Quant au représentant du chérif de Nioro du Sahel, son petit-fils, Baba Haïdara, accompagné d’Ahmed, a tout d’abord transmis les salutations de Bouyé Haïdara empêché. Ila ensuite rappelé l’amitié combien important qui lie son grand-père à l’imam Dicko que sont la défense de la religion et du Mali pour la paix et l’entente. « Le chérif Bouyé fait confiance à Mahmoud Dicko et le soutient », a dit le représentant de Bouyé.
C’est après ces différentes interventions, que l’imam Mahmoud Dicko, s’est adressé à l’assistance qui s’impatientait.
Avant son intervention, son fan, porte-parole a entonné une chanson à sa gloire. Il a aussi rappelé les liens qui lient l’imam Dicko au chérif Bouyé, bien encouragé par les applaudissements de la salle.
D’entrée, après l’assistance, le Cheick Dicko a remercié le Ministre en charge des réformes et de la Société Civile, M. Amadou Thiam.
« Je ne suis pas un faiseur de roi, mais un faiseur de paix », dixit Mahmoud Dicko.
« Aujourd’hui », a-t-il martelé, « je vais parler, je ne vais me taire, ni rester tranquille comme le veulent certains (la salle entre en délire). Il veut être faiseur de roi (rapportant les propos de ses détracteurs), je ne suis pas un faiseur de roi, mais un faiseur de paix. Je l’ai dit à mes détracteurs que ni l’Elysée, le Quais d’Orsay, que la France n’est pas notre ennemi car je en suis pas ignorant pour ignorer la relation stratégique qui lie notre pays à la France. Le masque est tombé », martèle l’imam Dicko, très serein avec un calme olympien qu’on lui connait et surtout son regard d’assurance.
Mon problème, ce sont ceux qui ont trahi le peuple malien…
« Mon problème n’est ni la France, ni l’UE, ni les USA, mais c’est ici et concerne ceux qui ont trahi le peuple malien. Mon combat, ce sont ceux-là d’abord,
Aujourd’hui, nous allons parler de l’histoire de la lutte farouche du peuple malien pour la révolution qui a été confisquée. Tout le problème que nous vivons aujourd’hui, est la confiscation de la révolution de mars 1991. Comment sommes-nous arrivés à ce niveau ? », rappelle l’imam.
Ces gens-là font tout pour distraire le peuple malien…
Pour le Cheick la situation actuelle découle du détournement de la révolution de mars 1991. Ce qui met l’imam dans tous ses états, il ne comprend que nous n’ayons pas versé notre sang pour avoir notre indépendance et que du fait de la gestion du Mali depuis l’avènement de la démocratie en 1991, qu’il y a toutes ces victimes civiles et militaires. « Que comprendre si nous intervenons, nous sommes traités de tous les maux de la terre ? Ces gens-là font tout pour distraire le peuple malien, de véritables spécialistes en eaux troubles. En tout cas, qu’ils sachent qu’ils ne vont pas nous tromper, encore moins continuer à le faire ! Qu’ils sachent qu’ils ne sont pas plus maliens que nous, encore moins démocrates que nous car, la commission de bons offices UNTM avec le régime de Moussa Traoré, j’étais membre. Tout s’est passé en ma présence.
Même sous GMT, il y a eu un dialogue en direct sur l’ORTM…
Que veut-on nous faire croire ? Même sous GMT, il y a eu un dialogue filmé en direct sur l’ORTM où le peuple a eu droit à s‘exprimer. Mais il suffit que nous tentons de nous réunir ou de marcher, on nous brandit une interdiction. Il faut arrêter cette méthode, elle ne paie plus ! Vous savez, le peuple ne peut pas rester éternellement dans cette situation, ce complot car, ce sont des femmes et des hommes dignes qui ont permis l’avènement de la démocratie dans notre pays mais récupérée par des vendeurs d’illusions. De nos jours, ce n’est plus une démocratie, nous avons eu droit à une corruption endémique qui est entrain de ronger le pays à telle enseigne que le Mali est devenu un grand malade ».
Nous allons vers une situation de non gouvernance…
Poursuivant ses propos, l’imam Dicko hausse le ton et lève tout équivoque pour que le peuple malien ne s’en prenne ni à l’UE, ni à l’ONU, mais à la gouvernance actuelle. « Je le dis et je le répète, nous allons vers une situation de non gouvernance au Mali si nous en prenons pas garde car celle-là qui fera céder la digue! ».
Parlant du manque d’unité, l’Imam Dicko a fustigé la politique du diviser pour régner du régime IBK. « Il s’agit de la méthode de diviser tout le monde », a dit Dicko très remonté.
Je ne suis pas djihadiste mais un citoyen qui défend sa patrie…
Rappelant les qualificatifs de « djihadiste, de connivence avec ceux-ci », a été on ne peut plus clair dans ce sens : « Je ne suis pas djihadiste. Je suis un citoyen autonome qui veut la paix, la cohésion et l’entente entre les fils du Mali. C’est ce qui explique la commission des bons offices dont j’ai eu le privilège de diriger avant qu’elle soit dissoute. Je vous évite les détails car le diable est dans les détails ».
Au lieu de remercier Yacouba Siby, il a été arrêté par nos autorités…
Parlant des otages militaires qui ont été libéré, l’imam a présenté M. Yacouba Siby, celui-là qui s’est battu pour trouver de l’argent et des véhicules pour aller chercher nos soldats à Kidal, a regretté qu’au lieu d‘être remercié et décoré, a été arrêté deux jours durant, sans aucune forme de procès. « Vous savez, j’ai commencé à parler de ce dossier parce qu’il s‘agit de nos compatriotes, des militaires (plus de 160 capturés dans des conditions très difficiles) qui défendent notre patrie car, si des otages sont libérés avec paiement de rançons, pour nous, nous nous sommes dits qu’il fallait se lever pour libérer nos militaires. Grande a été ma déception puisque nous n’avons ni été remercié, encore moins décoré, n’en parlons pas de ces militaires ! Je n’ai reçu aucune félicitation, ni lettre dans ce sens. Au contraire que du mépris synonyme d’ingratitude de nos autorités ».
Parlant du Chef de l’état et sur la situation du pays et les tensions qui prévalent, l’imam Dicko dit qu’il a interpelé IBK afin qu’il instaure un vrai dialogue qui permettra au peuple de s’exprimer comme GMT (qui a été qualifié de dictateur) l’avait fait en son temps. « Le Président en m’a pas écouté », dit-il.
De nos jours, le Mali est devenu une Jungle…
Aussi, l’imam Dicko a parlé de la démocratie malienne qui dit-il en évoquant ce sujet, cela le fait sourire puisque dit-il : « La révolution de mars 1991 a été détournée puisque l’état de droit, la justice, la paix, l’impunité, le laisser-aller sont devenus mode de gouverner. Le pays se trouve aujourd’hui détruit par leur gestion, par leur système de gouvernance, ce sont eux qui servaient de facilitateurs avec les preneurs d’otages, mais, c’est nous qui sont traités de djihadistes. C’est le comble. La conséquence de cette gestion, est que 28 ans après la révolution de mars 1991, les parents des victimes sont déçus et dégoûtés. Le pays est devenu une Jungle. En réalité, le pays est en train de sombrer. Nous n’allons jamais l’accepter.», a poursuivi Mahmoud Dicko.