La fin de l’insécurité, l’insuffisance des médicaments et de personnels qualifiés dans les structures de santé, le ‘’très mauvais état des routes‘’ sont entre autres exigences du Mouvement ‘’Algafiat i Minika‘’ qui veut dire ‘’ la Paix pour Ménaka ‘’. L’association qui dit représenter les populations de Ménaka a organisé un sit-in pour exiger la satisfaction de toutes ses revendications consignées dans une lettre adressée au Premier Ministre.
« Ou le gouvernement prendra la responsabilité de nous sécurisés, ou bien nous jeunes de Ménaka allons chercher une autre solution pour notre sécurité ». Ces mots sont du Maire de la Commune de Ménaka qui a exprimé le ras-le-bol des populations soumises à une insécurité qui évolue crescendo. Il l’a déclaré au cours d’une manifestation à laquelle des centaines de personnes en majorité jeunes ont participé à la place de l’indépendance. Sur l’une des banderoles on pouvait lire ‘’Ménaka souffre. Trouvez-nous une solution ou nous prendrons nos responsabilités‘’.
Tout à côté, un enseignant retraité tenait un carton sur lequel était écrit en gros caractère ‘’MENAKA REGION SUR PAPIER‘’. Les revendications du Mouvement s’articulent autour de « la sécurisation des personnes et de leurs biens dans les villes et les axes routiers, la dotation des structures de santé en personnel qualifié, en médicaments et en matériels, le bitumage de la route Ansongo-Menaka-Andraboukan, la desserte de Ménaka en eau et en électricité 24/24 ».
La correspondance dans laquelle sont consignées ces revendications et d’autres activités a été remise au Représentant du Gouverneur. Ce dernier a donné l’assurance qu'elle parviendra à qui de droit.
Beaucoup d’intervenants ont mis l’accent sur ce qu'ils considèrent comme ‘’une passivité du gouvernement face à la situation que vit la région il y a plus de deux ans‘’. Parmi eux, Daija Anabi présidente de la CAFO, qui prévient que les femmes de Menaka s'engagent pour faire des patrouilles la nuit. « On va prendre nos armes, chaque nuit un quartier va faire la patrouille parce qu'on est fatigué. Ca fait deux ans maintenant qu'on ne dort pas bien chez nous » a-t-elle ajouté.
Selon les organisateurs du sit-in, ils maintiendront le blocus jusqu’à ce qu’ils aient une suite favorable. En attendant toutes les sorties sont interdites pour les véhicules des FAMA, de la Force Barkhane et des Mouvements Armés de six à dix-huit heures. L’administration et les ONGs resteront aussi fermées.