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L’industrie des faux médicaments La valeur du marché mondial estimée à 200 milliards de dollars en 2018, selon le groupe Enact
Publié le mercredi 4 septembre 2019  |  lejecom
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200 milliards de dollars, d’après le groupe Enact, c’est la valeur estimée du marché mondial des faux médicaments en 2018. Ce phénomène, devenu désormais une véritable industrie lucrative, représente un énorme défi à relever pour les gouvernements. L’Afrique, qui reste jusqu’à présent le continent le plus touché par ce trafic, paie un lourd tribut chaque année, en milliers de vies humaines, mais aussi en pertes économiques.




l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit les faux médicaments comme des produits médicaux de qualité inférieure ou falsifiés. Ces derniers se retrouvent généralement dans le circuit informel mais affectent également le circuit formel de la distribution de produits pharmaceutiques.

D’après l’OMS, 42 % des cas détectés de produits pharmaceutiques, inférieurs aux normes ou falsifiés, ont été identifiés en Afrique, principalement dans la région subsaharienne. Ces chiffres placent le continent africain en tête des régions les plus exposées aux ravages des faux médicaments, loin devant les Amériques et l’Europe, avec 21% des signalements. En 2017, 1 médicament sur 10 en circulation dans les pays sous-développés était faux.

Les études et saisies menées dans le cadre des opérations de lutte contre les faux médicaments indiquent que la plupart des produits contrefaits, inondant le marché africain, proviennent d’Asie.

D’après l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (UNODC), les cinq principales origines des médicaments frauduleux et contrefaits sont la Chine (60%), suivie de l’Inde, du Paraguay, du Pakistan et… du Royaume-Uni. Ceux-ci pénètrent le marché africain par les ports, notamment ceux ouest-africains qui sont parmi les plus affectés par le phénomène.

En septembre 2016, près de 126 millions de faux médicaments ont été saisis par l’Organisation Mondiale des Douanes dans seize ports africains. Le Nigeria, qui représentait la destination finale de 35% de ces saisies, est reconnu, depuis lors, comme étant la principale porte d’entrée de faux médicaments sur le continent.

Un terreau fertile pour la contrefaçon

Si l’Afrique est aujourd’hui la destination principale de la plupart des faux médicaments fabriqués dans le monde, c’est parce qu’elle offre un environnement idéal pour la prolifération d’un tel fléau.

L’une des principales causes de la forte présence des faux médicaments en Afrique est la disproportion notée entre le prix élevé des produits pharmaceutiques de qualité et le faible pouvoir d’achat des populations africaines. Alors que le continent ne produit quasiment pas de médicaments (environ 3% de la production mondiale), les pays africains enregistrent des prix à la vente excessivement élevés.

Les médicaments génériques sont vendus jusqu’à 30 fois plus cher dans des pays comme la Zambie, le Sénégal ou la Tunisie, comparativement à des pays plus développés comme le Royaume-Uni ou les Etats-Unis.

Au-delà du coût élevé des produits pharmaceutiques vendus sur le continent, la prolifération des faux médicaments est également due à la faiblesse de la règlementation dans les pays du continent. La corruption et le manque de contrôle au niveau des douanes africaines facilitent également l’entrée illégale des faux médicaments sur le continent.

La faiblesse du contrôle exercé par les Etats sur l’industrie et la distribution pharmaceutiques entraîne une invasion des marchés, même formels, par les médicaments de faible qualité, voire nocifs.

Un marché, dont l’explosion sur le continent est facilitée par la porosité des frontières interétatiques, qui favorise la circulation de ces produits contrefaits entre les pays africains.

Des conséquences socio-économiques désastreuses

Malheureusement, ce trafic engendre des conséquences sociales et économiques désastreuses pour les Etats africains.

En effet, les faux médicaments ont des conséquences sur la santé des individus qui les prennent. Lorsqu’ils ne prolongent pas la maladie, ils créent des soins inutiles, des arrêts de travail prolongés, voire la mort. D’après la London School of Hygiene and Tropical Medicine, entre 64 000 et 158 000 décès liés au paludisme sont causés, chaque année, en Afrique subsaharienne, par les faux médicaments. Une étude de l’université d’Edimbourg indique qu’entre 72 000 et 169 000 enfants décèdent probablement chaque année d’une pneumonie traitée avec des antibiotiques de qualité inférieure ou falsifiés.

Source: Lejecom
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