Pour qui connaît les méfaits de la drogue sur nos sociétés, la nécessité de lutter contre le trafic des stupéfiants ne fait l’objet d’aucun doute. Et, dans le contexte malien, c’est cette nécessité qui a motivé un atelier de renforcement des capacités des forces de sécurité sur les techniques d’enquêtes. Mais, mieux cet atelier qui a duré du lundi 2 au vendredi 6 Septembre 2019, à l’hôtel de l’amitié de Bamako, a aussi planché sur la nécessité de coordination de la lutte.
Depuis l’affaire « Air Cocaïne » qui a défrayé la chronique, qu’on le veuille ou non, le Mali est aujourd’hui considéré comme une plaque tournante du trafic international de la drogue. Pour preuve, pratiquement, il ne se passe pas de mois de sans que l’Office Central des Stupéfiants (OCS) ne fasse d’importantes saisies de drogue. Et, cette performance pourrait se décupler si les techniques d’enquêtes étaient maitrisées par le plus grands nombres des acteurs de la lutte et si ces acteurs arrivaient à développer une synergie proactive de collaboration.
C’est dans sa volonté affichée de lever ces deux handicaps majeurs que l’OCS a bénéficié d’un appui de taille de l’Ambassade des Etats-Unis au Mali à travers le Bureau International chargé de la lutte contre les stupéfiants et l’application des lois (INL). En effet, l’INL en partenariat avec l’Ambassade de France, la Minusma et l’EUCAP Sahel, dans une collaboration stratégique avec l’OCS, a initié un atelier de formation sur les techniques d’enquêtes et la nécessité de coordination de la lutte contre les stupéfiants.
Dans le cadre de cet atelier, c’est une quarantaine d’agents de la police nationale, de la gendarmerie nationale, de la douane et des différentes antennes de l’OCS, qui ont pris part aux travaux.
« Cette initiative vient à point nommé. Car elle vise à renforcer les capacités de l’ensemble des acteurs concourant à la lutte contre la drogue en termes d’échange et d’informations », a déclaré le magistrat-colonel Adama Tounkara, Directeur général de l’OCS. Selon lui, par cette initiative, l’objectif est de créer un automatisme pour la coordination et la capitalisation des multiples efforts de lutte, d’inverser la tendance, pour créer ce nouveau type d’enquêteurs modernes, proactif doté d’une capacité d’anticipation. « Un enquêteur capable d’utiliser les techniques modernes d’investigation pour élucider les cas de trafics dont il aura connaissance », a-t-il déclaré.
Dans un style qui lui est propre, il a eu les mots justes et clairs pour dire qu’il parait plus que jamais opportun de créer cette synergie entre les différents acteurs pour mieux faire face aux défis de la lutte contre la criminalité en général et du trafic de drogue en particulier qui nécessite un énorme travail d’échange d’informations et de renseignements.
Au titre de l’avantage de la coordination des actions de lutte, le magistrat-colonel Adama Tounkara, Directeur général de l’OCS, a estimé qu’elle permet de mieux documenter les procédures avec les éléments probants permettant à la justice de rendre des décisions proportionnelles à la dimension de l’infraction. Il a aussi fait remarquer qu’elle permet au Gouvernement d’avoir des données fiables à travers des statistiques annuelles reflétant la réalité du phénomène de drogue dans notre pays.