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Blaise Sangaré, Président de la CDS Mogotigiya: ‘‘ il nous manque une classe politique capable de vendre l’espoir aux Maliens’
Publié le lundi 2 septembre 2019  |  Info Matin
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© aBamako.com par A S
Atelier à l`intention des militants du CDS Mogotiguiya
Le parti CDS Mogotiguiya a organisé un atelier à l`intention de ses militants le 24 Septembre 2016 à l`AGETIC.
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Le dialogue politique inclusif ; la création de nouvelles dynamiques au sein de la Majorité, à travers une harmonisation des points de vue ; la nouvelle vocation de EPM ; le retour aux fondamentaux pour les Partis politiques ; le nécessaire dialogue entre acteurs politiques pour éviter l’exclusion, sont les principaux axes développés par Mamadou Bakari SANGARE dit Blaise, Président de la CDS, dans une interview qu’il a bien voulu nous accorder à l’issue de sa rencontre avec une délégation de l’ADEMA/PASJ au siège de son Parti.

Info-Matin : Vous venez d’avoir des échanges avec une délégation de l’ADEMA/PASJ conduite par son Président Tiémoko SANGARE. Dans quel cadre est-elle placée ?

Blaise SANGARE : nous plaçons cette rencontre dans le cadre de la nécessaire concertation entre les acteurs politiques qui doit être une tradition politique, parce que cela procède du renouvellement des idées, cela procède aussi de la réflexion pertinente autour des actions, des sujets qui sont de grande préoccupation nationale. Vous savez bien que parmi ces préoccupations, il y a l’amorce du dialogue politique initié par le Président de la République qui est un événement majeur, parce que déterminant pour définir les actions, les engagements, baliser de nouvelles actions politiques dans notre pays. Donc il fallait que même si c’est de façon interne à cette Majorité qu’il y ait ce travail entre acteurs pour harmoniser les points et créer de nouvelles dynamiques, même au sein de cette Majorité. Parce que l’ADEMA a son approche de la question qui est évidemment la participation à ce Dialogue et à sa réussite et son approche c’est aussi comment inviter les autres Partis politiques, je dis bien Partis politiques, qu’ils soient de la Majorité ou de l’Opposition, comment faire qu’ils adhèrent à ce Dialogue politique inclusif. Donc, ça, c’est essentiel.
Ensuite, comment harmoniser nos avis sur les grandes questions qui sont dans les TDR déjà proposés. Est-ce qu’il y a des priorités dans ces termes de référence ? Est-ce qu’on peut avoir des avis politiques communs sur telle ou telle thématiques ? Ce sont des choses que nous devons faire avant que les débats soient vraiment ouverts. Ça peut être une façon de raccourcir les délais ; ça peut être une façon de préciser les objectifs. Donc, je crois que cela était essentiel et l’ADEMA, de ce point de vue, a déjà ses points d’analyse que nous avons mis en face de ce que nous nous avons pour trouver une bonne articulation.

IM : Ce week-end, nous avons vu une Majorité déchirée : le RPM qui organise sa conférence régionale du District, l’ASMA sa journée de réflexion, et l’EPM ses 4es assises ; le tout avec le même ordre du jour à savoir le Dialogue politique. Dans ces conditions, quelle sera la qualité de la participation de EPM à ce Dialogue politique ?
BS : je pense que EPM a vécu et EPM doit vivre. EPM a vécu parce que dans sa vocation première, c’était de créer un ensemble politique pour soutenir la candidature du Président de la République Ibrahim Boubacar KEITA dont on voulait renouveler le bail. Tel est le point de convergence : nous avions un candidat commun, nous avons soutenu ce candidat, nous avons animé la campagne, nous avons contribué à renouveler son mandat. Ça, c’est l’EPM qui a vécu.
EPM doit vivre, à notre avis, c’est maintenant une reformulation de EPM pour animer le mandat du Président de la République, le mettre en lumière et le conduire à terme, afin d’avoir une démocratie pacifique et afin d’avoir une démocratie de développement. Donc, moi je dis ce que je pense de EPM, à savoir cette nouvelle vocation que nous devons lui insuffler. C’est cette dynamique qui vient d’être amorcée, parce que les acteurs politiques se concertent pour trouver ce qu’il y a de mieux à faire. Si j’ai un avis pour le préciser tout de suite ma réflexion, c’est parce que nous, à la CDS, nous voulons un EPM politique, un EPM composé de Partis politiques suffisamment représentatifs qui peuvent porter l’action politique ; parce qu’aujourd’hui, ne nous voilons pas la face, c’est ce qui nous manque. Il nous manque une classe politique capable de donner des idées, de renouveler les idées, de vendre l’espoir au peuple malien, de porter les actions politiques, parce que nous avons vocation de le faire, nous avons la mission de le faire et nous nous sommes engagés à le faire. Ça, c’est EPM qui doit vivre, ça, c’est par exemple l’avis de la CDS que nous avons versé au dossier de cette rencontre. Je crois que c’est cette nouvelle dynamique que nous voulons insuffler et dans laquelle nous sommes engagés au côté de l’ADEMA et d’autres Partis politiques qui sont parties prenantes aussi de cette vision.

