Pour marquer son mécontentement par rapport à l’enclavement et à la loi de la jungle qui a pris corps dans la région de Tombouctou, le Collectif Tombouctou réclame ses droits a tenu un point de presse à la maison de la presse le mercredi 11 septembre 2019. Objectif, informé les hommes de médias sur les raisons du blocus imposé par la jeunesse de Tombouctou pour obtenir gain de cause. Dans un français clair comme l’eau de roche, le porte-parole du Collectif Souleymane Alkamiss est revenu sur les maux qui minent la cité mystérieuse.
Tout est parti de l’attitude du Premier Ministre Dr BoubouCissequi pour soulager la jeunesse de Kayes aurait dit que la SATOM, une société française chargée du bitumage NionoGoumakoura Tombouctou serait redéployée pour les travaux de réhabilitation du tronçon Kayes Bamako, vital pour l’économie du Mali. Ce sont ces propos qui ont mis le feu aux poudres a fait savoir Souleymane Alkamiss. Et, lui de déplorer le comportement du gouvernement qui a péché par rapport à l’information. Le premier responsable du collectif ne comprend pas qu’après plus de 50 ans d’indépendance que la région de Tombouctou soit à la traine en matière d’infrastructure routière.
À en croire, Alkamiss, les commerçants qui ravitaillent Tombouctou perdent parfois jusqu’à 50 millions de FCFA à cause de l’état défectueux des routes. Pour la route Tombouctou Goumakoura , l’état peut avancer comme argument l’insécurité pour se dédouaner. Mais pour ce qui est du tronçon Korohonme, Kabara,Tombouctou, il n’y a aucune excuse à cela. Ce trajet relie la cité des 333 saints au fleuve Niger qu’il faut traverser par Bac pour relier le Gourma. Ensuite, il y a la route Gourma RharousGossi, pour ce tronçon, le gouvernement avait fait savoir en son temps que le financement avait été bouclé, mais jusque là même pas un coup de piochea déploré Alkamiss, les yeux rouges de colère. Face à ce manque d’intérêt des autorités de Bamako, le collectif a entamé un blocus de la ville de Tombouctou. En signe de protestation un Bateau a même été arraisonné avant d’être relâché. Pour le collectif à présent à Tombouctou, il n’ya pas un panneau de signalisation ce qui est vraiment grave. Avant pour se rendre de Mopti à Tombouctou, le montant ne dépassait pas 15000 FCFA pour les petits bateaux, aujourd’hui, il faut débourser 30000FCFA avec à la clé un voyage exténuant, car vous êtes obligés de vous asseoir sur des petites chaises. Pour pouvoir se coucher sur un petit Lipki, il faut débourser plus de 100 .000 FCFA et la nourriture laisse à désirer. L’insécurité a pris une tournure inquiétante avec les meurtres et les enlèvements. Récemment, a souligné Alkamiss, le Maire de Banikane a été obligé de payer plus de 10millions pour être relâché. Les bandits n’hésitent pas à vous buter sans autre forme de procès pour enlever votre moto. Face à cette insécurité grandissante, le collectif exige un plan de sécurisation de la région. Pour Alkamiss, il est impensable que l’insécurité soit à la mode dans la région malgré la présence de Barkhane, de la MINUSMA et de la force conjointe du G5 Sahel.Pour désamorcer la bombe sociale, une forte délégation a quitté Bamako pour rencontrer les jeunes de Tombouctou. En soutien aux jeunes de Tombouctou, le porte-parole des jeunes de Taoudenni Saleck M’Bareck a fait le déplacement ainsi que plusieurs cadres de la région.