Les Normes internationales des institutions supérieures de contrôle des finances publiques (Issai) sont publiées par l’Organisation internationale des institutions supérieures de contrôle des finances publiques (Intosai). Elles devraient gouverner le travail du Bureau du vérificateur général (BVG).
Au nombre de ces normes, figurent les lignes directrices pour la mise en œuvre du code de déontologie (Issai 30), intégrant la nécessité de l’indépendance et de l’objectivité (« ne se soumettre à aucune circonstance ou influence étant de nature à compromettre ou pouvant être perçue compromettant le jugement professionnel et agir de façon impartiale ». A ce titre, le paragraphe 45 de l’Issai 30 indique clairement que le fait d’avoir été personnellement impliqué dans l’activité concrète objet du contrôle ou avoir été employé par l’organisme contrôlé est considéré comme le contrôle de son propre travail. Et donc enfreint les exigences d’indépendance et d’objectivité.
Le fait que Samba Alhamdou Baby ait été au moment de sa nomination Secrétaire général du ministère de la Solidarité et de l’Action humanitaire, et ayant donc autorité sur plusieurs décisions du ministère important en charges des affaires sociales et des entités liées (Canam, Inps, etc.) n’est-il pas de nature à mettre à mal ces critères ? Va-t-il exclure ces entités de ses contrôles, ou va-t-il les contrôler, enfreignant ainsi les règles d’indépendance ? Pourquoi parmi les rapports publiés ne figurent pas les rapports de vérification de la Cnam et de l’Inps au moment où il était secrétaire Général du ministère de tutelle ?
Le Vgal Baby, ou l’as des conflits d’intérêts
L’illustrissime doyen Carbonier, d’une des plus célèbres universités françaises, enseigna à ses étudiants en Droit, dans un cours sur le Service public et l’éthique, qu’au sein de l’administration publique, la Femme de César ne devrait pas travailler sous ses ordres.
Bien évidement, notre fameux Vgal, chaperonna, dans sa récente de tout puissant Sgal du ministère de la Solidarité et des Affaires sociales, la nomination au forceps de sa douce moitié à la tête de la très convoitée représentation de l’Inps à Paris, en violation flagrante de toute la déontologie dans le cas d’espèces. Ce <> fut prémonitoire au règne dictatorial que fait subir la Reine Baby sur les pauvres travailleurs dudit service dans l’Hexagone. Elle aurait le surnom de Brigitte Macron, first lady.
En style châtié, un élu du peuple à l’Assemblée nationale française entonna en 1919 que les fonctionnaires ne devaient pas «être soupçonnés d’une complaisance intéressée».
En effet, le Vgal pourrait il faire des missions à l’Inps ou à la Canam? Pour qui sait les situations financières et les sensibilités de ces deux services, il est loin d’imaginer qu’ils ne connaissent pas de vérification les 7 prochaines années.
Guillaume Perrault ne disait-il pas à juste titre que toute situation qui peut susciter un doute raisonnable sur l’impartialité et l’indépendance d’un professionnel, même à tort, expose celui-ci au reproche de conflit d’intérêts.
Au regard des contestations sérieuses de compétences intellectuelles et morales au vitriol enregistrées au vu des premiers rapports du nouveau Vgal, doublées des réserves sus visées, serait-il en mesure d’assumer la noble et digne mission de Vgal tant les attentes du peuple malien dans son entièreté et des partenaires techniques et financiers sont légitimement énormes.