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Korotoumou Djilla, auteure du livre ” jeune plume aiguisée ” : “Ma contribution en tant que poète, c’est de chanter la paix qui reste un facteur de développement de notre pays”
Publié le samedi 14 septembre 2019  |  Aujourd`hui
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Etudiante en master en Art et Culture à l’université Abdou Moumouni de Niamey (Niger) et titulaire d’une maitrise en lettres obtenue à la Faculté des lettres et science du langage à l’université de Bamako (Mali), Korotoumou Djilla vient de publier son tout premier ouvrage chez Innov Editions. Un recueil de poèmes intitulé “Jeune plume aiguisée”, qui aborde plusieurs thèmes dont la paix, la politique et la cohésion sociale. Passionnée d’art et de journalisme, elle ambitionne de devenir une journaliste culturelle. Nous sommes allés à sa rencontre pour échanger autour de son ouvrage.

Aujourd’hui-Mali : Pouvez-vous nous présenter votre ouvrage “Jeune plume aiguisée” ?

Korotoumou Djilla : “Jeune plume aiguisée” est un recueil de poèmes qui j’ai publié le 10 août dernier chez Inoov Editions. Le recueil est composé de vingt-sept (27) poèmes. Dans cet ouvrage, j’aborde plusieurs thèmes, entre autres, ceux de la paix, la cohésion sociale, la politique. C’est un recueil essentiellement sur l’actualité au Mali, sur ce qui se passe au Mali. Le livre parle surtout de ce qui peut être le combat de la jeunesse malienne dans la société, aujourd’hui.

Quelle explication donnez-vous au titre de l’ouvrage ?

Vous savez, j’aime qu’on m’appelle l’élève des poètes parce que je pense n’avoir pas assez de connaissance dans le domaine de la poésie. Je côtoie les grands poètes, je préfère être leur élève et beaucoup apprendre d’eux. “Jeune plume aiguisée” est mon premier recueil de poèmes et jeune car je considère ma plume comme jeune et fragile. Le mot “jeune plume” peut s’expliquer ainsi. Quant au mot aiguisé, il peut avoir un rapport avec les thèmes que je traite sur la société. Je considère que j’ai aiguisé ma plume pour servir mon peuple. En quelque sorte, je veux être la voix des sans voix à travers ma plume.

Quel est le message que voulez faire passer par le titre “Si je pouvais” ?

Vous savez, dans la vie de tout un chacun, il y a des moments de regrets, la vie d’aucune personne ne fait exception. Quand j’écrivais ce poème, j’avais, dans un premier temps, pensé à moi-même et à tous ceux à qui j’ai causé du tort d’une manière ou d’une autre. Ensuite, je me suis dit que, chaque jour, nous crions par-ci par-là, tel dirigeant a fait ceci, il a fait cela, il avait promis ceci, il n’a pas fait cela, alors si ce dirigeant est un être humain comme moi, n’a-t-il pas des regrets ? Partant de ma propre vie, j’ai imaginé la vie d’un dirigeant qui peut avoir aussi des regrets. Qui peut avoir envie de refaire certaines choses, si l’occasion lui était donnée.

“Au secours, à l’aide”, un appel de désespoir ou à une prise de conscience ?

Je dirais que c’est les deux puisqu’au début j’essaie d’appeler au secours car la situation du pays est très précaire. Nous avons une minorité qui se lève et se fait faiseur de lois, alors qu’on doit cohabiter dans la quiétude. Je lance un appel à ceux qui peuvent nous aider à résoudre cette crise. Je les invite à ne pas rester en marge de la situation. Mon appel à la prise de conscience va à l’endroit de ceux qui causent du tort à leurs semblables et à notre pays, le Mali.

Vous chantez beaucoup la paix dans votre ouvrage …!

Aujourd’hui, il est vrai que je n’ai pas vécu ce que d’autres personnes ont vécu. D’ailleurs, pour le moment, je peux remercier le Bon Dieu car je n’ai pas été terrorisé comme d’autres personnes. Quand on me parle de la situation des personnes qui ont vécu ou qui vivent la crise du nord et du centre de notre pays, je suis vraiment touchée car j’essaie de me mettre à leur place. J’ai des amis qui viennent du nord et du centre du Mali et quand ils me parlent de cette situation, c’est vraiment difficile. Ma seule contribution, c’est de chanter la paix qui reste un facteur de développement de notre pays.

Vous pensez qu’ “On n’est mieux que chez soi” ?

J’ai écrit ce poème quand je suis arrivée en 2017 pour mes études. En ces moments, la vie n’était facile pour moi. Et cela coïncidait avec les échos de l’esclavage en Libye où nos frères et sœurs étaient maltraités, contraints aux travaux forcés et vendus comme du bétail. A mon arrivée à Niamey, je ne connaissais personne hormis mes deux camarades maliens et au début nous avons même eu des problèmes de logement. Ce sont ces instants qui m’ont inspiré ce poème dans lequel je dis : ” Minuscule qu’elle soit, étroite qu’elle soit, pauvre qu’elle soit, sale qu’elle soit, la maison de mon père est toujours la meilleure. Elle est toujours mon palais, mon univers ” pour dire qu’on n’est mieux que chez soi.

Comment êtes- vous devenue écrivaine et quelles sont vos sources d’inspiration ?

Depuis toute jeune, j’ai considéré l’écriture comme une porte de sortie. Quand j’étais encore au second cycle, j’avais un journal intime où j’écrivais tout ce qu’on me faisait comme mal. Je ne pouvais pas me confier à quelqu’un donc mon journal était mon seul confident. Et quand je suis arrivée à l’université, j’ai continué à écrire des poèmes et quelques années plus tard j’ai rencontré le groupe Jelma (Jeunes esprits de la littérature malienne), un groupe de jeunes écrivains qui m’a vraiment aidée à bien écrire et avoir confiance en moi. Quant à mes sources d’inspiration, je dirais que ce sont les faits de la société, tout ce qui passe autour de moi au quotidien.

Avez-vous d’autres projets d’écriture ?

Oui, je crois que cet ouvrage est un début d’une carrière d’écrivaine pour moi. Comme projets, je suis actuellement sur une pièce de théâtre qui est presque bouclée car en phase de relecture. Je m’exerce aussi à faire quelques nouvelles pour en faire un recueil très prochainement.

Quel est votre genre littéraire de préférence et pourquoi ?

En matière de lecture, j’aime le roman. Mais en écriture, je préfère la poésie, surtout en prose puisque je me sens à l’aise en écrivant un poème dans le style prose. Je me sens vraiment libre dans la prose.

Réalisé par Youssouf KONE
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