Les juges d’instruction en charge de l’affaire ont réussi à obtenir la déclassification de centaines de documents des renseignements français, qui révèlent les graves contradictions des autorités.
Dans cette affaire, "tout doit être connu".
Ce sont les mots de François Hollande qui, à plusieurs reprises lorsqu’il était président de la République, a rencontré les proches des journalistes assassinés Ghislaine Dupont et Claude Verlon, kidnappés le 2 novembre 2013, vers 13 h, en plein Kidal.
Ces reporters aguerris de RFI, fins connaisseurs de l’Afrique, venaient de boucler l’interview d’une figure de la rébellion dans cette vaste zone de l’Azawad, lorsqu’ils ont été menacés par quatre hommes armés. Leurs corps sans vie, criblés de balle, ont été découverts à 12 kilomètres de là, près d’un pick-up abandonné.
Le propriétaire du pick-up, principal suspect du double meurtre, a été, d’après les documents déclassifiés, auditionné et “débriefé” par les agents du renseignement français, en mars 2013, soit quelques mois avant l’assassinat des deux journalistes.
"Une réelle volonté de ne pas dire la vérité"
Six ans après le drame, les victimes ne se satisfont plus de la compassion des responsables publics, aussi sincère soit-elle. On leur avait promis la vérité, elle tarde à éclater. "Ça fait six ans qu’on se heurte soit au silence, soit aux mensonges des autorités", fulmine Pierre-Yves Schneider, représentant de l’association Les amis de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon. Lui estime qu’il existe de leur part "une réelle volonté de ne pas dire la vérité".
Documents de l’armée caviardés, hommes politiques qui se réfugient dans le silence, exécutions de suspects : la vérité judiciaire semble encore loin dans l’enquête sur la mort de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, au Mali, en 2013. La France cache-t-elle la vérité ?... suite de l'article sur Autre presse