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Dialogue politique : Une parodie ?
Publié le mardi 3 septembre 2019  |  La Relance
Conférence
© aBamako.com par MS
Conférence de presse du Triumvirat du Dialogue Politique Inclusif
Bamako, Le 17 juillet 2019 dans la salle de conférence du Médiateur de la République. Installé le 25 juin 2019 par le président de la République, le Triumvirat en charge de la facilitation et de la conduite du Dialogue Politique Inclusif, a rencontré les hommes des médias dans le cadre d`une conférence de presse au cours de laquelle il a parlé des rencontre entre les anciens présidents, anciens premiers ministres et forces vives
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La polémique autour du dialogue politique en gestation s’amplifie à mesure que l’on avance dans sa préparation. Et cela malgré l’avalanche de discours rassurant des autorités et des personnes ressources désignées comme facilitateurs.
A priori, le caractère inclusif du futur dialogue politique affirmé à maintes reprises par le président de la République Ibrahim Boubacar Keita n’a pas pu dissiper les craintes et le scepticisme d’une bonne partie de l’opinion nationale qui persiste à croire que l’organisation d’un tel évènement ne vise qu’à légitimer les projets et reformes chers au pouvoir en place. Après l’accord pour la paix, la conférence d’entente nationale, s’achemine-t-on vers une nouvelle désillusion ? Pour de nombreux observateurs et intellectuels nationaux se fondant sur une analyse du document TDR faisant office de feuille de route, le futur dialogue politique ne sera qu’une parodie à cause de la grande confusion entretenue par le pouvoir en place autour du concept dialogue politique inclusif.
De l’annonce du dialogue politique au début des préparatifs, l’évènement a perdu les mots qui le faisaient passer pour l’ultime chance pour les Maliens d’amorcer un nouveau départ axé sur les préoccupations de l’ensemble de la population. Il n’est plus question de souveraineté dudit dialogue. Comme la conférence d’entente nationale, l’application des conclusions du futur dialogue politique relèvera de l’unique et de la seule discrétion du président de la république en occurrence le Mansakè Tountourou. Cela est loin d’être la seule déception pour l’opinion qui s’attendait à un dialogue franc et sincère sur l’état de la nation. Le dialogue politique en gestation ne traitera que des sujets relatifs à la révision constitutionnelle, la révision des conclusions de la conférence d’entente nationale, le calendrier électoral même si ce dernier point se trouve noyé dans une confusion sémantique dont le pouvoir a le secret.
Le peuple profond, cheville ouvrière, doit se contenter des représentants sans doute cooptés comme d’habitude pour légitimer le dialogue et permettre au pouvoir d’œuvrer en toute sérénité. De plus en plus, des voix s’élèvent pour dénoncer les conditions de préparation et d’organisation du dialogue politique. Toute porte à croire que le régime s’achemine vers un autre fiasco qui élargira le fossé déjà grandissant entre les couches de la population préoccupées en majorité par la crise sécuritaire et la menace graduelle de famine. A moins que le pouvoir se ravise, la montagne accouchera une fois de plus d’une sourie. Comment peut-on organiser un dialogue politique sans parler de gouvernance, de corruption, de la réforme de l’administration et de la saine répartition des ressources du pays ? Au regard de la feuille de route, le pouvoir a superbement ignoré ces préoccupations majeures qui sont à la base de la crise multiforme que traverse le pays. On constate dès lors que le dialogue politique qui se voulait inclusif a été vidé de sa substance pour le conserver que les projets présidentiels au mépris des aspirations profondes du peuple. A défaut de tirer les enseignements du passé pour une fois de plus, IBK n’est-il pas sur le point de gâcher l’opportunité de fédérer l’ensemble des Maliens autour du Mali ? Certes, les projets politiques d’envergure n’ont jamais fait unanimité, mais cela n’autorise pas à ignorer les remarques et suggestions des voix discordantes. A l’allure où vont les préparatifs du futur dialogue politique, il ne serait pas exagéré de dire qu’il n’y a plus de place pour d’autres avis.
La rédaction

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