À la tête du tribunal islamique de Tombouctou pendant l’occupation de la ville par les jihadistes, en 2012, Houka Houka Ag Alhousseini est désormais sous le coup de sanctions de l’ONU. Il continue pourtant d’exercer en tant que juge islamique et affirme même œuvrer à la paix. Jeune Afrique l’a rencontré.
Inscrit par l’ONU en juillet sur la liste des individus qui font obstacle à la mise en œuvre de l’accord de paix d’Alger, Mohamed Ag Alhoussini, alias Houka Houka Ag Alhousseini, est désormais sous le coup d’une interdiction de voyager, et il est défendu à toute organisation de lui accorder un quelconque soutien.
Pourtant, celui qui, en 2012, a exercé pendant dix mois la fonction de cadi (juge islamique) à Tombouctou, sous l’égide des groupes jihadistes, continue de participer activement à la vie politique malienne. Samedi 7 septembre, il était notamment présent au Palais de la Culture de Bamako, lors du lancement du mouvement politico-religieux de l’imam Mahmoud Dicko.
Le lundi suivant, c’est dans la résidence de l’un de ses proches, à Bamako, que Jeune Afrique a pu le rencontrer. Vêtu d’un boubou blanc immaculé, c’est un homme au large sourire qui, dans le salon cossu, s’est employé à nier sa responsabilité dans les exactions commises pendant l’occupation du Nord par les jihadistes. Choisissant ses mots avec soin, l’ancien cadi de Tombouctou se présente même désormais comme un artisan de la paix.