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Lettre ouverte adresse au président de la république : “Soyez le tabernacle et le gardien du temple”
Publié le samedi 7 septembre 2019  |  Mali Tribune
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Son Excellence Ibrahim Boubacar Kéita

A côté de l’histoire événementielle de l’humanité, la volonté et le plan de Dieu s’accomplissent toujours quelle que soit l’agitation des hommes.

La crise politico-sécuritaire que traverse notre pays depuis des années nécessite une analyse approfondie afin d’en tirer les enseignements qui s’imposent.

Les causes de ces crises à répétition sont multiformes. On en retiendra le déficit de représentativité des différentes communautés sociales de notre pays dans les hautes sphères de l’État et le déséquilibre économique entre le Nord et le Sud. C’est pourquoi, il est souhaitable qu’il y’est au Mali une loi non écrite de rééquilibrage régional du pouvoir. Cette politique permettra de faire barrage aux replis identitaires.

Monsieur le Président,

Dans un souci particulier de préserver l’unité de notre pays et d’instaurer sa stabilité, et après moult réflexions, je suis arrivé à la conclusion que l’une des solutions de cette crise politico- sécuritaire réside dans la nomination d’un Premier Ministre au sein de la coordination des mouvements de “l’Azawad”. Cette solution politique pourrait faciliter le retour effectif de l’administration et des autres symboles de l’État à Kidal.

Monsieur le Président,

Quand la nation est en péril, la raison d’État s’impose et, la sagesse doit guider nos pas dans nos prises de décisions pour le bien être de notre peuple. C’est pourquoi, je vous recommande très respectueusement la nomination de Monsieur Alghabass Ag Intalla (Secrétaire général du haut conseil pour l’unité de “l’Azawad”) au poste de Premier Ministre du Mali.

Compte tenu de son influence au sein de la coordination des mouvements de “l’Azawad”, sa nomination à ce poste pourrait être un facteur de stabilité. Ainsi, la branche armée de la coordination s’associera à l’armée malienne afin de sécuriser tous les grands axes routiers du Nord ; ce qui faciliterait la libre circulation des personnes et des biens et relancerait l’économie locale des zones du Nord et du Centre.

Monsieur le Président,

Vous devrez être le tabernacle de ce peuple et le gardien du temple. Soyez juste, modeste, humble et ayez toujours la foi en Dieu face à l’adversité. Ainsi vous sortirez par la grande porte de l’histoire.

Notre peuple souffre énormément et que, nous soyons de l’opposition politique ou de la majorité présidentielle, nous devrons conjuguer nos efforts afin d’alléger cette souffrance et faire sortir le pays de ce bourbier.

Monsieur le Président,

Des maliens honnêtes ne peuvent pas trimer et que les fruits de leurs efforts profitent à des individus qui, n’ont pour seule ambition, leurs enrichissements personnels.

La corruption, dans ses manifestations actuelles est un cancer qui ronge notre société. Et ça m’attriste beaucoup de voir que, c’est le président du conseil national du patronat malien, monsieur Mamadou Sinsy Coulibaly et le professeur Clément Dembélé qui se chargent de lutter contre ce fléau.

Vous devrez avoir toujours à l’esprit que ce rôle vous revient de droit. Et je vous demande très respectueusement d’actionner tous les mécanismes de lutte contre la corruption et de prendre les mesures qui s’imposent contre telle ou telle personne si les faits sont avérés. Des allégations mettant en cause l’intégrité morale de celles ou de ceux qui sont censés représenter l’État à des niveaux élevés ne peuvent être considérées comme des faits divers. Et si nous continuons ainsi aucun pays ne nous respectera. Cela pourra entacher l’image et la crédibilité de notre pays auprès des institutions financières internationales et des partenaires bilatéraux au développement.



Monsieur le Président,

Je voudrais attirer votre attention sur les débats en cours autour de la création d’une monnaie commune dans l’espace Cédéao (communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest). A mon avis, au stade actuel des choses, notre économie n’est pas assez solide pour aller vers une telle perspective. Il est vrai que la création d’une monnaie commune peut être un facteur d’intégration économique ; mais les lois de l’économie n’obéissent pas à des sentiments nationalistes.

L’économie malienne est basée essentiellement sur les importations, ce qui constitue un handicap très sérieux pour notre pays. La stabilité actuelle du franc CFA est due au soutien du trésor français que nous ne devons pas oublier. Je profite de l’occasion pour dire à mes concitoyens que quelles que soient nos divergences de vue avec la Grande France sur certains points nous ne pouvons la remercier en monnaie de singe. Les difficultés du présent ne doivent pas nous faire oublier les bienfaits du passé.

Monsieur le Président,

En cas d’avènement de l’Eco, la Banque Centrale créée à cet effet sera-t-elle capable d’assurer une stabilité durable de la monnaie ? Les pays de la Cédéao disposent-ils suffisamment de stocks d’or pour assurer la solidité d’une monnaie commune ? En cas d’instabilité de l’Eco cela pourrait conduire à une inflation galopante qui réduirait considérablement le pouvoir d’achat de nos concitoyens. Au cas où l’État malien décidera de s’engager dans une telle aventure, je vous conseille très respectueusement de soumettre une telle décision à l’appréciation du peuple par voie référendaire.

