Faire l’état des lieux de la pratique démocratique, identifier et analyser les défis majeurs auxquels la démocratie malienne fait face, telle était la finalité recherchée par les participants au Forum national sur la démocratie et la citoyenneté active. Initié par AJCAD Mali, ledit forum s’est tenu les 5 et 6 Septembre à l’hôtel Radisson Blu.
Il s’agissait à travers cet exercice de tirer les leçons de la pratique démocratique au Mali de 1992 à nos jours en identifiant les défis, perspectives et les actions à mener. En partenariat avec le Centre d’étude et de réflexion (CERM), l’Association des jeunes pour la citoyenneté active et la démocratie (AJCAD) voulait aussi identifier les opportunités pour la mise en œuvre des recommandations et créer un cadre d’échanges et de rencontres entre les acteurs sur les thématiques de la démocratie, la citoyenneté et la bonne gouvernance, proposer un mécanisme de diffusions, de vulgarisation et de pérennisation et des bonnes pratiques de la gouvernance.
Pour donner à la démocratie ses lettres de noblesse, il est important d’impliquer les acteurs de sa consolidation comme la société civile, les partis politiques, les médias et les représentants des institutions nationales. C’’est pourquoi le forum a enregistré la participation de plusieurs personnalités dont Pr Issa N’Diaye, Sory Ibrahim Traoré, Chef de Cabinet du ministère de la Réforme institutionnelle et des relations avec la société civile, Lars Olaf Sovndahl Petersen, Secrétaire politique de l’Ambassade royale de Danemark , Adam Dicko, Directrice Exécutive de l’AJCAD, Nouhoum Togo, FSD, Mohamed Chérif Haidara du Conseil supérieur de la diaspora etc.
Les panélistes ont largement débattu sur les thèmes suivants : les reformes pour la consolidation de la démocratie au Mali, les enjeux en matière de jeunesse et démocratie, les appuis des OPTF dans le processus de consolidation de la démocratie, le bien-fondé d’un forum national sur la démocratie et la citoyenneté…
La démocratie, selon Sory Ibrahim Traoré, c’est comme un être humain qui naît, qui vit et qui peut tomber malade, qui doit être soigné et qui peut même mourir. Il y a eu des avancées qu’il ne faut pas oublier : « L’ouverture d’une presse plurielle est une avancée. Mais nous devons accepter que notre modèle de gouvernance, de la base au sommet, est marqué par la centralisation de l’autorité et le déphasage entre notre façon de faire qui constituent des tares et font que les populations ne s’y retrouvent pas beaucoup. En outre, les lois ne sont pas suffisamment disséminées au niveau des populations par les élus. Alors que dans une démocratie bien animée, ça ne devrait pas se passer ainsi », a-t-il soutenu.
Pour la Directrice Exécutive de l’AJCAD, Adam Dicko, la démocratie malienne, c’est pour la jeunesse et pour les femmes. Mais malheureusement, les jeunes et les femmes n’ont pas pu être impliqués comme il faut « … Et la jeunesse n’a d’autre choix que de s’engager. Mais il y a tellement de défis que l’engagement de la jeunesse peine à avoir l’impact souhaité en un laps de temps ! Le problème qu’on a aujourd’hui est un problème de système pas un problème d’homme. C’est le renforcement des capacités des jeunes qui peuvent permettre le changement du système ».
La jeunesse est au cœur de la politique de Danemark. Nous espérons, à travers le FAMOC, contribuer au développement des jeunes et par les jeunes eux-mêmes. « La jeunesse a besoin d’être soutenue pour pouvoir améliorer la gouvernance au Mali », a souligné Lars Olaf Sovndahl Petersen, Secrétaire politique de l’Ambassade royale du Danemark.
Pour le renforcement de la démocratie au Mali, des recommandations ont été formulées à l’issue des travaux et un mécanisme de son suivi a été mis en place.