En essayant de contenter les jeunes protestataires de Kati, qui avaient coupé la route reliant Bamako à Dakar pour exiger la réfection des voies, le Premier ministre Boubou Cissé a déclenché l'ire des populations dans le Nord, où les manifestations se multiplient avec des revendications similaires, de Tombouctou à Ménaka en passant par Gao.
À Bamako, les autorités aiment à répéter que « tout est urgent ». Un leitmotiv qu’avait sans doute en tête le Premier ministre Boubou Cissé lors de sa tournée dans le sud-ouest du pays. Le 26 août dernier, devant les jeunes de Kati qui bloquaient la route Bamako-Dakar, à 15 km de la capitale malienne, pour protester contre l’état déplorable de cet axe majeur passant également par Kayes, le Premier ministre a promis de demander à la société Satom d’intervenir au plus vite sur les 150 kilomètres reliant Kati à Didéni, plus au nord.
Pour ce faire, Boubou Cissé avait alors expliqué son intention de demander à l’entreprise de faire venir ses équipes auparavant à pied d’œuvre dans le nord du pays, sur le chantier de la route reliant Léré à Tombouctou qui devait reprendre sous peu.
Il n’en fallait pas plus pour déclencher la colère dans le Nord, où la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre et où les manifestations se multiplient. Malgré la montée de la grogne sur les réseaux sociaux, la primature n’a pas démenti l’information. Dans la région de Tombouctou, la colère a fini par exploser après la publication le 2 septembre de photographies montrant des jeunes de Kati posant fièrement aux côtés des machines de chantier venues pour la reprise... suite de l'article sur Jeune Afrique