IM : Vous avez parlé de portage. Ce qui suppose aussi de vulgariser le dialogue. Or, il y a une certaine confusion jusque-là entre Dialogue politique inclusif et Dialogue national inclusif. Quelle est votre action dans le sens de la clarification ?
BS : Dans le sens de la clarification, moi je préconise que l’ensemble de la classe politique se retrouve, sans clivage, dans un premier temps. Parce que dès lors qu’on se constitue Parti politique, on se donne la première mission qui est de former les citoyens et de contribuer au suffrage chaque fois que cela est requis. Donc, si tel est le cas, nous avons des points médians qui nous lient. Revenons d’abord à l’essentiel et posons la question fondamentale de savoir qu’est-ce que nous devons faire pour créer cette convergence au niveau des différents fils de ce pays. Maintenant, c’est un dialogue politique inclusif, à ce niveau que nous, nous devons porter en tant qu’acteurs politiques.
Maintenant, comment harmoniser les points de vue, cela dépend des termes de référence, parce que le Mali n’est pas que politique, le Mali c’est aussi économique, le Mali c’est aussi social. Moi je dis à ce moment-là, le Dialogue est suffisamment ouvert, suffisamment porteur pour redéfinir toutes nos préoccupations, les mettre par ordre de priorité et y aller ensemble.

IM : Depuis le lancement de ce processus de DIP, on s’évertue à préciser que ce n’est pas une conférence nationale bis, en sachant ce que cela implique. Alors, ce dialogue qui sera élagué des questions essentielles selon nos sources tels l’Accord, la gouvernance dans son ensemble, la gestion sécuritaire, quelle en sera l’intérêt ?
BS : personne n’a dit que l’Accord d’Alger, la gouvernance, la sécurité sont élagués. Ce sont des questions essentielles sur lesquelles évidemment les acteurs politiques et d’autres donneront certainement leurs avis et seront des forces de proposition pour mieux orienter l’action des Partis politiques et des gouvernants en général. Ça, je vous l’atteste. Je suis même étonné qu’on dise que le dialogue va se tenir abstraction faite de ces questions que je souligne comme majeures.

IM : Dans vos propos, vous semblez accorder une grande importance à l’inclusivité. Or, on le voit, certains sont jusque-là en marge du processus de Dialogue politique et il y a encore beaucoup d’effort à déployer pour les amener…
BS : voilà, une proposition serait si les acteurs politiques se mettaient ensemble, comme je le disais, pour déjà faire l’inventaire de toute la problématique ; ensuite, mettre le doigt sur ce qui est essentiel et ce qui peut ne pas l’être. Un exemple dont nous venons de discuter avec l’ADEMA séance tenante, serait qu’on peut élaguer beaucoup de sous-points qui ne sont pas d’intérêt majeur et immédiat et nous attaquer à l’essentiel. Sur l’essentiel, je doute que des acteurs politiques de bonne foi ne puissent pas s’entendre. Mais, cela ne peut se faire que si nous nous mettons tous ensemble. Abstraction faite de notre appartenance à la Majorité ou à l’Opposition, mais que nous prenions conscience de notre rôle d’acteurs politiques, que nous puissions réfléchir à des questions posées et dire que cela est essentiel, cela est immédiat pour nous et faire des propositions et l’application desquelles proposition peut nous sortir de l’ornière. Là, la classe politique a bien des points communs, des questions d’intérêt commun. Il s’agit pour nous de ne pas en proposer, mais de les ressortir ensemble, de les présenter ensemble, de les présenter à nos populations, que la classe politique puisse se définir par rapport à la société civile. Ça, c’est d’abord une de nos premières préoccupations. Que nous puissions prendre en charge les questions d’orientation pour notre pays, un devoir de gestion et de sauvegarde de notre pays. Là, c’est commun à tous les Partis politiques. Mais encore une fois, nous avons parlé de la nécessité de nous mettre ensemble.

IM : Est-ce que le Triumvirat dans la composition que nous lui connaissons est qualifié pour conduire le Dialogue politique inclusif ?
BS : le Triumvirat est une force de modération, mais pas d’exécution, ce sont des médiateurs. Ils ont été installés comme tels. Maintenant, le débat doit se faire entre acteurs politiques. À l’intérieur de ce dialogue, des propositions peuvent sortir des choses qui n’étaient pas attendues. C’est une œuvre humaine d’intelligence. Les gens mis ensemble peuvent féconder des pistes que nous n’avions pas vues, faire des propositions auxquelles on ne s’attendait pas. Mais pourvu qu’on se mette d’abord ensemble. Nous nous disons aujourd’hui que la classe politique doit être la première à se ressaisir.

Par Bertin DACKOUO
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