de 160 km. C’est le tronçon le plus dégradé. Et nous avons pris l’engagement qu’à partir de la semaine prochaine, les travaux vont pouvoir démarrer sur ce tronçon. C’est des travaux dit d’urgence vu l’état de dégradation de cette route, ce sont des travaux que nous appelons des travaux d’entretien lourds. Ça devrait permettre d’ici six mois maximum à ce que cette route soit puisse être praticable et que les véhicules puissent circuler sans problème. Ce sera une route d’une qualité que sera capable au moins pendant deux ans, voire plus, d’accueillir le trafic qui est celui que nous avons aujourd’hui. Une fois cela fait, ça va nous permettre de continuer les travaux sur le même tronçon, mais dans le cadre du marché initial qui avait été signé et dont le coût s’élève à 74 milliards de F CFA. Et serait une route de bien meilleure qualité qui va durer près de 15 à 20 ans. Donc, la solution que nous avons trouvée pour répondre à votre demande est une solution temporaire, et c’est une solution qui pourra nous donner une route praticable, bonne à la circulation à la circulation d’ici six mois maximum.
À côté de cela, il y a la RN4, la route Kouala-Nara, le financement est obtenu, ce n’est pas un financement de l’État malien, c’est un financement d’un de nos partenaires techniques et financiers et les dispositions ont été prises pour faire passer le marché. Mme la ministre de l’Équipement est là, nous pensons que, compte tenu de l’état d’avancement de cette procédure de passation des marchés, la route Kouala-Nara pourra commencer avant la fin de l’année, inch Allah.
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