Le président du Rassemblement pour le développement du Mali (Rpdm), non moins ex-Premier de pleins pouvoirs de la transition, Dr. Cheick Modibo Diarra, a procédé vendredi dernier au lancement de sa campagne au Stade du 26 mars de Bamako. C’était au cours d’une cérémonie riche en couleurs qui a rassemblé les ténors du parti, les formations politiques amies et une foule nombreuse. Une cérémonie qui a également permis au candidat Diarra de dévoiler les axes majeurs de son projet de société.
Cheick Modibo Diarra
Cheick Modibo Diarra
Depuis son éviction de la Primature, l’astrophysicien Cheick Modibo Diarra était rentré dans son mutisme. Il vient de le rompre à la faveur de la campagne présidentielle. Dans son projet de société, il promet aux Maliens, s’il est élu président de la République, d’œuvrer à l’autosuffisance alimentaire à travers la modernisation du secteur agro-pastoral et de porter le nombre de nos forces armées et de sécurité à 50 000 hommes pour mieux répondre aux aspects sécuritaires du pays.
Une fois à Koulouba, il installera dans chaque ministère un Secrétaire permanent qui ne fera pas partie de l’équipe du ministre, mais qui rendra des comptes directement à l’Assemblée nationale, notamment sur les dépenses.
En ce qui concerne le développement agricole, Dr. Cheick Modibo Diarra propose : «D’abord, le choix des semences, l’utilisation judicieuse des engrais, et troisièmement, petit à petit, et selon les moyens de l’Etat, amener la mécanisation. J’ai essayé une semence de maïs qui donne entre 10 et 12 tonnes à l’hectare. L’idée, c’est de dégager un budget la première année, faire en sorte que chaque village du Mali puisse cultiver au moins dix hectares de ce maïs. C’est un maïs que j’ai acheté qui vient d’Afrique du Sud».
Par rapport à la santé des Maliennes et des Maliens, envisage de lancer des campagnes de prévention ; de construire 300 centres de santé de proximité et d’inciter les médecins à s’installer en zone rurale. En matière d’éducation, il renforcera les secteurs jugés prioritaires pour la société malienne. «Nous avons besoin de médecins, d’ingénieurs agronomes, d’enseignants bien formés, d’ingénieurs pour les infrastructures. Nous avons également besoin d’administrateurs qualifiés, qui connaissent le droit et qui connaissent l’administration», révèle-t-il.
En outre, il a promis de construire des routes et d’installer des fermes solaires d’Etat. Il ambitionne aussi de multiplier par quatre les effectifs de l’armée et de construire de nouvelles casernes dans le nord. Quant à la justice, il entend la reformer en profondeur, notamment en mettant en place un Vérificateur général des juges. Lequel sera chargé de contrôler l’action judiciaire dans notre pays. Une ambition noble, mais qui demande de gros moyens. Cheick Modibo a-t-il les moyens de ses ambitions ? A condition d’abord qu’il parvienne à convaincre les Maliens pour le conduire sur la Colline du pouvoir.
E. BRUNO