Dans une déclaration publiée le jeudi 12 septembre 2019, le mouvement ANW KO MALI DRON (AKMD) a, après avoir révélé ses constats sur le manquement du Dialogue politique inclusif tel qu’organisé par le régime IBK, non seulement déclaré son refus de participer à l’Atelier de validation de ces termes de référence, mais aussi sa décision de ne pas cautionner le lancement d’un « dialogue politique inclusif » en l’état.
Dans son document, la présidente du mouvement ANW KO MALI DRON déplore que le Dialogue politique inclusif soit en ligne directe de l’accord politique de gouvernance. Le processus n’est, selon Mme Sy Kadiatou Sow, « ni inclusif, ni participatif, ni autonome ».
Les 9 constats du mouvement ANW KO MALI DRON sur le Dialogue politique inclusif
Dans un premier temps, le mouvement de Mme Sy Kadiatou Sow trouve que les Termes de référence du Dialogue politique inclusif « vont à l’encontre de l’exercice hautement démocratique et participatif en ne redonnant pas véritablement la parole au citoyen qui se trouve évincé de tous les niveaux du processus ». Ce mouvement estime que les TDR proposés par le Triumvirat ne prennent pas en compte toutes les dimensions pour la résolution de la crise du Mali.
Le reproche du mouvement ANW KO MALI DRON au dialogue politique inclusif, c’est le fait que ledit dialogue soit « encré dans l’Accord politique de gouvernance (APG) », à travers cela, l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger (APR) et la révision constitutionnelle.
« La validation des TDR par un Atelier regroupant ceux qui auraient répondu ou formulé des propositions concrètes de contenu et de format à la lettre du Président de la République ou auprès du « Triumvirat » et non à une rencontre des forces politiques et sociales, est non inclusive et n’a donc aucune légitimité », lit-on dans la déclaration du mouvement de Mme Sy Kadiatou. Ceci est le troisième point des reproches faits à l’organisation du Dialogue.
En quatrième lieu, l’AKMD trouve que « l’autonomie du Dialogue national inclusif est compromise ». Pour ce mouvement, les autorités administratives doivent être strictement cantonnées aux aspects logistiques et sécuritaires en appui aux Comités régionaux et locaux autonomes.
Les TDR, selon le mouvement AKMD, occultent tout diagnostic du Mali en crise avec un contexte et des « justificatifs biens lissés ».
Le mouvement politique regroupant plusieurs partis et associations trouve que le processus ascendant, du local au sommet du dialogue, est « biaisé par une liste des participants déséquilibrée au profit des officiels, semi-officiels et para-officiels, au détriment des citoyens, le monde rural est ignoré de même que le tissu urbain, et le monde universitaire, le secteur privé dans sa diversité… ». Pour Mme Sy Kadiatou et ses camarades, le fait qu’il n’y ait pas de délégués des communes à la rencontre du cercle ni de ceux des cercles à la concertation régionale et pas de délégués des régions à la rencontre nationale de synthèse, est inadmissible.
Le Mouvement déplore aussi que le caractère souverain du Dialogue national inclusif ne soit affirmé nulle part comme un préalable et la liberté des sujets à débattre sans tabou, ne soit pas un principe posé par les TDR. Ce n’est pas tout, le mouvement ANW KO MALI DRON affirme, dans son 8e point que l’éclatement des 4 thématiques ne répondent pas au Mali en crise. « Le temps utile à un Dialogue national inclusif, ouvrant la voie à une sortie de crise endogène et durable, est sacrifié au profit d’une course contre la montre qui cale toute la partie active du processus du dialogue entre fin août et fin septembre 2019, pour répondre à on ne sait quel agenda », a écrit Mme Sy Kadiatou dans sa déclaration.
Le mouvement ANW KO MALI DRON (AKMD) boycotte l’atelier de validation
À cause des manquements signalés plus haut, le mouvement dirigé par l’ancienne présidente de la plateforme An tè A Banna a décidé de ne pas participer à l’Atelier de validation de ces TDR les 14 et 15 septembre 2019. Aussi, précise-t-il, de ne pas cautionner le lancement d’un « dialogue politique inclusif » administré.