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Kadré Désiré Ouédraogo et les élections au Mali : « Quelle que soit la date retenue, il se trouvera quelqu’un pour protester »
Publié le jeudi 18 juillet 2013  |  Le Pays


© aBamako.com par S.A
Activitée du Chef de l`Etat : Audience accordée à M Kadré Désiré Ouédraogo
Lundi 22 Avril 2013. Bamako. Le président de la république a reçu M Kadré Désire Ouédraogo président de la commission de la CEDEAO


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A quelques jours de l’élection présidentielle au Mali, le président de la commission de la CEDEAO, le Burkinabè Kadré Désiré Ouédraogo, se prononce sur la date controversée du 28 juillet, sur la contribution de son institution au retour de la paix au Mali et sur le sommet des chefs d’Etat de la CEDEAO qui vient de se tenir à Abuja au Nigeria.

« Le Pays » : La CEDEAO est impliquée dans la recherche de la paix au Mali. Comment se traduit concrètement cet appui ?

Kadré Désiré Ouédraogo (président de la Commission de la CEDEAO) : Comme vous le savez, la crise au Mali a une double dimension. C’est une crise politique doublée d’une crise sécuritaire. Sur ces deux fronts, la CEDEAO a aidé à asseoir une transition et grâce à ses efforts de médiation conduits par le président Blaise Compaoré, elle a contribué au dialogue qui a conduit aux derniers accords de paix de Ouagadougou le 18 juin ; ce qui ouvre la voie à la tenue des élections du 28 juillet.
La CEDEAO a, par ailleurs, mobilisé la communauté internationale pour une intervention militaire au Mali afin d’aider l’armée malienne à contrer le terrorisme et rétablir l’intégrité territoriale du pays. Je rends hommage à toutes les troupes qui sont intervenues sur le terrain, particulièrement celles de la France et du Tchad. Je remercie tous les pays qui ont envoyé des soldats au Mali, sans oublier le Conseil de sécurité des Nations unies qui a adopté les trois résolutions qui ont permis cette intervention.

Y a-t-il une solution au problème de l’Azawad au niveau de la CEDEAO ?

La solution au problème de l’Azawad est à rechercher au Mali. Ce sont les Maliens eux-mêmes qui doivent indiquer la voie. La CEDEAO ne fait que les accompagner. Il est toutefois important de souligner que la Constitution dont le peuple malien s’est doté doit être respectée. C’est pourquoi la CEDEAO s’est opposée à toute solution non constitutionnelle et imposée par la force.

Jusqu’où la CEDEAO compte-t-elle aller avec le Mali, en termes d’accompagnement ?

Tant que son action sera nécessaire et jugée utile par les autorités maliennes, la CEDEAO sera toujours disponible pour accompagner le Mali. N’oubliez pas que c’est un pays membre de la CEDEAO et que tout ce qui préoccupe le Mali préoccupe la CEDEAO.

Quelles sont les garanties que les accords de Ouagadougou iront à leur terme quand on sait que ce n’est pas la première fois qu’il y a de tels accords entre ces différentes parties ?

Le succès de tout accord repose sur la volonté et la bonne foi des protagonistes. Je crois à la bonne volonté de tous les acteurs et je pense que les accords de Ouagadougou ont tiré toutes les leçons des difficultés rencontrées par les accords passés.

Comment appréciez-vous la campagne en cours au Mali ?

Je constate que la date du 28 juillet a été maintenue conformément à la décision prise par les autorités de transition, et maintes fois reconfirmée devant les partenaires du pays. La campagne électorale est ouverte et les candidats sont actifs sur le terrain. Je suis loin du pays pour apprécier, au jour le jour, cette campagne. J’espère et souhaite qu’elle se déroule dans un climat apaisé et dans la totale liberté d’expression de tous les Maliens.

L’élection au Mali est perçue comme forcée ou imposée, surtout que la date du 28 juillet était controversée. Etes-vous de cet avis ? Pourquoi ?

Je ne suis pas de cet avis. Certes, on entend des voix qui demandent le report de la date, mais cela n’est pas exceptionnel. Quelle que soit la date qui sera retenue, il se trouvera toujours quelqu’un pour protester. Mais il faut se dire que les défis au Mali sont tels qu’il faut un gouvernement légitime pour les gérer, et le plus rapidement possible.

N’est-on pas parti pour des élections dont les résultats seront contestés quand on observe déjà l’attitude de certains candidats ?

Je ne saurais le dire. Nous observerons ce qui va se passer. L’essentiel, c’est que, si contestation il y a, cela se fasse selon les procédures prévues par la loi.

Le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement s’est tenu ce mois-ci. De quoi a parlé ce sommet qui se tient à la veille des élections au Mali ?

C’était un sommet ordinaire, le 43e. Donc toutes les questions d’intérêt pour la Communauté ont été passées en revue. Le sommet a entendu le rapport intérimaire d’activités du président de la Commission représentant toutes les institutions de la CEDEAO. Il a entendu aussi le rapport du Conseil des ministres et celui du Conseil de médiation et de sécurité. Nous avons abordé des questions relatives à l’intégration économique et passé en revue les programmes. Nous avons également parlé de paix et de sécurité, notamment de la situation au Mali et en Guinée-Bissau.

Vous avez été installé depuis plus d’un an au moment où tout bouillonnait. A présent, quelles sont vos priorités ? La CEDEAO arrive-t-elle à s’auto-financer et à quelle hauteur ?

C’est vrai que j’ai pris fonction à un moment où la région était confrontée à des crises majeures. Il fallait y consacrer tout le temps nécessaire car la paix et la stabilité sont des conditions nécessaires pour un réel progrès économique.
Les priorités n’ont pas changé. Après une analyse de la situation du processus d’intégration, la nouvelle Commission que je préside a décidé de concentrer ses efforts sur un nombre limité de priorités pour obtenir une accélération de l’intégration régionale.
Il s’agit des priorités telles la paix, la sécurité et la stabilité, la libre circulation des personnes et des biens. Il y a également le développement des infrastructures (notamment l’énergie et les transports aériens), la sécurité alimentaire et l’accroissement de la production agricole. Nous n’oublions pas le développement des ressources humaines, les réformes institutionnelles et le renforcement des capacités de la Commission.

Propos recueillis par Alexandre Le Grand ROUAMBA

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