Complexe, le dossier malien donne des sueurs froides aux Nations Unies et les agissements de son Secrétaire général le démontrent à suffisance. Car, il se trompe chaque fois qu’il parle de la question. Le denier en date, c’était hier où il avait demandé au président par intérim, Dioncounda Traoré, de créer une Commission dialogue et réconciliation (Cdr), alors qu’elle déjà opérationnelle.
A Paris, pour la commémoration de la fête du 14 juillet, le Secrétaire général des Nations Unies, Banki Moon, a rencontré le président de la République du Mali par intérim, Dioncounda Traoré. Des échanges, il était question de l’organisation de la présidentielle du 28 juillet prochain et le retour définitif de la paix au nord du Mali, avec le dialogue et la réconciliation. Mais, le hic est que Banki-Moon continue à demander à Dioncounda de créer une Commission dialogue et réconciliation, alors qu’elle existe déjà depuis plusieurs mois. Ce qui fera dire à nombre d’observateurs que le chef de l’Onu maîtrise mal le dossier malien et qu’il est peu renseigné sur l’évolution de la crise qu’il traverse. Alors que son représentant au Mali, Albert Koender, est bel et bien au courant de l’existence de cette Commission dialogue et réconciliation.
Chose surprenante, un communiqué a été même diffusé et portait la signature du Secrétaire général qui a salué la mise en place de cette structure, afin de ramener la paix et la quiétude au sein des différentes communautés du pays.
En tout cas, la sortie de Banki-Moon montre que la question du Mali aux Nations Unies souffre d’un véritable déficit de communication, et au premier chef. D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que le Secrétaire général des Nations Unies se trompe sur le dossier Mali. En effet, il était convaincu, au fort moment de l’occupation du nord du Mali, que la situation ne pouvait pas être renversée dans un temps record, alors qu’il a suffi de quelques semaines à la France pour venir à bout des terroristes. Pire, Banki-Moon croyait, en ce temps que les occupants du nord étaient écoutés et représentent la population locale.
Autant de raisons donc qui doivent amener son représentant à redoubler d’effort pour le mettre au parfum de la situation sur le terrain, afin qu’il ne puisse plus se planter de façon flagrante. L’on se souvient encore qu’aux pourparlers de Ouaga, le constat était le même. Il a fallu d’importants efforts de l’émissaire malien, Tiébilé Dramé, pour convaincre le représentant de l’Onu que les éléments du Mnla et le Hcua ne sont pas les représentants légitimes des populations du nord du Mali.