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Edito : Moussa Traoré, de l’Autocratie à la repentance !
Publié le mardi 10 septembre 2019  |  Infosept
Moussa
© AFP par FRANCOIS ROJON
Moussa Traoré
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Le Général Président Moussa Traoré qui a géré le Mali d’une main de fer et sans partage pendant 23 ans, passe aux aveux. Sur Africable Télévision, l’ancien dictateur fait le bilan de ses vingt-trois ans de gestion. Il le peint tellement en blanc qu’on a l’impression qu’il était le meilleur Président et que la chute de son régime n’était qu’une machination de ses opposants avec la main invisible de la France. Selon le général Moussa Traoré, tout ce qui a été fait de mauvais était le fait de ses collaborateurs véreux et qu’il n’est impliqué ni de loin, ni de près à un quelconque assassinat sous son règne.

De l’ancien Président Modibo Keita en passant par le leader estudiantin Abdoul Karim Camara dit Cabral, Il se dédouane de tout crime et affirme que c’est après le crime qu’il est généralement informé. L’ancien Président dit avoir posé les jalons d’un développement harmonieux et cela dans tous les secteurs de la vie de notre pays. Il s’est dit être un véritable démocrate, comme en atteste d’ailleurs, la conférence des cadres que son parti unique UDPM avait organisé au cours de laquelle aucun sujet n’était tabou et dont la finalité était l’ouverture démocratique et le multipartisme intégral.

En le prenant au mot, le Général n’a-t-il pas été victime du complot de la France et de certains intellectuels avides de pouvoir ? En analysant lucidement et de façon succincte ses propos, on se rend compte que le Général Moussa Traoré a non seulement dit des contre-vérités, mais aussi et surtout, s’est livré à cet exercice à dessein, et ce en l’absence de ses compagnons du CMLN qui ont presque tous disparus.

Parlant de la détention de l’ancien Président Modibo Keita, il affirme n’être pas au courant qu’il n’était pas à Bamako et quand il a su qu’il était à Kidal, il dit avoir instruit l’ordre de le ramener à Bamako au premier vol en provenance de Kidal, pour une éventuelle libération. Cette libération n’aurait jamais eu lieu, parce que Modibo Keita a été assassiné par ses geôliers en complicité avec certains membres du CMLN.

Comment un Président de la République disposant de tous les moyens de renseignements pourrait ne pas être au courant que le plus célèbre prisonnier n’était pas à Bamako et cela pendant plus de cinq ans ? Après avoir su la réalité, a-t-il sanctionné les responsables ? Pourquoi des obsèques nationales dignes de son rang de premier Président du Mali indépendant n’ont-elles pas été organisées à son honneur ?

Quant à Abdoul Karim Camara dit Cabral, aux dires du Général, il serait mort après son arrestation à la frontière avec la Guinée. Il serait d’une faible constitution physique et qu’il aurait succombé à ses blessures a-t-il conclu. Doit-on croire à ces affirmations à la fois incohérentes et irresponsables de la part d’un chef d’Etat ? Il y a trop de contre-vérités dans les allégations du général Président Moussa Traoré.

En définitive, chapeau à la chaine panafricaine Africable pour la diffusion de ce film documentaire qui est un témoignage éloquent et historique des événements qui se sont déroulés au Mali. Dommage qu’il n’y ait personne du Comité Militaire de Libération Nationale, CMLN pour apporter la contradiction au Général Moussa Traoré qui s’est blanchi en noircissant les autres. Comme pour dire que de la dictature, Moussa Traoré s’est repenti en regrettant ses bévues.

Youssouf Sissoko
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