L’Office national des produits pétroliers n’a pu mener des activités essentielles comme les négociations de prix fournisseurs et la prospection d’autres sources d’approvisionnement
L’Office national des produits pétroliers (ONAP) a tenu hier la 26èmesession ordinaire de son conseil d’administration. Les travaux étaient présidés par le ministre de l’Économie et de l’Action humanitaire, Mamadou Namory Traoré. Ils se sont déroulés en présence de la directrice nationale de l’Office, Mme Tapo Touga Nadio, et de l’ensemble des administrateurs.
Si le contexte est particulier, l’ordre du jour était classique : adoption du procès verbal de la session précédente, contrôle des tâches, examen du rapport d’évaluation du budget-programme 2012, du rapport d’exécution du budget du dépôt de stockage des produits pétroliers (ONAP Bamako-Sénou), point d’exécution des tâches, état d’exécution du budget 2012, analyse du projet de budget-programme pour l’exercice 2014.
2012 a été une année noire pour notre pays. Elle a été marquée par une crise politique et sécuritaire entrainant une crise économique et sociale sans précédent. La situation s’est aggravée dans le secteur pétrolier du fait de la hausse des prix fournisseurs. Or, les produits pétroliers jouent un rôle fondamental dans les activités économiques de tout pays et dans la vie quotidienne de chacun. Et la moindre contrariété dans ce secteur se ressent durement pour les pays non producteurs de pétrole comme le nôtre qui importe chaque année des centaines millions de litres de carburant pour une facture estimée à plus de 400 milliards Fcfa.
Des mesures ont initiées pour réduire la portée de la crise sur le sous-secteur des hydrocarbures et sécuriser les approvisionnements. Sur le marché national, la situation a été gérée de façon consensuelle dans le cadre du mécanisme de suivi de la taxation des produis pétroliers. En plus des efforts de l’Etat, les opérateurs pétroliers ont accepté de réduire leurs marges bénéficiaires afin d’atténuer la répercussion des hausses des prix fournisseurs sur les prix à la pompe.
Mamadou Namory Traoré a salué l’esprit patriotique des importateurs pétroliers pour les efforts fournis afin d’assurer l’approvisionnement correct du pays et céder les produits à des prix acceptables. Les actions du gouvernement se poursuivront en faveur de la préservation du pouvoir d’achat des consommateurs et de l’atténuation des effets des cours mondiaux sur les prix à la pompe, a-t-il assuré. Cependant, souligne le ministre Traoré, il devient impérieux d’installer des mécanismes propres à sécuriser davantage l’approvisionnement du pays tout en préservant les intérêts du consommateur : mise en place rapide d’un stock de sécurité et diversification des sources d’approvisionnement. « Pour ce faire, le département de l’Economie ne ménagera aucun effort pour faire adopter les textes législatifs et règlementaires régissant le stock de sécurité et donner les moyens à l’office pour faire face à ses missions », a-t-il promis.
Commentant la situation de l’Onap depuis le 22 mars 2012, le ministre Traoré a noté que l’inexistence de ressources propres de l’office a eu un impact sur l’exécution de certaines activités importantes. « Cette situation s’est aggravée avec la crise socioéconomique que traverse le pays. Ainsi, l’Onap n’a pu mener des activités essentielles comme les négociations de prix fournisseurs et la prospection d’autres sources d’approvisionnement, la collecte et le traitement des données statistiques de vente et de consommation des produits pétroliers, le contrôle de qualité des produits pétroliers, la vérification du respect des mesures de sécurité au niveau des installations pétrolières et la formation et le recyclage des agents dans un domaine très évolutif », a-t-il constaté. Pour pallier cette insuffisance de ressources financières due essentiellement à l’absence de ressources propres, il a invité l’office à agréer les recommandations de la note sur l’institution d’une « ristourne ONAP », conformément à une recommandation de la 25ème session ordinaire du conseil d’administration de l’office.
Le projet de budget ainsi soumis à l’approbation du conseil d’administration se chiffre en recettes et en dépenses à 2,4 milliards Fcfa contre une dotation corrigée en 2013 de 1,5 milliard Fcfa, soit une hausse de 50,77%. Cette augmentation est due essentiellement à l’inscription au budget spécial d’investissement (BSI) de 1,7 milliard Fcfa destinés aux investissements.
Les ressources propres prévisionnelles de l’office au titre de l’exercice 2014, s’élèvent à 5 millions de Fcfa. Elles sont constituées essentiellement de recettes attendues des remboursements des campagnes céréalières et des ventes de dossiers d’appel d’offres.