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Gouvernance : panique au sommet de l’Etat !
Publié le mardi 10 septembre 2019  |  Azalaï-Express
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© aBamako.com par A S
Signature de convention entre le Mali et la Banque Mondiale
Bamako, le 04 octobre 2018, La signature de l’Accord de financement partiel du Projet d’Interconnexion des Réseaux électriques Guinée-Mali avec le Groupe de la Banque Mondiale a eu lieu dans la salle de conférence du ministère de l’Économie et des finances. Photo: Boubou Cissé
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C’est la débandade et le sauve qui peut dans l’attelage gouvernemental. C’est du moins l’impression que le Premier ministre Boubou Cissé et son équipe donnent. Un spectacle digne de l’Opéra du Sahel. Dans ce gouvernement composé des incolores et des inodores, la sérénité a foutu le camp depuis. Ils ne dorment que d’un œil. Pour cause, la fourberie et les promesses sans lendemain ont atteint leurs limites. Le peuple commence à se réveiller. De Kayes à Gao, en passant par Dioïla, les populations ont marre des discours creux et du faux semblant. Entre Boubou Cissé, à qui les jeunes de Tombouctou demandent des excuses publiques, Seynabou Diop, la ministre de l’Equipement et des Infrastructures, étant devenue aphone, et LY, ministre de la Mobilité urbaine, immobilisé dans ses bureaux par les eaux de ruissellement, la mayonnaise ne tient qu’à un fil. Dans ce casse-tête chinois, le Premier ministre multiplie les bourdes et les initiatives. Trimballé dans tous les sens par cette histoire de route, Boubou Cissé ajoute encore la confusion, à tel point que l’on ne sait plus quelle société en réalité doit conduire les travaux de la route réclamée par les jeunes de Kayes. Au début de la crise, c’était la société SATOM qui a été indexée par les autorités. Avec elle, une visite de terrain avait même été organisée.

Ensuite, c’est avec une société chinoise que le Premier ministre contracte pour refaire la route. La rapidité avec laquelle cette société a été engagée en dit long sur la panique qui règne au sommet de l’Etat. A ce jour, on ne sait plus laquelle des deux sociétés doit prendre en charge les travaux de la route.

Autre chose de plus hilarant, c’est la rapidité par laquelle les fonds qui manquaient à l’Etat deux jours avant, selon Boubou Cissé, ont été trouvés. De qui se moque-t-on ? On parle de manque de ressources en temps de paix, mais lorsque la panique s’installe et que l’urgence se crée, miraculeusement elles réapparaissent. Donc, il n’a plus eu besoin de tris exercices budgétaires pour mobiliser de quoi faire la route de Kayes. C’est cela que les jeunes de Tombouctou et de Gao ont compris. Boubou Cissé, dans son égarement, a ouvert la boîte de pandores. Les populations de toutes les régions ont compris qu’il n’est pas serein et que c’est en investissant les rues qu’elles pourront l’obliger à sortir l’argent pour satisfaire leurs préoccupations légitimes. Même si lors de sa dernière sortie, l’employeur de Boubou Cissé n’a pas compris le problème que son PM est sur le point de lui créer. Ah oui ! Des soulèvements populaires, il y en aura dans presque toutes les régions du pays pour réclamer qui une route, qui un dispensaire ou de l’eau potable. Ce phénomène contagieux à des beaux jours devant lui et les grands discours harangueurs ne passent plus. Le peuple veut du concret et tout de suite. Ce ne sont pas les grands boubous ni les chéchias, encore moins les lentilles hors de prix qui pourront ramener les jeunes déchainés dans les maisons. Ils ont mis du temps à se réveiller et maintenant, ils veulent être avant de paraître. Boubou Cissé a raison de paniquer parce qu’il vient seulement de comprendre qu’il n’a ni les hommes ni les compétences nécessaires de faire face aux aspirations profondes du peuple qui n’a que trop encaissé. Malgré la pléthore de ministres, parfois sans contenance, il est obligé de descendre lui même dans la boue pour comprendre la profondeur du mal social. C’est la raison pour laquelle il est au four et au moulin au point qu’il commence à être essoufflé. De sources proches de l’homme, M. Cissé envisagerait même de jeter l’éponge. Ce qui serait pour lui un désaveu cinglant et une fuite de responsabilité. Parce qu’il n’est pas étranger à tout ce qui se passe, pour avoir été le gardien du denier public pendant au moins quatre bons hivernages. En attendant qu’il se brûle les ailes, c’est la panique au village.

Dieu veille !

Harber MAIGA
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