Monsieur le Président,

La démocratie est une gestion concertée du pouvoir y compris la participation de l’opposition politique et toutes les forces vives de la nation dans les prises de décisions importantes. Ignorer ce principe sacro-saint de la démocratie pourrait conduire au dogmatisme stalinien.

Monsieur le Président,

Il n’est un secret pour personne que l’apport de la région de Kayes dans l’économie malienne est considérable. Compte tenu de cela, il est incompréhensible que la population rappelle toujours notre gouvernement à ses devoirs.

Je vous demande très respectueusement de vous engager personnellement afin de trouver une solution pérenne à cette crise. En apport, je vous conseille l’idée de deux projets gigantesques : la construction d’une autoroute de Bamako à Diboli et la construction d’un pont de haute technologie à Kayes, réservé uniquement aux gros porteurs.

Pour ce faire, l’État malien pourra contracter un prêt auprès de la Banque Islamique de Développement.

Monsieur le Président,

Dans un souci particulier de rendre vitale l’économie malienne, je vous conseille très respectueusement la création d’une cellule spéciale pour les investissements étrangers au Mali. Cette cellule sera rattachée à la présidence et pilotée par un homme ou une femme d’une grande intégrité morale. Cette politique permettra de contourner certains cadres véreux qui pourraient profiter de leurs positions au sein de l’administration pour arnaquer et escroquer les investisseurs étrangers.

Enfin, je lance un appel solennel à mes frères et sœurs de la coordination des mouvements de “l’Azawad” qui, nourrissent l’idée de se désolidariser de l’unité du pays. Il est vrai que, l’État n’a pas toujours été juste envers les régions du Nord, mais vous devrez avoir à l’esprit que c’est ensemble que nous construirons un Mali fort et prospère. Le chemin sera long mais nous y parviendrons grâce à notre bonne foi et la bénédiction de Dieu.

Je demande très respectueusement à l’actuel Président de la CMA, Monsieur Sidi Ibrahim Ould Sidatt ainsi qu’à tout le bureau politique de la coordination de mettre tout en œuvre pour le retour de l’administration et des services sociaux de base à Kidal pour le bien être des Kidalois.

Cela fait quelques années que les enfants de Kidal ne vont pas à l’école. Cette situation ne peut perdurer. C’est pourquoi je demande très respectueusement à Monsieur Sidi Ibrahim Ould Sidatt de faire tout son possible afin de créer les conditions de sécurité pour le retour des enseignants à Kidal à la prochaine rentrée scolaire.

A mon père Ambery AG Rhissa, je dis que le moment est venu de faire la paix des braves. Certes, le passé fut douloureux mais nous devrons avancer ensemble vers le futur tout en laissant le temps au temps de cicatriser les plaies. Je souhaite que Dieu vous donne longue vie afin de me donner l’opportunité de vous apporter des rameaux d’oliviers de la Palestine.

Au mémorial Yad Vachem dédié à l’Holocauste je prierai Dieu pour une paix éternelle au Mali et entre les entrailles des murs de lamentations, j’introduirai un texto pour une prospérité économique durable du Mali en général et des régions du Nord en particulier.

A mon nom propre, je demande pardon à toutes les familles victimes de l’injustice pendant les périodes sombres de notre histoire depuis l’indépendance de notre pays jusqu’à nos jours. Je porte ce lourd fardeau sur mes épaules au nom de la réconciliation entre toutes les filles et tous les fils de ce pays.

Monsieur le Président,

En me rappelant à votre parcours d’homme d’État, j’ose espérer que vous ferez preuve d’un pragmatisme politique et d’un sens élevé des responsabilités afin d’éviter au bateau Mali qui tangue de toute part de chavirer. Héritiers de grands Empires, il est de notre devoir moral de préserver l’unité et la stabilité de notre pays par la grandeur de notre esprit et la politique de nos moyens.

Monsieur le Président,

Je ne saurai terminer cette lettre sans m’adresser à quelques personnalités importantes du monde contemporain. Je demande très respectueusement au Président Américain son Excellence Donald Trump d’user de tout son pouvoir et de toute son influence pour ramener la paix entre Israéliens et Palestiniens.

Au Premier Ministre Benyamin Netanyahou, je dis que la politique du tout sécuritaire est une aberration politique. La sécurité de l’État d’Israël réside dans la paix avec ses voisins Arabes. Et, la solution à deux États avec Jérusalem comme zone tampon est l’une des options du règlement pacifique du conflit Israélo-palestinien.

Tous mes remerciements au Président François Hollande pour son sens élevé de l’assistance à Pays en danger. Tous mes remerciements aux diplomates en postes à Bamako pour leurs efforts inlassables envers le Mali. Tous mes remerciements au grand peuple Tchadien pour son sacrifice ultime envers le Mali.

Mes pensées pieuses vont à l’endroit de toutes les victimes de la barbarie aveugle. Que tous ceux qui sont morts pour la liberté du Mali reposent au Panthéon de l’histoire.

Que tous ceux qui ont trouvé en cette terre africaine du Mali une deuxième patrie soient traités avec respect et dignité.

Que Dieu protège le Mali,

Que Dieu bénisse le Mali,

Amen.

Vive la paix dans un Mali uni et prospère.

Très respectueusement.

Bamako, le 28 Août 2019

Monsieur Souleymane Berthé

Tel 76459947/ 64565627
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