Kidal ne saurait être une menace pour la République du Niger. Un après-midi, c’est le temps qu’il a fallu au président nigérien Mahamadou Issoufou pour faire couler des sueurs froides à Koulouba.
Le président de la République du Niger n’est pas content de Koulouba, du moins la gestion de la situation de Koulouba qui n’a que trop durée. En plus de contribuer financièrement et humaines pour le retour de la paix au Mali, le Niger ne peut permettre que Kidal, qui se trouve dans une situation de flou artistique pour son statut, soit une menace pour sa stabilité. Mahamadou Issoufou ne pense pas autrement. Il a eu à le dire plusieurs fois. Comme il est connu pour un homme intransigeant et qui n’aurait pas sa langue dans sa poche. Il a profité de l’invitation de Koulouba qui a bien compris le message qu’il a fait passé dans une interview accordée à Jeune Afrique sur l’insécurité que Kidal fait pesé sur son pays. Même si Koulouba aurait souhaité qu’il le saisisse dans les coulisses diplomatiques sur la question. Issoufou n’est pas de ce genre à faire de la dentelle. A Koulouba, Issoufou n’a certainement pas manqué de dire ses quatre vérités à IBK sur la situation de Kidal. Ce qu’il peut dire dans la presse, il n’hésiterait pas à le cracher à la figure d’IBK. Quand même bien que les deux hommes se portent en estime et aussi qu’Issoufou soit un grand ami de ce pays. Il faut juste imaginer les sueurs froides d’IBK, malgré l’air conditionné dont l’intendant du palais n’a pas manqué d’en abusé pour la circonstance. Les arguments d’IBK ont ils convaincus le visiteur du jour. Ce n’est pas évident, dans la mesure où IBK n’a d’autres excuses sur la situation de Kidal que »nous sommes dans un processus de mise en œuvre de l’accord d’Alger’’. Cette rhétorique sans fin est devenue la marque de fabrique du grand patron de Sébénicoro, au point où la CMA se comporte comme des enfants gâtés. La bonne foi de ses dirigeants à faire avancer les choses sur le terrain a maintes fois fait l’objet de dénonciation de la part de la communauté internationale. Cette dernière qui garantie le fameux accord commence à en avoir marre. Certains acteurs des groupes armés dans cette enclave désertique ont plusieurs facettes. Ils sont tantôt des rebelles, tantôt des djihadistes, tantôt des narcotrafiquants. Leurs forfaits commencent à déborder les frontières maliennes et s’exporter dans les pays voisins notamment le Niger. Le dernier rapport des experts de l’ONU, sur la situation dans cette partie du Mali qui échappe au contrôle de Bamako, est sans appel. Ils rapportent que plusieurs membres de la CMA s’adonnent à du trafic de hachich, d’armes et de cocaïne sur le territoire nigérien via Kidal. Cette vaste étendue désertique serait aussi un repère pour tous les groupes djihadistes du monde. Comme le Niger ne blague surtout pas avec la sécurité à ses frontières, le président Issoufou avait besoin de dire ses quatre vérités à IBK. Nul besoin d’aller à Havard Unisersity pour comprendre que lors du tête-à-tête dans le salon Mali à Koulouba, les deux hommes ont parlé de tout sauf du latin grec. Car, Issoufou comprend plutôt le langage de l’action sur le terrain et la fermeté face à ce groupuscule nourri et blanchi au frais du contribuable malien au nom d’une paix et d’une réconciliation nationale qui tarde à se concrétiser.
Il faut espérer que Koulouba ait trouvé les mots justes pour convaincre Niamey de sa bonne foi à régler définitivement la situation de Kidal ou tout au moins contenir ses trafiquants et djihadistes à l’intérieur des frontières maliennes.