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Mamadou Traoré, président du parti Union : «Le mandat d’IBK laisse à désirer jusqu’à preuve du contraire»
Publié le mercredi 4 septembre 2019  |  le wagadu
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© aBamako.com par A S
Cérémonie d`Investiture du président de la république
Bamako, le 4 septembre 2018 Le président réélu du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, a été investi à Bamako pour un second mandat au palais de la culture
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«Nous n’avons au contraire vu que des massacres, des révoltes, la grogne sociale et les crises politiques», fustige Mamadou Traoré. «L’an un du second quinquennat d’IBK n’a pas permis de voir une avancée considérable», regrette-t-il par ailleurs.

Mamadou Traoré, président du parti Union, était le plus jeune candidat à l’élection présidentielle de 2018. Au lendemain de l’élection, dont il a déploré les conditions d’organisation, son parti et d’autres formations politiques ont créé la COFOP, qui s’oppose (toujours) à la prorogation du mandat des députés.

Mamadou Traoré -que nous avons rencontré en marge de l’atelier organisé par la Cofop sur les termes de référence du dialogue politique inclusif- estime que le but de la politique est de trouver des solutions aux problèmes de la cité. Celui qui affirme avoir plein d’espoir pour un Mali meilleur regrette que «l’an un du second quinquennat d’IBK n’a pas permis de voir une avancée considérable.»

Avant de rentrer dans le vif du sujet, quelle est votre réaction à propos du blocus de la route de Kayes-Bamako par les jeunes de Kayes, Kati, Kolokani, et bien d’autres qui demandaient sa réhabilitation ?

Mamadou Traoré : Cela veut dire qu’il y’a mal gouvernance. C’est dire que la gouvernance ne consiste pas à faire face aux urgences. La gouvernance d’une République se fait avec des idées claires et une vision. C’est dire qu’il ne faut pas laisser le peuple laisser éclater son mécontentement pour ensuite venir chercher des solutions.

Une route aussi importante et essentielle que celle de Kayes ne doit attendre que la population se lève pour demander sa réhabilitation. Je soutiens ce mouvement puisque nous avons besoin de route. D’autant que le désenclavement est un des facteurs du développement.

Revenons à la politique. Comment se porte aujourd’hui l’Union, votre parti politique ?

M. T: Le parti Union se porte très bien. Il est l’un des plus jeunes partis créés qui a participé à l’élection présidentielle de 2018, dont le porte- étendard était Mamadou Traoré, le plus jeune candidat.

Vous vous êtes révélé au grand public lors de l’élection présidentielle de 2018. Une année après, qu’est-ce que cela a changé dans votre vie ?

M. T: Nous sommes, au niveau du parti et moi-même, sommes en train de porter notre pierre à l’édifice commun. Faire de la politique, c’est contribuer à l’amélioration de la vie de sa cité.

Nous sommes dans un regroupement (Ndlr : la Coalition des forces patriotiques, un regroupement de partis politiques) qui dénonce à longueur de journée les violations de notre Constitution et de nos institutions. Le cas flagrant constitue la prorogation du mandat des députés dont les mandats ont pris fin depuis le 31 décembre 2018.

Justement, une année, jour pour jour, après la reconduction du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, quel regard portez-vous sur l’an un de son second quinquennat ?

M. T: D’abord, le déroulement de l’élection présidentielle de 2018 n’était pas à hauteur de souhait. Nous avons à l’époque violemment dénoncé. Nous avions été les premiers à décrier cette façon d’organiser les élections. Mais voilà, cela est désormais derrière nous.

Toutefois, l’an un du second quinquennat n’a pas permis de voir une avancée considérable. Nous n’avons au contraire vu que des massacres, des révoltes, la grogne sociale et les crises politiques. Pour nous, le mandat d’IBK laisse à désirer jusqu’à preuve du contraire.

Votre regroupement, la COFOP (Coalition des forces patriotiques), est l’un des signataires de l’Accord politique de gouvernance. Quatre mois après sa signature, qu’en pensez-vous ?

M. T: L’Accord politique de gouvernance est une bonne chose s’il est appliqué à hauteur de souhait. C’est nous qui sommes demandeurs de cet Accord. Il peut permettre au pays de sortir de l’ornière si toutes les parties prenantes s’y mettent. Mais nous constatons qu’il est en train d’être violé par le gouvernement.

Nous avons saisi le Premier ministre à travers une lettre pour dénoncer la manière de faire les choses. La prorogation du mandat des députés viole selon nous l’Accord politique. Nous estimons que cette prolongation devrait être versée au débat politique qui se pointe à l’horizon.

Au-delà de la prorogation du mandat des députés, quels autres griefs avez-vous contre son application ?

M. T: Les articles de l’Accord politiques sont clairs. C’est l’opposition et la majorité qui se mettent désormais ensemble afin de trouver des solutions aux problèmes maliens. Cela ne pourrait donc se faire que dans une transparence et une sincérité. Nous remarquons que nous sommes pris pour des faire-valoir dans la prise de décision. Nous avons été saisis pour la prorogation du mandat des députés. Mais malheureusement, notre décision n’a pas été prise en compte. Ils ont décidé comme ils entendaient.

Par rapport à l’organisation du dialogue, c’est vrai que nous avons été saisis, mais nous n’avons pas donné notre avis à cette manière de faire, que nous désapprouvons.

La COFOP, dont vous êtes membre, a adressé une lettre au Premier ministre pour annoncer son retrait du processus d’organisation du dialogue politique inclusif. N’est-ce pas une manière pour la COFOP de se dédire ?

M. T: Non, non, pas du tout ! Nous sommes dans un atelier pour l’organisation du dialogue politique. Je rappelle que c’est nous qui sommes demandeurs. Nous n’avons pas dit que nous n’allons pas participer au dialogue politique inclusif.

Mais nous avons suspendu notre participation au comité d’organisation. Parce que des sous-commissions sont créées sans commission mère. Et les sous-commissions créées sont mises sous la tutelle des ministères en charge de la Décentralisation et des Maliens de l’Extérieur.

Nous avons estimé que les choses ne fonctionnent pas bien. Nous n’allons pas porter une casquette que nous n’avons pas conçue. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes retirés du comité d’organisation du dialogue politique inclusif.

Justement, quelle appréciation faites-vous des termes de référence du dialogue politique inclusif ?

M. T: Nous sommes en train de faire un atelier sur les termes de référence. Vous aurez au moment venu les résolutions dudit atelier qui va donner la position de la COFOP.

Interview réalisée par Abdrahamane Sissoko
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